« Ce livre poignant m’a été offert par le regretté professeur Caron. En publiant ces extraits du prologue, c’est un hommage que je lui rends. À lui, et aux millions de victimes allemandes auxquelles il a dévoué sa longue vie. Puisse cet article vous initier au plus grand génocide du XXe siècle et à la Morale Universelle des Vainqueurs. Lisez ce livre, mais soyez bien accroché…»
Arthur Sapaudia
Dans la nuit du 20 octobre 1944, le village de Nemmersdorf est paisiblement endormi. Sombre et calme, seul le scintillement des lampadaires signale une présence humaine dans la petite ville. Nous en sommes désormais au sixième automne depuis le début de la guerre. La nation allemande, autrefois puissante, vacille au bord du gouffre. Ses villes sont en ruines, son industrie est détruite, son économie, au bord de l’effondrement, les armées alliées du monde resserrent leur étau mortel aux frontières même du Reich. Tous ceux qui sont capables de voir et de réfléchir ne peuvent douter que la défaite totale est non seulement sûre, mais imminente. Et cependant, le village de Nemmersdorf dort.
Depuis six ans maintenant, le Troisième Reich s’est mortellement engagé dans la guerre la plus violente et cataclysmique que le monde n’ait jamais connue. Des millions d’Allemands sont déjà morts, des millions d’autres se retrouvent estropiés ou mutilés et beaucoup d’autres qui ont survécu sombrent dans la famine. Et cependant, Nemmersdorf sommeille. (…)
Depuis six cents ans la Prusse orientale sert de poste-frontière à l’Allemagne. S’avançant vers l’est dans les terres slaves souvent hostiles, l’ancienne province teutonique, contrairement au reste de l’Allemagne, a dû faire face à une foule d’ennemis réels ou potentiels tout au long de son existence. Raison pour laquelle, une forte tradition militaire s’y est développée. C’est d’ici, dans le “grenier de l’Allemagne” – une plaine fertile composée de grandes propriétés et de familles nobles et fières – que provient une grande partie des dirigeants de l’Armée allemande, passés et présents.
Ainsi, sans ironie aucune, malgré sa réputation militaire, la Prusse orientale est l’un des rares bastions qui n’ait pas été dévasté par la guerre. Alors que les autres centres urbains du Reich ont depuis longtemps été réduits en décombres fumants, les villes et villages de la Prusse orientale, au-delà de la zone de frappes des bombardiers alliés, sont, pour la plupart… restés intacts. (…)
Comme ce fut le cas lors de la Première Guerre mondiale, il régnait un sentiment général, que dans cette guerre aussi, le front se stabiliserait sur la frontière et que les Russes seraient vaincus par usure. Concernant les rumeurs de “la bestialité bolchevique” et les allusions horribles de ce à quoi l’on pouvait s’attendre si les “hordes asiatiques” envahissaient l’Allemagne, la plupart des Prussiens en riaient. Beaucoup estimant que de telles idées, n’étaient qu’une tentative du gouvernement de durcir leur volonté de résistance.
C’est ainsi que dans la nuit du 20 octobre, alors que Nemmersdorf et d’autres collectivités les plus proches du front dorment dans une sécurité illusoire, l’impensable survient. Après avoir percé la ligne allemande, l’Armée rouge fait brutalement irruption à l’intérieur du Reich. En quelques heures, les Soviétiques agrandissent la brèche et envahissent la campagne. Après plusieurs jours de combats désespérés, la Wehrmacht se regroupe, lance une contre-attaque virulente, puis finalement repousse les Russes de l’autre côté de la frontière. Ce que les troupes allemandes découvrent lors de la reconquête du terrain perdu est consternant.
“Ils ont torturé des civils dans de nombreux villages” rapporte un officier allemand, “…ils en ont cloué certains sur des portes de grange et en ont tué beaucoup d’autres.” Le long des routes, des colonnes de réfugiés ont été dépassées par les communistes. Les gens ont été expulsés de leurs charrois, puis violés et assassinés sur place. C’est à Nemmersdorf que les soldats abasourdis voient pour la première fois l’enfer sur terre. Un médecin de l’armée, le lieutenant Heinrich Amberger relate ceci :
Sur la route qui traverse Nemmersdorf, près du pont… j’ai vu toute une colonne de réfugiés écrasée par les chars russes ; non seulement les charrois et les attelages, mais aussi un bon nombre de civils, principalement des femmes et des enfants… (…).
Un autre témoin horrifié ajoute :
Plus loin sur la route, il y avait une basse-cour dans laquelle quatre femmes nues avaient été crucifiées sur une charrette . Plus loin, il y avait une scène similaire où deux femmes nues avaient été crucifiées sur chacune des portes d’une grange. Dans les logements, nous avons trouvé un total de soixante-douze femmes, y compris des enfants et un homme âgé de 74 ans, tous morts… tous assassinés d’une manière bestiale, excepté quelques-uns qui avaient été tués d’une balle dans la nuque. Certains bébés avaient la tête défoncée. Dans une chambre, nous avons découvert une femme âgée de 84 ans assise sur un canapé… dont la tête avait été partiellement décapitée à l’aide d’une hache ou d’une bêche.
“Toutes les femmes ont été violées, y compris les petites filles de huit ans à peine,” note un autre observateur.
Les vieillards qui ont tenté de protéger leurs épouses, filles et petites filles, ont été jetés au sol, puis sciés en deux ou hachés en morceaux.
Un groupe de plus de cinquante prisonniers de guerre français et de travailleurs polonais qui étaient intervenus instinctivement pour protéger les personnes ont été castrés et tués. Le Lt. Amberger poursuit :
Le long d’une rue, une vieille femme assise recroquevillée a été tuée d’une balle dans la nuque. Non loin, un bébé de quelques mois seulement, a été tué à bout portant d’une balle dans le front… Un certain nombre d’hommes ont été tués à coups de pelle ou de crosse, leurs visages étaient complètement fracassés… Dans les villages voisins… des cas similaires ont été observés après le passage de l’Armée Rouge. Ni à Nemmersdorf, ni ailleurs, je n’ai trouvé un seul civil allemand en vie.
Effarées par l’énormité du crime, les autorités allemandes demandèrent que des enquêteurs neutres et du personnel médical d’Espagne, de Suède et de Suisse viennent constater l’écœurant carnage. Cependant, lorsque les enquêteurs eurent déposé leurs rapports et que l’information relative à ce carnage fut diffusée, il n’y eut aucune réaction. À l’hiver 1944, l’immorale propagande menée contre l’Allemagne avait remporté la bataille. À la fin du conflit, la guerre des mots avait atteint une telle violence, que peu de personnes au-delà des frontières du Reich se souciaient des têtes fracassées de bébés ou des femmes allemandes crucifiées. Aux derniers mois de la guerre, l’ennemi à abattre était non pas seulement Adolf Hitler, le Parti Nazi ou même les soldats sur le terrain, à la fin de la guerre, le but des Alliés n’était rien d’autre que l’annihilation totale de la nation allemande, incluant chaque homme, femme et enfant.
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Dans son testament politique de 1925, Mein Kampf, Hitler définit dans des termes sans équivoque son plan pour débarrasser l’Allemagne de toute influence juive – économique, politique et culturelle – s’il parvenait un jour au pouvoir. Lorsque cette apparente fiction devint réalité huit ans plus tard, et que Hitler fut élu chancelier de l’une des plus grandes puissances industrielles au monde, les juifs du monde entier, alarmés, déclarèrent la guerre à l’Allemagne. Craignant la propagation du nazisme et la mise en péril de leur position chèrement acquise dans le monde entier, les juifs influents se réunirent en juillet 1933 à Amsterdam pour appeler à des sanctions économiques globales contre l’Allemagne d’Hitler. L’Américain Samuel Untermeyer, initiateur de la campagne de boycott, avait déclaré que cette action était une “guerre sainte… une guerre qui doit être menée sans relâche… [contre] une véritable horde de bêtes cruelles et sauvages.”
C’est pour cette raison que les Allemands répondirent par leur propre boycott. Alors que les citoyens furent encouragés à éviter les entreprises juives, une série de lois furent promulguées pour, non seulement exclure les juifs allemands des arts, des médias et des professions libérales, mais aussi pour les inciter à quitter la nation.
Alors que la lutte économique se poursuivait, les journalistes juifs, écrivains, dramaturges et cinéastes du monde entier se fédérèrent. Avec le déclenchement de la guerre en 1939 et l’entrée des États-Unis dans le conflit deux ans plus tard, la guerre des mots atteignit des proportions jamais atteintes. Alors que des rumeurs de persécution contre les juifs sous le régime nazi se propageaient, la campagne de propagande dirigée contre Hitler et le Fascisme dégénéra rapidement en un hurlement fanatique pour l’extermination. Nulle part ailleurs la haine ne fut aussi intense que chez les juifs américains. Le réalisateur et scénariste d’Hollywood, Ben Hecht écrit ceci (Ben Hecht, A Guide for the Bedeviled) :
Un cancer se développe dans le monde et dans son esprit et son âme, et… ce cancer c’est l’Allemagne, le germanisme, et les Allemands. Je lis dans leurs yeux larmoyants, leurs peaux délavées, leurs jambes si grosses qu’elles cachent leurs pieds et leurs mâchoires épaisses, l’accomplissement d’un crime et la promesse d’un suivant. L’Allemand hait la démocratie parce qu’il ne s’aime pas. Il a seulement un idéal politique. Il est basé sur son cou épais, ses yeux pleurnichards, et sa peau fanée… C’est un pur meurtrier. La pensée de tuer des gens sans défense apporte une lueur dans son épais cou germanique… Les Allemands me scandalisent, parce qu’ils sont des assassins immondes. Ils sont déments, tels des fous qui déambulent, avec la salive leur coulant de la bouche. Ils me scandalisent, parce qu’ils lèvent leurs petits yeux porcins sur les juifs, grognent et se fraient un chemin avec leurs griffes pour devenir les maîtres du monde… Que la plus embarrassante de toutes les tribus humaines – ce cœur de pierre allemand – ose porter un jugement sur les juifs, ose se permettre de proscrire du monde le nom de juif – un nom qui l’éclipse comme l’arbre le fait avec la mauvaise herbe à son pied – est une chose scandaleuse… C’est une chose diabolique.
“L’ALLEMAGNE DOIT PÉRIR,” surenchérit Théodore N. Kaufman dans son ouvrage populaire du même nom. (…)
Pour mettre en œuvre son plan, Kaufman recommandait que lorsque la guerre serait finie, tous les Allemands, hommes et femmes devraient être stérilisés. Le résultat, écrit l’auteur, serait “l’élimination du germanisme et de ses vecteurs.” Loin d’être choqués par une telle proposition génocidaire, les principaux journaux américains furent enthousiasmés par le concept.
“Une idée Sensationnelle !” applaudit le magazine Time.
“Une théorie provocatrice,” reprit le Washington Post. (…)
Le 15 septembre 1944, le président Franklin Roosevelt agréa l’extermination officielle quand il approuva ledit “Plan Morgenthau”. Nommé d’après le secrétaire au Trésor de Roosevelt, Henry Morgenthau, mais en fait conçu par le secrétaire du principal conseiller, Harry Dexter White – tous deux juifs – le programme appelait à la destruction complète de l’Allemagne après la victoire. En plus du démantèlement, de la destruction de l’industrie allemande et de la fermeture définitive des mines, le plan Morgenthau appelait à une réduction de moitié de la superficie des terres du Reich. Comme beaucoup l’avaient calculé, et tout comme Roosevelt, le général George C. Marshall et d’autres partisans du plan le savaient parfaitement, cet acte garantissait que près des deux tiers de la population germanique, autrement dit cinquante millions de personnes, allaient bientôt mourir de faim. (…)
Le Soviétique Ilya Ehrenburg était sans doute l’écrivain juif le plus influent au monde. Contrairement à Morgenthau, White, Hecht, Kaufman et d’autres qui visaient à influencer les hommes en haut lieu, Ehrenburg, lui, jeta son dévolu sur le simple soldat de l’Armée rouge, ou sur les personnes susceptibles de croiser des civils allemands. Que ce soit dans les colonnes de quotidiens tels que la Pravda de Moscou, le Izvestia, ou dans le journal du soldat au front, le Red Star ; que ce soit dans des brochures larguées depuis des avions sur le front, ou dans son livre, La Guerre, Ehrenburg exhorta dans un cri l’Armée rouge à avancer avec une volonté de totale, de complète et d’absolue extermination (DeZayas, Nemesis, 65–66) :
Les Allemands ne sont pas des êtres humains… Si au cours de la journée vous n’avez pas tué au moins un Allemand, c’est une journée de gâchée… Si vous ne pouvez pas tuer votre Allemand avec votre arme à feu, tuez-le avec votre baïonnette… Pour nous, il n’y a rien de plus réjouissant qu’un tas de cadavres allemands. Ne comptez pas les jours… Comptez seulement le nombre d’Allemands que vous tuez. Tuez l’Allemand, c’est le souhait de vos ancêtres. Tuez l’Allemand, c’est la prière de votre enfant. Tuez l’Allemand, c’est la supplique de votre patrie. Ne manquez pas votre coup. Ne laissez pas passer votre chance. Tuez… Tuez, hommes de l’Armée Rouge, tuez ! Aucun fasciste n’est innocent, qu’il soit vivant ou dans le ventre de sa mère.
En public, le Premier Ministre russe Joseph Staline cherchait à se distancier de tels propos. “Parfois nous entendons des bêtises à propos de l’Armée rouge dont l’intention serait d’exterminer le peuple allemand et de détruire l’État allemand,” sourit le dictateur soviétique. “Ceci est, bien sûr, un mensonge éhonté.” Mais si Joseph Staline rejetait les mots sanguinaires d’Ehrenburg comme étant des “bêtises”, ses soldats n’en firent rien. Déjà emplies de haine et de vengeance, ces exhortations martelées par des individus qui écrivaient dans les organes officiels soviétiques, prêtaient un semblant de légalité à ceux qui étaient déjà impatients de mettre en pratique leurs fantasmes barbares.
“Il n’y aura de pitié, pour personne…” avertit un commandant russe. “Il est inutile de demander à nos troupes d’avoir la moindre pitié. (…) La terre des fascistes doit devenir un désert.”
La plupart des Allemands en savaient peu sur ces intentions. Ils pensaient naïvement que la guerre avait encore des règles. Peu de gens pouvaient croire que l’horreur vécue à Nemmersdorf était autre chose qu’une aberration ; que la boucherie était seulement une erreur qui ne devrait jamais se répéter. À l’insu des populations prussiennes et des autres régions orientales allemandes, le cauchemar de Nemmersdorf n’était qu’un léger avant-goût de ce qui allait ensuite se reproduire.
Alors que la pression russe s’intensifiait à l’Est, de plus en plus menaçante, à l’Ouest, les Alliés des soviétiques mettaient déjà à exécution le plan Morgenthau. Les provinces occidentales et centrales allemandes étaient dans le rayon d’action des bombardiers ennemis.
Quant aux États-Unis et surtout la Grande-Bretagne, ils semblaient déterminés à rendre les atrocités attribuées aux Nazis insignifiantes comparées aux leurs. Contrairement au front de l’Est, ici dans l’Ouest de l’Allemagne, l’enfer ne venait pas de la glace et de la boue, mais venait du ciel.
Pour les plus paresseux, voici le documentaire en VOSTFR « HELLSTORM : Le Génocide de l’Allemagne Nazie » :
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Un article publié sur le site d’Arthur Sapaudia.
Note du Média en 4-4-2
Il est important de souligner que les informations présentées dans cet article sont tirées du livre « Hellstorm : La mort de l’Allemagne Nazie » et du documentaire du même nom. Ces œuvres abordent des sujets sensibles et ont été critiquées pour leur manque de sources vérifiables et leur tendance à amplifier certains récits.
Les événements de Nemmersdorf, en particulier, ont été sujets à des interprétations variées et souvent exagérées. Des historiens comme Rudolf Grenz et Alfred de Zayas ont utilisé des témoignages parfois douteux, ce qui a conduit à des récits amplifiés des atrocités commises par les Soviétiques.
De plus, le documentaire « Hellstorm » a été critiqué pour sa présentation biaisée des événements, notamment en dépeignant l’Allemagne comme la principale victime de la Seconde Guerre mondiale. Thomas Goodrich, l’auteur du livre, est un journaliste et non un historien, ce qui peut également influer sur le contenu de ses écrits.
Cet article vise à initier une réflexion sur les persécutions subies par le peuple allemand à la fin de la Seconde Guerre mondiale ou ce qu’il restait du peuple allemand après l’élimination des Juifs, des tziganes, des malades mentaux, des homosexuels, des opposants…, tout en reconnaissant les controverses entourant les sources citées. Il est essentiel de considérer ces informations avec un esprit critique et de consulter des sources variées pour obtenir une compréhension réaliste des événements historiques.
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