Ce jeudi, l’équipe de France accueillait Israël au Stade de France pour ce qui devait être une rencontre sportive internationale. Mais avec seulement 16 611 spectateurs présents, la « fête » n’a pas eu le succès espéré (le Stade de France a une capacité de 81 338 places) : il s’agit de la plus faible affluence jamais enregistrée pour les Bleus à Saint-Denis en dehors de la période Covid. Pour mettre les choses en perspective, la dernière fois que les Bleus avaient évolué devant aussi peu de monde, c’était en 2009 contre les modestes îles Féroé à Guingamp. Autant dire qu’Israël, en matière de spectacle, n’a pas attiré les foules françaises.
Des échauffourées en tribune : entre provocation et débordements
Dans un Stade de France clairsemé, les incidents n’ont pourtant pas manqué. Dès le début du match, des heurts éclatent dans la tribune occupée par les supporters israéliens (secteurs L, K et J). Certains d’entre eux se sont précipités vers des spectateurs français neutres, déclenchant des bagarres qui auront duré quelques minutes. Mais, pour les médias, lorsque des supporters israéliens saccagent Amsterdam en hurlant des chants racistes et se font maîtriser, on parle immédiatement de « pogrom ». Et, étrangement, quand ce sont des supporters israéliens qui s’attaquent à des Français, on se contente de parler d’« échauffourées » et de simples « bagarres ». Finalement, une personne, soupçonnée de soutenir Israël, a été interpellée après des échanges de coups.
🚨🇫🇷🇮🇱 ALERTE INFO | Des supporters israéliens ont TABASSÉ un ou plusieurs supporters français AU SOL. (@joanaswan_) pic.twitter.com/YymkQJehdM
— Cerfia (@CerfiaFR) November 14, 2024
La sélection stricte des symboles autorisés
Comme si cela ne suffisait pas, les autorités avaient décidé d’encadrer sévèrement les symboles et messages politiques : seuls les drapeaux français et israéliens étaient autorisés. Toute bannière palestinienne était strictement interdite, et les quelques spectateurs qui ont osé brandir les couleurs palestiniennes se sont vus immédiatement confisquer leurs drapeaux. Non seulement leurs bannières ont été saisies, mais les intéressés ont également été verbalisés, en raison d’un arrêté préfectoral interdisant toute allusion politique en lien avec le conflit.
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— Degrof kikwaya (@DegrofK78083) November 14, 2024
A l’extérieur, l’after-party pro-israélienne et le triomphe médiatique
À l’extérieur du stade, une autre scène, cette fois sans ballon rond, se déroule. Les partisans d’Israël, particulièrement euphoriques, célèbrent ce qu’ils semblent percevoir comme une victoire symbolique, drapeaux au vent et chants enthousiastes. Les images montrent un soutien marqué pour la chaîne CNEWS et Pascal Praud, figure médiatique réputée pour ses positions ouvertement pro-israéliennes. Pour eux, la soirée semble réussie.
Des supporters israéliens remercient CNews, Pascal Praud et la Police à la sortie du Stade de France à Saint-Denis. #FranceIsraël pic.twitter.com/pbFRIqcqhx
— Enzo Rabouy (@enzorabouyy) November 14, 2024
Un score aussi terne que l’ambiance
En résumé, Français et Israéliens se quittent sur un score de 0-0, aussi dénué d’émotion que la rencontre elle-même. Cependant, la France, par ce résultat, se qualifie pour les quarts de finale de la Ligue des nations. Mais le souvenir laissé par cette soirée est avant tout celui d’un match qui n’a pas su mobiliser le public, marqué par des incidents regrettables en tribune et un climat de tensions au-delà du sportif.
Le ridicule en une image #FRAISR #FranceIsraël pic.twitter.com/xE2O7PwZKg
— Mounotella (@Mounotella) November 14, 2024
TF1 a soigneusement cadré l’événement en omettant les gradins complètement vides et ceux dans lesquels les spectateurs se battaient.