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Réunion houleuse entre Netanyahou et les familles des otages israéliens : « Je ne suis pas prête à sacrifier mon fils sur l’autel de votre carrière »

mise à jour le 08/12/23

Les familles ont affirmé que le Premier ministre ne tient pas compte de leurs attentes, amenant certains à élever la voix, et d’autres à quitter la salle.

Le 5 décembre, une réunion du cabinet entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, les captifs libérés et les familles des otages toujours détenus à Gaza depuis le 7 octobre s’est soldée par un tollé, selon les médias israéliens.

La colère contre Netanyahou était perceptible dans les enregistrements vocaux de la réunion, les familles accusant les dirigeants israéliens de faire passer leur carrière politique avant la vie des otages.

Certaines personnes présentes à la réunion ont quitté les lieux en colère, tandis que d’autres ont décrit une atmosphère tendue où certains s’en sont pris à Netanyahou.

La réunion avait fini par avoir lieu à la demande des familles des captifs, après avoir été reportée trois fois. Les familles avaient exigé que le cabinet de guerre soit également présent lors de la rencontre avec le premier ministre.

Danny Miran, le père du captif Omri Miran, a déclaré que la réunion avait été «chaotique».

« La réunion a été le parfait exemple de la façon dont le pays est géré. Nous étions invités à 15 heures, ils ne sont arrivés qu’à 15 h 45. Ils nous ont laissé nous énerver et débattre entre nous – je suis parti avant la fin, cette situation n’est pas acceptable », a-t-il déclaré.

D’autres personnes présentes à la réunion, qui s’est tenue à Herzliya, ont déclaré que Netanyahou ne répondait pas spontanément à leurs questions, lisant la plupart de ses commentaires sur une feuille de papier. Des enregistrements ont entre-temps révélé que les personnes présentes ont haussé le ton à plusieurs reprises.

Dans ces enregistrements, on entend Netanyahou déclarer aux familles qu’il n’était pas possible, à l’heure actuelle, de ramener tous les otages chez eux.

« Quelqu’un peut-il vraiment imaginer que si c’était possible, nous le refuserions ? » a-t-il demandé, provoquant la colère des personnes présentes, parmi lesquelles se trouvaient certains des otages libérés au cours de la trêve temporaire, la semaine dernière.

« Le Hamas a des exigences que même vous n’accepteriez pas ».

Les frappes aériennes ne les dérangent pas

Dans un extrait diffusé sur la chaîne israélienne Channel 12, la mère d’un captif s’est adressée au ministre de la Défense, Yoav Gallant, en lui demandant de promettre de ramener les captifs vivants.

« Je ne suis pas prête à sacrifier mon fils sur l’autel de votre carrière ou celle de n’importe quel autre personnage ici présent. Vraiment pas. Mon fils ne s’est pas porté volontaire pour mourir pour la patrie. C’est un civil qui a été enlevé de chez lui, et dans son lit », a-t-elle déclaré.

Ce sentiment a été partagé par Simcha Goldin, le père de Hadar Goldin, un soldat de l’armée israélienne tué pendant la guerre contre Gaza en 2014, et dont le corps n’a jamais été restitué.

« Combien y aura-t-il encore de Hadar Goldin et de Ron Arad ?», a-t-il crié aux ministres, en référence à son fils et à un autre soldat israélien porté disparu au Liban depuis 1986.

D’autres ont critiqué le cabinet de guerre pour sa mauvaise gestion de la prise d’otages et ont déclaré que le bruit des frappes aériennes à Gaza était terrifiant.

« Les frappes aériennes explosaient au-dessus de nous et les agents du Hamas continuaient de dormir. Vos frappes aériennes ne les dérangent pas », a déclaré Aviva Siegel, qui a été libérée de Gaza la semaine dernière et dont le mari est toujours retenu en captivité.

Selon le média israélien Ynet News, d’autres captifs libérés ont participé à la réunion, notamment Raz Ben Ami, dont le mari Ohad est toujours en captivité, Sharon Cunio, dont le mari David et d’autres membres de la famille sont également toujours détenus, Yarden Roman-Gat, dont la belle-sœur Carmel Gat est en captivité, et Irena Tati et sa fille Yelena Trufanov, dont le fils Sasha est toujours prisonnier.

Les captifs libérés ont réaffirmé qu’ils étaient détenus dans des lieux proches des cibles des frappes aériennes israéliennes.

Dans des extraits fournis par Channel 12, Mme Cunio aurait déclaré aux ministres qu’elle estimait qu’ils n’avaient « aucune idée de ce qui se passe là-bas. Vous prétendez avoir des renseignements précis, mais le fait est que vous nous avez bombardés. Mon mari a été séparé de moi trois jours avant que je ne sois libérée ».

Elle a ajouté que « vous faites passer la politique avant la vie des otages », et qu’elle avait vu des captifs mourir à ses côtés.

Source : Middle East Eye

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