Propagande Omicron : « Au moins un patient décédé », annonce Boris Johnson

mise à jour le 26/02/22

« Malheureusement, Omicron génère des hospitalisations et il a été confirmé qu’au moins un patient est décédé alors qu’il était porteur du variant Omicron », a déclaré le Premier ministre Boris Johnson. Traduction. Une personne est morte avec le virus mais pas du virus. Disons qu’elle est morte suite à une contamination, mais pas de la contamination. Il y en a peut-être plus d’une, mais on ne sait pas, on suppose… Des problèmes de traduction sont évoqués par RussiaToday comme par l’AFP. Aucune précision jusqu’à présent n’est venue avérer une mort à cause d’Omicron.


« L’idée qu’il s’agit en quelque sorte d’une version moins virulente du virus, je pense que c’est quelque chose que nous devons écarter et simplement reconnaître le rythme auquel [sa propagation] s’accélère au sein de la population », a ajouté Boris Johnson, encourageant ses concitoyens à demander une troisième dose.
Traduction. Le virus Omicron est-il moins virulent que le précédent ? Il faut écarter la question, confondre rapidité et dangerosité et, quoi qu’il en soit, faire une troisième dose contre le Delta. Ça peut marcher contre Omicron, on ne sait jamais.

Durement touché par la pandémie avec plus de 146 000 morts et autour de 50 000 contaminations quotidiennes, le pays de 66 millions d’habitants a aussi décrété d’autres restrictions, pour éviter de voir ses hôpitaux submergés, comme le retour au télétravail, en vigueur depuis le 13 décembre.
Traduction. 817 cas de covid-19 dus au variant Omicron ont été détectés sur 50 000 cas de Delta. Tous aux abris. C’est pire que le Blitz ! Hitler avait causé plus de morts que le virus ! Nous voici revenus aux heures les plus sombres de notre histoire ! A moins qu’il ne s’agisse des pires moments de propagande… car le Blitz de 1940 a vraiment été évoqué dans les médias !

Angleterre : un historien contre la propagande de guerre

A la propagande de peur du gouvernement britannique, France24News s’est depuis longtemps (depuis le variant Delta) empressé d’offrir une caution universitaire en citant ce qu’un professeur d’histoire à l’université d’Exeter Richard Overy aurait dit [NDLR : le conditionnel est de mise car France24 n’a pas donné de lien vers la BBC] : « Cette guerre dramatique contre les civils a fini par symboliser les horreurs de la guerre totale, avec des images de bâtiments et de corps brûlés et en ruine creusés dans les décombres. D’autant plus poignant est le contraste avec l’épidémie actuelle qui a tué presque exactement le même nombre en 28 jours dans les hôpitaux et les maisons de soins de Londres. » Dans un discours à la nation, la reine Elizabeth II a d’ailleurs évoqué l’esprit du Blitz pour encourager ses sujets à se montrer à la hauteur du défi posé par la pandémie de coronavirus. 
Traduction. France24News a tronqué la déclaration du Pr Overy qui, en réalité, est très critique par rapport à la propagande de guerre. Quant à la reine, elle n’est pas historienne. Voilà ce que le professeur d’histoire a réellement dit, et ce n’est pas à la BBC, mais au Guardian : « L’“esprit blitz” est un produit immédiatement reconnaissable aujourd’hui, mais il s’est détaché de la réalité historique. Peut-être remplit-il une fonction utile dans la crise actuelle en endiguant la panique et en encourageant une action concertée pour minimiser le danger. Peut-être le Premier ministre se voit-il dans la peau de Winston Churchill, combattant cette fois les germes plutôt que les Allemands. Mais peut-être pas, comme l’ont montré les rayons vides des supermarchés, et comme le gouvernement trébuche d’une série de directives à une autre. Le blitz fait partie d’un passé amer et violent, et n’est pas une métaphore appropriée pour les problèmes du XXIe siècle. Aujourd’hui plus que jamais, nous devrions réfléchir à la véritable histoire de l’esprit blitz — et mettre un terme à ce sentiment. »

France : un historien pour la propagande de guerre

En France aussi, la propagande fait appel à l’Histoire. Ainsi Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, assure-t-il le 23 avril 2020 à l’Assemblée : « Dans l’histoire, elle peut être comparée à la pandémie de peste de 1347 ». Un historien, Joël Blanchard, a immédiatement confirmé cette déclaration qu’il juge sans exagération (et, cette fois, il n’y a pas eu besoin de tronquer son analyse) : « Au Moyen Age, les pandémies successives étaient pour certains le résultat d’un mauvais comportement de l’humanité. Il fallait se repentir. Aujourd’hui les similitudes sont remarquables, nous pouvons entendre ici ou là que la Terre est trop peuplée, trop polluée et que nous payons les excès de la mondialisation. »

Conclusion. Mettre un terme au sentiment du blitz à Londres, excellente idée. Arrêter les références à la Peste Noire en France, c’est encore mieux. Ajoutons que, pour mettre un terme à la propagande de guerre en France, il faudrait rendre à la vie civile notre président auto-déclaré chef de guerre contre les virus (toujours étrangers).

Jacqueline pour Le Média en 4-4-2.

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