Dans une déclaration publiée sur son canal Telegram, Pavel Durov a exprimé sa gratitude pour le soutien et l’amour de ses utilisateurs. Il a révélé qu’il avait été interrogé par la police pendant quatre jours après son arrivée à Paris. Les autorités françaises lui ont indiqué qu’il pourrait être personnellement responsable de l’utilisation illégale de Telegram par d’autres personnes, car elles n’avaient pas reçu de réponses de la part de Telegram.
Pavel Durov a trouvé cette situation surprenante pour plusieurs raisons.
Premièrement, Telegram dispose d’un représentant officiel dans l’UE qui accepte et répond aux demandes de l’UE. L’adresse e-mail de ce représentant est publiquement disponible pour toute personne dans l’UE qui recherche « Telegram EU address for law enforcement ».
Deuxièmement, les autorités françaises avaient de nombreuses façons de le contacter pour demander de l’aide. En tant que citoyen français, il était un invité fréquent du consulat français à Dubaï. Il y a quelque temps, il a personnellement aidé à établir une ligne directe avec Telegram pour traiter la menace terroriste en France.
Troisièmement, Pavel Durov estime que si un pays est mécontent d’un service internet, la pratique établie est d’engager une action en justice contre le service lui-même. Utiliser des lois de l’ère pré-smartphone pour inculper un PDG de crimes commis par des tiers sur la plateforme qu’il gère est une approche erronée. Construire des technologies est déjà suffisamment difficile. Aucun innovateur ne construira de nouveaux outils s’il sait qu’il peut être personnellement tenu responsable de l’abus potentiel de ces outils.
Pavel Durov a également souligné les défis liés à l’établissement du bon équilibre entre la vie privée et la sécurité. Il a expliqué que Telegram doit concilier les lois sur la vie privée avec les exigences des forces de l’ordre, et les lois locales avec les lois de l’UE. La plateforme doit également prendre en compte les limitations technologiques et veiller à ce que ses processus soient cohérents à l’échelle mondiale, tout en évitant les abus dans les pays où l’État de droit est faible.
Le PDG de Telegram a réaffirmé son engagement à dialoguer avec les régulateurs pour trouver le bon équilibre. Il a rappelé que Telegram a toujours été ouvert au dialogue, même si cela signifie parfois quitter des marchés qui ne sont pas compatibles avec ses principes. Par exemple, Telegram a été interdit en Russie et en Iran après avoir refusé de se conformer à des demandes qui violaient ses principes de protection des utilisateurs.
Il a également dénoncé les affirmations selon lesquelles « Telegram est une sorte de paradis anarchique ». Il a souligné que la plateforme supprime des millions de publications et de chaînes nuisibles chaque jour et publie des rapports de transparence quotidiens. Telegram collabore également avec des ONG pour traiter les demandes de modération urgentes plus rapidement.
Cependant, Pavel Durov reconnaît que l’augmentation soudaine du nombre d’utilisateurs de Telegram à 950 millions a causé des problèmes de croissance qui ont rendu plus facile pour les criminels d’abuser de la plateforme. Il a fait de l’amélioration de la modération son objectif personnel et a déjà commencé ce processus en interne. Il promet de partager bientôt plus de détails sur les progrès réalisés.
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