Le pass sanitaire est une atteinte aux droits naturels. Le gouvernement a fini par réussir à imposer le pass sanitaire. En transformant le passeport vaccinal en pass sanitaire, moins fermé, il tient formellement parole sur la non-obligation vaccinale. Pour cela il intègre d’emblée la guérison naturelle de l’infection et la possibilité d’un test négatif.
Grâce à cela, il court-circuite le débat sur l’éthique de la vaccination de masse que le pass implique, et il essaie d’éviter de braquer ceux qui ne veulent pas être vaccinés.
Pour la vaccination, il agira par d’autres voies. En créant un seuil à partir duquel le Pass sera obligatoire, il ne serre pas trop le nœud coulant pour éviter que les personnes ne se rebiffent. Serrer viendra plus tard.
Si les Français avaient compris le passeport vaccinal comme non éthique, cela aurait suffi pour le disqualifier. Il fallait l’éviter. Dans les médias, les argumentations contre le dispositif tournaient donc essentiellement autour de questions technologiques liées à la vaccination, voire simplement logistiques, comme la possibilité offerte à toute la population de se faire vacciner.
Cela impliquait que sa mise en place ne dépendait que de la levée des réserves technologiques et logistiques, alors que le problème est moral. Si le débat avait été trop long l’opposition éthique aurait pu retrouver de la vigueur.
Au final, nous nous retrouvons aujourd’hui avec une vaccination de masse qui n’est pas éthique et un pass sanitaire qui ne l’est pas non plus.
Le Pass est liberticide
L’argument pour le Pass consiste à dire qu’il autorise un « retour à la vie normale ». Il repose sur l’émotionnel. Une vie de soumission ne saurait être normale. Le Pass est présenté comme une libération, bien que son instauration s’accompagne de menace et de chantage. S’il était une libération, s’il était utile et moral, il serait adopté spontanément, sans coercition ni manipulation.
Affirmer que les gens seront libres avec le Pass, ou qu’il permettra leur libération est une perversion des mots qui perdent leur sens.
Affirmer que les individus seront libres avec le Pass sanitaire, mais que s’ils le refusent, ils ne pourront pas avoir de vie sociale et que par conséquent ce refus de vie sociale est leur libre choix, est un sophisme.
Imposer le Pass sanitaire au nom d’une prétendue libération est immoral. Un droit naturel ne peut être prétexté pour détruire un droit naturel. Dans le même registre, imposer l’obligation vaccinale anti-Covid, au motif que d’autres vaccins sont obligatoires pour d’autres pathologies n’est pas valable. Une atteinte à la liberté ne peut justifier une autre atteinte à la liberté.
Le Pass sanitaire n’est en rien sanitaire. Il ne garantit pas aux Français de rester en bonne santé. Il leur garantit une liberté conditionnelle, un ersatz de liberté surveillée et étriquée, qu’il ne faut pas confondre avec la liberté. Cet ersatz est tellement étriqué qu’il ne dispense pas des gestes barrières ni de la distanciation sociale, ces fameuses jauges.
Le Pass sanitaire ne rend pas plus libre que la chaîne au cou du chien.
La liberté est un principe
La liberté n’a pas de contrepartie. Elle est un principe, qui plus est fondateur de la France moderne. L’article 2 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen de 1789 énonce :
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.
Il ne faut pas reculer sur la liberté. Elle implique la responsabilité individuelle, nécessite un combat inlassable et quotidien. Elle se mérite. Elle est ou elle n’est pas. Elle est consubstantielle de l’Homme. « Personnalité, Liberté, Propriété, — voilà l’homme. » Frédéric Bastiat, La Loi (1848). Détruire la liberté détruit l’Homme.
Le Pass porte atteinte à l’échange
L’échange, c’est l’économie politique, c’est la société tout entière ; car il est impossible de concevoir la société sans échange, ni l’échange sans société – Frédéric Bastiat, Échange (1850)
L’échange est un droit naturel comme la propriété.[…] priver [ tout citoyen] de cette faculté, quand il n’en fait aucun usage contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs […] c’est légitimer une spoliation, c’est blesser la loi de la justice – Frédéric Bastiat – Association pour la liberté des échanges (1846)
Le Pass est un contrôle des échanges inter-humains. Une partie de la population est privée de cette liberté, ses échanges sont limités.
Le Pass est discriminatoire
L’étatisme parque les gens dans des cases. En attendant mieux, ou pire… il crée deux catégories de citoyens. Le gouvernement prétend lutter et légiférer contre la discrimination. Du défenseur des Droits au ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, tout l’appareil étatique est mobilisé. Mais il ordonne la discrimination.
Même l’ONU est mobilisée contre la discrimination en attendant un ausweis mondial qui est bien parti.
Il est interdit à un professionnel de discriminer ses clients, ses employés sur leur race, leur religion, leur couleur de peau, mais la discrimination par la Covid est désormais légale aujourd’hui dès l’instant où mille personnes peuvent se rassembler.
Mais demain ? Il sera facile de durcir et multiplier les critères d’application.