Pas d’anesthésiste. Un patient décède. Olivier Véran cyniquement incompétent

Le manque de médecins prend une tournure dramatique dans le Sud Sarthe. Un patient qui était venu à l'hôpital du Bailleul (situé entre Sablé et La Flèche) est mort, car il n'y avait pas de médecin anesthésiste présent pour réaliser l'opération urgente dont il avait besoin. Il y a déjà eu des cas où des patients ont frôlé la mort. Pour les mêmes raisons.

mise à jour le 30/11/21

Avis récent sur l'hôpital du Bailleul
Avis récent sur l’hôpital du Bailleul

« Malheureusement, ça devait arriver. » L’une des représentantes du personnel de l’hôpital du Bailleul, dans le Sud Sarthe ne cache pas son émotion et son dépit après la mort d’un patient à cause d’une prise en charge tardive, faute de médecin anesthésiste le 1er novembre 2021. « C’est dramatique« , commente Line Mariot de la CFDT, syndicat majoritaire dans l’établissement. Atteint d’une péritonite, c’est-à-dire une inflammation aiguë, le patient en question aurait dû être opéré en urgence au Bailleul. Mais son transfert en ambulance au Mans, à une quarantaine de kilomètres, a été fatal. Il est décédé peu de temps après son arrivée, selon les informations que France Bleu Maine a pu recueillir.

La maire de La Flèche ordonne une enquête

Ce drame montre qu’un seul grain de sable peut venir mettre à mal tout le fonctionnement des urgences du Bailleul. Au départ de cette affaire : « Un imprévu comme il peut tout à fait y en avoir », résume Nadine Grelet-Certenais. « L’anesthésiste qui devait prendre la garde a, lui-même, dû être hospitalisé en urgence », rapporte la maire de La Flèche, par ailleurs présidente du comité de surveillance du Pôle Santé Sarthe et Loir. « C’est dire si nous sommes très, très limite. Nous n’avons plus de ressource derrière, plus de parachute », commente l’élue. « C’est absolument inadmissible que nous n’ayons pas le minimum nécessaire au bon fonctionnement de notre service des urgences ! » Nadine Grelet-Certenais réclame à la direction de l’établissement et à l’Agence Régionale de Santé une enquête « pour comprendre ces dysfonctionnements ». La maire de La Flèche ajoute :« Je demande que soient analysés de façon très précise les faits qui se sont produits ce jour-là. Qu’on en tire des conclusions. S’il doit y avoir des remises en cause de certaines organisations, qu’on les pointe. » L’élue insiste : « Il est hors de question que ça se reproduise ! »

« Nous alertons depuis des années ! »

Le manque de médecin n’est pas un fait nouveau au Pôle Santé Sarthe et Loir situé entre Sablé et La Flèche. Les difficultés sont récurrentes, à tel point que le service des urgences est régulièrement amené à fermer. « Cela fait des années que nous alertons sur les conséquences de la pénurie de praticiens », rappelle Line Mariot, représentante du personnel. « Ce drame est une alerte supplémentaire. Mais fera-t-elle bouger les choses ? » s’interroge-t-elle. « Nous voyons là l’illustration la plus dramatique du problème de manque de personnel », commente Marc Gandon. Le secrétaire départemental du syndicat Force Ouvrière Santé décrit « un effet domino ». Selon lui, l’enchaînement est mécanique : « Manque de médecins traitants, recours aux urgences plus fréquents, urgences sans personnel suffisant, fermetures de ces services par intermittence dans les hôpitaux périphériques, transfert des patients à l’hôpital du Mans qui, à son tour, déborde. »
 Suite de l’article.

Un décès prévu par un ministre cyniquement incompétent

Olivier Véran : « Je n’ai pas de médecins cachés dans le placard, ni des infirmières qui attendent dans une salle qu’on appuie sur un bouton pour les déployer dans les hôpitaux. »
« J’ai demandé à Pôle Emploi de repérer les soignants qui s’étaient inscrits en vue d’une reconversion professionnelle. Pour qu’on aille les chercher, en les recevant un par un en entretien, en essayant de comprendre pourquoi ils s’en vont, et leur proposer d’autres alternatives, d’autres manières d’exercer leur métier. »

Un décès prévu par la loi Rist qui oblige à fermer des services

La loi Rist prévoit le plafonnement de la rémunération des médecins intérimaires embauchés par les hôpitaux publics. Faute de pouvoir recruter des titulaires, de nombreux services du Pôle santé Sarthe et Loir du Bailleul fonctionnent entièrement ou presque avec ces médecins intérimaires. Souvent en poste ailleurs, parfois à Lyon ou Bordeaux, ils viennent assurer des gardes, sur leur jours de repos, pour un salaire net entre 1 200 et 1 500 euros les 24 heures, selon une source au sein de l’établissement. Application de cette loi Rist, le tarif est abaissé de 25 % à 30 %, ce qui causera le départ de ces nombreux praticiens et la fermeture de plusieurs services.

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