Imaginez la scène : une maman sur le point d’accoucher, en plein novembre, dans le froid glacial de Bourgogne, allongée sur un banc, le bébé qui arrive, et tout ça… sur le parking d’un hôpital. Vous vous dites que ce n’est qu’une anecdote tragiquement cocasse ? Détrompez-vous. Ce 1er novembre, une Bourguignonne a vécu une expérience qui ferait frémir n’importe quel parent.
🚨🇫🇷 FLASH | Refoulée aux urgences de nuit de Dijon, une femme accouche sur le parking de l’hôpital. Le bébé, lèvres bleues, naît sur un banc en pleine nuit de novembre, avec l’aide d’un inconnu et de son mari, avant l’arrivée d’une équipe médicale. « On nous a volé ce moment »,… pic.twitter.com/Rcnec1Mqsr
— Cerfia (@CerfiaFR) December 10, 2024
Un « dysfonctionnement » qui aurait pu être dramatique
La maman, qui s’apprêtait à accoucher à l’hôpital privé Dijon-Bourgogne (HPDB), a fait face à un parcours du combattant bien loin de ce qu’on pourrait attendre d’un établissement médical. En l’absence de place, l’hôpital n’a pas pris cette future maman en charge de manière urgente. L’hôpital a, apparemment, jugé que l’accouchement n’était pas si imminent et a orienté cette femme enceinte vers le service maternité, un choix qui a failli virer au drame. Le mari, inquiet, a insisté pour qu’on prenne sa femme en charge, mais la réponse a été sans appel : « Non, non, pas urgent. » Comme si l’accouchement d’un bébé sur un parking était une option viable.
« Ça aurait pu virer au drame, mais heureusement, tout va bien ! »
La suite ? Un moment qu’on imagine difficilement : la femme, incapable de marcher, allongée sur un banc sous les yeux de son mari, de sa fille de 4 ans et d’un témoin, qui a dû intervenir pour l’aider à accoucher. L’enfant est né, bien sûr, mais au grand froid. Heureusement, le bébé et la maman sont en bonne santé. Mais la maman n’a pas digéré cette expérience. « J’ai la sensation qu’on nous a volés ce moment », confie-t-elle, amèrement, au journalistes du Bien Public. Un moment censé être joyeux, transformé en un épisode horrible, le tout sous les yeux d’une petite fille qui a vu sa maman accoucher dans des conditions dignes d’un film d’horreur. Quel souvenir pour la petite !
L’hôpital reconnaît la défaillance… mais l’humain, c’est pour quand ?
L’hôpital a bien sûr reconnu son erreur. On parle de « dysfonctionnement » et de « situation exceptionnelle », mais pour le coup, ça semble plus un manque d’empathie qu’un simple dysfonctionnement. Une défaillance qui n’aurait pas dû exister si les priorités avaient été remises au centre du débat : l’humain. Un dysfonctionnement qui aurait pu, certes, être évité par un personnel plus réactif et un peu moins rigide dans l’application de protocoles… mais apparemment, on a oublié de garder à l’esprit une chose : un accouchement, ça ne suit pas toujours un script !
La directrice de l’hôpital, Valérie Fakhoury, a bien tenté de réparer les pots cassés en contactant la maman, lui proposant un soutien psychologique pour elle et sa fille. Un peu tard, non ? La maman, elle, a décidé de ne pas se laisser faire et de médiatiser son histoire pour éviter qu’un tel incident ne se reproduise à l’avenir. Elle a aussi déposé plainte, histoire de rappeler que le bon sens humain devrait, parfois, primer sur la bureaucratie et la rigidité des process.
« Le système de santé qui oublie l’humain »
Mais la cerise sur le gâteau reste la déception profonde de cette maman qui dénonce un système de santé où l’humain est de plus en plus absent.
« C’est symptomatique du système de santé. On ne réfléchit plus en termes d’humain, on déresponsabilise les gens », déplore-t-elle.
Alors oui, le bébé est né, mais dans des conditions indignes. Et le plus triste, c’est qu’on n’a même pas pris en compte la souffrance et l’angoisse de cette famille. Au lieu de réfléchir en termes d’humanité et de bon sens, on applique des protocoles rigides qui ne font que perturber les moments les plus importants de la vie.
Alors, la question reste en suspens : est-ce vraiment le rôle de nos hôpitaux de suivre aveuglément des règles qui ne tiennent pas compte du bien-être des patients ? À quand un retour à l’humain dans le soin ?
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