Une sieste sur l’herbe, avec le « dormeur » allongé sur une serviette devant un banc, à l’intérieur du village olympique. Cette photo, tirée d’une vidéo, met en scène le nageur italien Thomas Ceccon, médaillé d’or aux 100 mètres dos, et a fait le tour des réseaux sociaux et des sites web, symbolisant la dégradation du Village Olympique de Paris 2024, un endroit où, selon de nombreux athlètes, il est impossible de vivre, entre l’absence de climatisation, la rareté de la nourriture et les lits en carton. Ceccon aurait cédé au sommeil en fin de journée, lorsque l’air se rafraîchit. On imagine qu’il est ensuite allé dîner dans la cantine de la honte et a passé une nuit à suffoquer dans la chaleur de sa chambre, bien que la température à Paris descende autour de 15-16 degrés la nuit.
Ces derniers jours, Gregorio Paltrinieri, récent médaillé d’argent aux 1500 mètres et de bronze aux 800 mètres, a déclaré : « J’ai participé à quatre Jeux Olympiques et c’est le pire Village que j’aie jamais vu. Dans ma chambre, je ne m’endors jamais avant deux heures du matin : il fait trop chaud. Nous sommes les protagonistes ici et il est impensable de ne pas avoir de climatisation dans les chambres. » Une plainte compréhensible, même si, selon les sites météo, la température à Paris la nuit dernière était de 20 degrés à 23 heures, de 18 degrés à une heure, de 17 degrés à deux heures, de 16 degrés à trois heures, de 15 degrés à quatre et cinq heures, et de 14 degrés à six heures. Une chaleur insupportable, mais en mettant de côté l’ironie, il se peut que les murs des bâtiments du Village soient fins et libèrent la nuit la chaleur accumulée pendant la journée, bien que le temps à Paris varie assez. L’autre soir, au Stade de France, il pleuvait à verse et il faisait un froid automnal. Tout le monde ne partage pas l’avis des deux nageurs. Filippo Macchi, fleurettiste italien avec deux médailles d’argent au cou en individuel et en équipe, a déclaré : « C’est une Olympiade fantastique. »
L’autre grande question concerne la nourriture. Au restaurant du Village, les files d’attente sont longues, jusqu’à une heure, et on ne trouve pas toujours ce qu’on veut manger. Les premiers jours, le rationnement des œufs et des viandes a suscité scandale et indignation. Les organisateurs ont mal calibré les approvisionnements. Pour éviter que de nombreux athlètes manquent de protéines, ils ont limité la consommation à une certaine quantité par personne, puis ont intensifié les approvisionnements et le problème des œufs semble résolu. Pour être honnête, il y a eu aussi des cas déplorables d’accaparement. Par exemple, il semble qu’un athlète scandinave ait fait une razzia de muffins au chocolat au petit-déjeuner, avant d’être démasqué. Aucun cas de marché noir n’a été signalé.
Climatisation, nourriture et lits en carton. Oui, les athlètes dorment sur des couchettes écologiques – car cette Olympiade se veut « verte » et il faut être « éco-friendly » dans les faits – et beaucoup souffrent de ces lits en carton. « Maudits » Japonais, pourrait-on dire, car ils les ont introduits à Tokyo 2021, avec une motivation curieuse, non écologique. Nous étions en pleine pandémie de Covid et il valait mieux éviter les contacts rapprochés. D’une chronique de l’époque, été il y a trois ans : « À Tokyo, on parle des ‘lits anti-sexe’ que l’organisation a achetés : 18 000 unités avec une structure porteuse en carton, résistantes seulement pour une personne et capables de prévenir au maximum le risque de Covid. » Une mesure inutile : « Le gymnaste nord-irlandais Rhys McClenaghan a révélé la vérité : en sautant sur le lit, la structure est restée stable, rien à voir avec le no-sex. » Le Covid ne fait plus peur, l’amour est libre au village, mais Paris 2024 a réitéré l’opération « Morphée en carton ».
Une traduction du Média en 4-4-2 d’après un article de La Gazzetta à lire en intégralité sur leur site internet.
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