Notre-Dame reste encore en danger !

L'enquête n'ayant toujours pas abouti, cinq ans après l'incendie, la destruction de Notre-Dame de Paris se poursuit. Il s'agit cette fois de retirer des vitraux du XIXe pour les remplacer par des œuvres contemporaines. En effet, le Président de la République a fait savoir qu’il acceptait la demande de l'archevêque de Paris d’installer des vitraux contemporains dans six chapelles de Notre-Dame de Paris. Une demande très certainement spontanée.

mise à jour le 11/09/24

Cinq ans après son incendie très mystérieux, Notre-Dame de Paris est de nouveau attaquée, cette fois sur ses vitraux du XIXe siècle.

Qui va faire les nouveaux vitraux ?

La ministre de la Culture  Rachida Dati a nommé Bernard Blistène président d’un comité de vingt membres qui choisira un artiste et un atelier verrier. Bernard Blistène est le fils du réalisateur de cinéma Marcel Blitstein, décédé d’hydrocution à Grasse. Par ailleurs, il a été directeur du Centre Pompidou et critique d’art. Il dirige un projet de commande nationale d’art contemporain de 30 millions d’euros. Une dépense qui fait partie du plan de relance de 100 milliards pour reconstruire l’économie française après les mesures de confinement. Comme pour l’enquête sur l’incendie de Notre-Dame, on en attend les résultats.

Le comité serait composé de conservateurs du patrimoine, d’artistes, de membres du diocèse de Paris et de l’établissement public chargé du chantier de reconstruction et du ministère de la Culture. Qui sont-ils ? Existent-ils vraiment ? Mystère !

Sur cent-dix dossiers présentés, huit ont été retenus. Ils font partie de l’entre-soi politico-artistique :
M. Jean-Michel Alberola, chouchou de Jack Lang,
M. Daniel Buren, autre chouchou de Jack Lang,
M. Yan Pei-Ming, encore un chouchou de Jack,
M. Philippe Parreno, exposé au Centre Pompidou dont Bernard Blistène est directeur,
Claire Tabouret et Simon Marq, ont été exposés au Centre Pompidou-Metz,
M. Gérard Traquandi, a été exposé par Bernard Blistène,
Mme Flavie Vincent-Petit a porté la flamme olympique à la demande du conseil départemental de l’Aube. Toute allusion aux flammes de la charpente de la cathédrale serait de mauvais goût.
Les vitraux figuratifs représenteront la Pentecôte, c’est-à-dire la « descente de l’Esprit saint », sous la forme de « langues de feu ». Là aussi, toute allusion aux langues de feu de la charpente serait de très mauvais goût.

Les défenseurs du patrimoine s’opposent

En juillet 2024, les 40 membres de la Commission nationale de l’architecture et du patrimoine ont voté à l’unanimité contre les six baies contemporaines pour Notre-Dame de Paris. Leur argument est que les vitraux du XIXe conçus par Violet le Duc n’ayant pas été endommagés par l’incendie, leur remplacement par de nouvelles verrières n’est pas justifié.

Pour les soutenir, Didier Rykner, directeur de la rédaction de La tribune de l’art, a lancé une pétition, déplorant une décision unilatérale, « sans aucun égard pour le code du patrimoine ni pour la cathédrale Notre-Dame de Paris ».

Au lendemain de l’incendie de la cathédrale en 2019, Benjamin Mouton, architecte en chef de Notre-Dame de 2000 à 2013, estimait que le feu ne pouvait qu’avoir été déclenché volontairement. Pourtant on ne l’entend plus. Pas plus que le général Georgelin, en charge de la restauration de la cathédrale, qui a fait une mauvaise chute. L’attitude goguenarde de Macron et de son Premier ministre Édouard Philippe, rendus sur les lieux (du crime ?), conforte ce point de vue.

Un nouvel archevêque plus soumis

L’archevêque de Paris, Michel Aupetit, a dû remettre sa démission en 2021. Il avait limogé la direction du très huppé lycée privé Saint-Jean-de-Passy après la plainte d’un collégien de 14 ans. Après une mise en examen pour agression sexuelle sur mineur, le procureur a classé l’affaire « sans suite ». Début 2021, c’était au tour du Centre pastoral Halles-Beaubourg à Paris d’être dissout par Mgr Aupetit. Le centre était un lieu d’accueil de LGBT+, divorcés remariés et migrants. On suppose que le nouvel archevêque, Laurent Ulrich, ne partage pas les prises de position de son prédécesseur envers les pédophiles et les LGBT.

L’archevêque pinaille sur des détails

Emmanuel Macron souhaite remettre lui-même les clés à l’archevêque de façon symbolique le jour de l’inauguration de la cathédrale, mais l’archevêque estime qu’il n’est pas nécessaire de lui remettre des clés qu’il possède déjà.
 Le second point de discorde concerne le discours de réouverture. Emmanuel Macron souhaite prendre la parole à l’intérieur de la cathédrale alors que Mgr Ulrich insiste pour que ce discours ait lieu sur le parvis de la cathédrale.

Une ministre de la Culture plus accommodante

Laissons à l’ancienne ministre de la culture Roselyne Bachelot le mot de la fin. La Commission nationale de l’architecture et du patrimoine pour la reconstruction de la cathédrale s’est réunie le 9 juillet 2020. « Déjeunant quelques jours plus tard avec Brigitte Macron, elle me montrera un projet culminant avec une sorte de sexe érigé, entouré à sa base de boules en or… » Afin préserver l’authenticité de Notre-Dame, Roselyne Bachelot n’avait néanmoins rien lâché face à la décoratrice de l’Élysée. La même année, le clergé avait, bien sûr très spontanément, proposé d’intégrer des vitraux d’art contemporain et du mobilier récent. Ce que Roselyne Bachelot avait également jugé « irrecevable ». L’actuelle ministre de la culture Rachida Dati n’a pas eu les mêmes scrupules.

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