Rachida Dati a pris la défense de l’archevêque de Paris et du président Emmanuel Macron en ignorant délibérément le vote de la CNPA concernant les vitraux de Notre-Dame. Bien qu’elle soit sans doute sur le point de quitter son poste, la ministre a publié un communiqué surprenant annonçant son intention de poursuivre le projet de remplacement des vitraux.
⛪️N-D DE PARIS
RACHIDA DATI REJETTE L’AVIS DE LA COMMISSION NATIONALE DU PATRIMOINE
qui a refusé à l’unanimité le remplacement des vitraux XIXe de Viollet-le-Duc (non endommagés) par des baies ultramodernes.
Espérons que Dati ne soit bientôt plus ministre.https://t.co/hRkze8rSEk— François Asselineau (@f_asselineau) July 15, 2024
Le communiqué de la ministre indique qu’une consultation a été lancée en avril dernier pour sélectionner les meilleurs artistes et maîtres verriers, et qu’un projet lauréat sera choisi à l’automne. La CNPA sera à nouveau consultée en fin d’année 2024 pour examiner le projet sélectionné. Cependant, la ministre semble oublier que la CNPA s’est déjà prononcée à l’unanimité contre le remplacement des vitraux.
Les membres de la CNPA avec qui La Tribune de l’Art a parlé ont tous exprimé leur étonnement face à la décision de la ministre. Ils ont souligné qu’ils n’avaient jamais vu une telle unanimité dans la commission, et que les rapporteurs de l’Inspection avaient clairement expliqué pourquoi il était impossible de remplacer les vitraux. Malgré cela, la ministre prévoit de continuer le processus de sélection d’un projet lauréat.
L’un des groupes sélectionnés parmi les cinq finalistes, composé de Pascal Convert, Olivier Juteau et de la Maison Lorin, a déjà décidé de se retirer de la consultation en égard au vote de la CNPA. Cette décision montre un respect du patrimoine bien plus grand que celui de la ministre, qui est pourtant chargée de sa protection.
En ignorant le vote de la CNPA, Rachida Dati risque de faire face à une contestation devant le juge administratif. Il est étonnant de voir la ministre s’acharner sur ce projet, qui ne semble pas avoir d’autre but que de retirer à Notre-Dame toute notion de sacralité. Les vitraux de Viollet-le-Duc ont été épargnés par l’incendie, et il est difficile de comprendre pourquoi la ministre tient absolument à les remplacer.
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