
Il aurait été profitable que l’on nous fasse traduire des textes de chansons où nous y aurions trouvé plusieurs intérêts :
– Comprendre une chanson qui passe à la radio, que tout le monde entend, que l’on apprécie ou pas, les goûts restant propres à chacun.
– Recevoir par la même occasion une ouverture d’esprit sur ce que l’on nous dit à la télé et à la radio, outils indispensables pour comprendre notre monde une fois adultes.
– Connaître et comprendre l’auteur de cette chanson, pourquoi, comment, etc.
– Apprendre à parler l’anglais dans sa forme au moins populaire avant de vouloir faire de nous des érudits en matière de grammaire, ce qui, si l’on se trouve en pays anglo-saxon la faim au ventre, ne nous sert à rien…
– Apprendre à décoder par l’imaginaire certaines phrases ou refrains avec une connotation philosophique.
Eh bien, nous n’avons rien eu de ces différents points, nous avons eu droit à notre Where is Brian? Brian is in the kitchen.
En 1975, Murray Head sort l’album *Say It Ain’t So Joe*, dont une chanson en reprend le titre. Cela en deviendra une chanson phare dans les années qui suivront, surtout en France, dont c’est bien dommage, les auditeurs n’en comprendront pas le sens…
Tout le monde l’a entendue, tout le monde en a le souvenir, voici la version originale :
Ici une version récente, en concert au Pic du Midi, août 2021 :
Le quiproquo médiatique, encore actuel de cette chanson, est autour d’une histoire détournée par le prénom Joe. Il a été fait promotion que la chanson est en l’honneur de Joe Jackson, une légende du baseball, qui a divisé l’Amérique il y a 100 ans pour une prétendue histoire de corruption… Erreur, le prénom Joe est utilisé ici pour dénommer toute personne américaine, un peu comme Jean-Michel en France…
Murray s’est expliqué à maintes reprises qu’il s’agit bien d’une chanson de protestation politique écrite dans le contexte du Watergate et de la guerre du Vietnam. Il en parle lui-même dans le lien ci-après, à partir de 3’15, où il dit : « comme les chefs d’État ont une tendance à tout promettre jusqu’au moment où l’on vote pour eux… »
Ou encore, « la vérité, on ne sait plus ce que c’est… » et à partir de 27’ sur le manque de conscience du monde actuel… et il dit : « on peut voter mais ça ne veut rien dire ! »
Son entretien chez TV5 Monde :
Quelques paroles traduites :
*Say it ain’t so*
*I’m sure they’re telling us lies Joe please tell us it ain’t so*
Dis que ce n’est pas le cas
Je suis sûr qu’ils nous disent des mensonges Joe, s’il te plaît, dis-nous que ce n’est pas le cas
*Don’t you think we’re gonna get burned*
*We’re gonna get turned*
*We’re gonna get learned*
*’Cause we’re gonna get turned*
Ne penses-tu pas que nous allons nous brûler
Nous allons nous transformer
Nous allons apprendre
Parce que nous allons nous transformer (ce paragraphe ferait lien avec la transformation intérieure que toute crise amène, comme beaucoup de vies qui ont changé ces dernières années…)
*The image and the empire may be falling apart*
*The money has gotten scarce*
*One man’s word held the country together*
*But the truth is getting fierce*
L’image et l’empire sont peut-être en train de s’effondrer
L’argent est devenu rare
La parole d’un homme a maintenu le pays uni
Mais la vérité devient féroce
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