Johann Chapoutot explique que cette vision du nazisme comme une aberration a permis de créer un récit rassurant après la Seconde Guerre mondiale. En réalité, le nazisme s’inscrit dans un contexte matrice ou plusieurs matrices européennes occidentales, notamment le colonialisme, le capitalisme et les divers « ismes » comme le nationalisme ou l’impérialisme. Ces phénomènes ne sont pas des inventions allemandes, mais font partie d’un bain culturel commun européen et au-delà.
Le nazisme, loin d’être une parenthèse monstrueuse, a poussé à bout les germes déjà présents dans notre modernité. Johann Chapoutot souligne que les nazis se sont saisis et ont été l’expression de cette culture commune, qu’ils ont peut-être poussée à bout dans sa logique, en allant jusqu’à créer des camps de la mort pour exterminer les populations différentes.
L’historien note que les nazis n’ont pas été les seuls à utiliser des techniques de manipulation et de marketing pour influencer les masses. Des entreprises américaines comme IBM ont également joué un rôle crucial dans l’organisation et la gestion des ressources humaines pendant la période nazie. Cette interconnexion entre le nazisme et les structures économiques et technologiques de l’époque montre à quel point le phénomène nazi est profondément enraciné dans notre histoire moderne.
Pas encore de commentaire sur "Modernité et nazisme : Des liens plus profonds qu’on ne le pense…"