Martinique : les soignants pourront travailler sans pass sanitaire mais…

mise à jour le 21/10/21

Le rapport de forces entre les soignants et la direction du CHUM de Martinique Pierre Zobda Quitman annonce-t-il la fin de la guerre sanitaire ? Pas tout à fait, mais une chose est certaine, une première victoire a vu le jour suite à la note d’information de la direction du CHUM (voir ci-dessous).


Petit rappel : Benjamin Garel, le directeur, voulait faire courber l’échine des récalcitrants (50 % des soignants) et avait déclaré, face à l’infirmière Valérie Adèle, que l’obligation du passeport sanitaire, « C’est la loi ! ». Ce à quoi Valérie Adèle avait répondu sans trembler : « Personnellement, je viendrai travailler ». La suite de l’histoire donnera raison à la fermeté de notre infirmière, à la ténacité des syndicats martiniquais et à la mobilisation de tout un peuple uni.

Voici le communiqué de la direction du CHUM. Il arrive — paradoxalement — après la condamnation (morale et culpabilisatrice) des syndicalistes par l’ARS, l’Union Régionale des Médecins Libéraux de Martinique, l’Ordre des Médecins et à la suite de la condamnation (financière) par le tribunal à 500 € d’amende par jour de blocage de l’entrée du CHU.

« À partir d’aujourd’hui et suite à la demande d’agents hospitaliers, tous les personnels hospitaliers pourront entrer dans leur service quelle que soit leur situation au regard du pass sanitaire. Les agents en situation de non-conformité sont invités à réaliser un test de dépistage. Des contrôles seront organisés et les agents éventuellement concernés seront invités à se rendre à la DRH. Par ailleurs, une démarche de médiation devra être  entreprise sous peu pour permettre la mise en place d’une solution négociée. » Benjamin Garel, directeur du CHUM

Note d’information – Direction CHUM Martinique – 19/10/2021

Ces derniers jours ont été éprouvants pour les soignants et patients martiniquais face à la violence policière totalement injustifiée, comme le rappelle sur viàATV , Lisa Agathine, porte-parole du Syndicat Convergence infirmières : « Ce qui s’est passé vendredi a réellement traumatisée. On n’a jamais vu ça en Martinique, des forces armées qui se retrouvent à faire entrave au passage des patients et des agents déjà en service pour leur demander des pass sanitaires. Pour nous c’est complètement démesuré. »  Les soignants et les syndicats ne sont évidemment pas dupes des possibles manigances de la direction du CHU et du gouvernement. C’est d’ailleurs ce que relève Michaëlle Tayée, infirmière du CHU : « Je dirais quand même que cette lettre d’information est un petit peu ambiguë, puisque l’obligation a été remplacée par des tests antigéniques. » Selon le secrétaire général d’UGTM Santé, Serge Aribo, « Cette lettre d’information devra être remaniée, car elle ne permet pas de préserver le secret médical ».

L’apaisement voulu par le CHMU est peut être une façon de reculer pour mieux sauter. En attendant, en France métropolitaine on souhaiterait bien une formation accélérée des syndicats de métropole — apparemment incompétents ou plutôt de mèche avec le gouvernement — par les syndicats martiniquais. L’appel est lancé !

Marcel D. pour Le Média en 4-4-2

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