Xi Jinping confine les habitants de Shanghai et cela n’est pas une mesure sanitaire

mise à jour le 07/05/22

À l’extérieur comme à l’intérieur, depuis 2012, le président chinois Xi Jinping s’est fait beaucoup d’ennemis au sein des élites et de la classe moyenne. En utilisant ce confinement extrême et en diffusant ces images choquantes, il montre qu’il a réussi à réduire toute velléité de révolte de la population de Shanghai, fief de la clique ennemie dirigée par l’ancien président Jiang Zemin.

Cela fait un exemple pour le reste de la population chinoise, dont les Chinois expatriés et, tout particulièrement, ceux de Pékin dont le maire, Chen Jining, s’est bâti une image d’ennemi de la corruption. C’est dire si Xi Jinping lui en veut. Donc rien d’étonnant à ce que les habitants de Pékin soient les prochaines victimes de cette lutte pour le pouvoir avant le congrès du PCC. Le prétexte de ces mesures dictatoriales est le covid-19, bien entendu.


En bloquant le port de Shanghai, une pénurie passagère de composants devrait faire comprendre au monde occidental qu’il doit respecter cette Chine qu’il a dépecée au temps de l’Impérialisme britannique (voir vidéo ci-dessous).

La réunification de l’Empire

Lors du 20e Congrès du PCC cet automne, le président Xi Jinping pourrait proposer de passer du concept « un pays, deux systèmes » (un Hong-Kong capitaliste appartenant à la Chine communiste, par exemple), à celui de « la stratégie globale pour la réunification ». La réunification consiste à reconstituer l’Empire avec Hong Kong, Macao et Taiwan.

Première étape : la mer de Chine

La Chine a pour objectif d’annexer 80 % de la mer de Chine du sud. Le 1er septembre 2021 une nouvelle version amendée de la Loi chinoise sur la sécurité maritime est venue légaliser cet état de fait. Quand ils pénètrent dans les eaux territoriales chinoises, les sous-marins, les navires à propulsion nucléaire ou transportant des matières radioactives, les pétroliers, les méthaniers transportant du gaz liquéfié, des matières chimiques ou toxiques, ainsi que tout bâtiment pouvant mettre en danger la sécurité maritime, déclinent leur identité et indicatif, la nature de leur chargement, leur précédente et prochaine escale et leur destination finale.

La crise économique et politique

L’appareil productif est obsolète

La croissance spectaculaire de 2010 (+ 10 %) est tombée à + 4,5 %. Son maintien à ce niveau exigera de réformer le schéma productif en partie fondé sur la main-d’œuvre des 200 millions de « migrants intérieurs » au statut socio-économique vulnérable.

La crise immobilière géante

La crise toujours en cours du géant immobilier « Evergrande » [NDLR : toujours grand, même dans sa chute : 260 milliards d’euros d’endettement] est le symptôme de l’énormité de la spéculation immobilière encore exonérée de taxes. Il y a peu, les caciques de l’appareil dont les intérêts privés sont étroitement enchevêtrés au gigantesque marché immobilier évalué à 55 000 milliards de dollars — deux fois plus qu’aux États-Unis et près de 800 fois le marché français, soit quatre fois le PIB de la Chine — ont obligé Xi Jinping à reculer. La taxe sur la propriété, nouvellement créée, sera limitée à seulement dix villes.  Alors que le taux d’appartements vides atteint 17 %, avec des sommets à 22 % pour certaines régions, leur mise sur le marché provoquerait une chute significative des prix de l’immobilier. Les couches moyennes qui ont spéculé se retrouvent spoliées. Le Fonds monétaire international a averti fin janvier que la crise du financement de l’immobilier pourrait avoir des répercussions sur l’économie en général et sur les marchés mondiaux.

Le contrôle de la population

Le culte de la personnalité est de retour. La pensée présidentielle déjà inscrite dans la Constitution, est devenue l’an dernier une application pour Smartphone et un sujet d’étude à part entière dans toutes les universités de Chine. La paranoïa de contrôle se diffuse même à l’étranger. En 2021 octobre, l’université de Shanghai et le consul chinois à Düsseldorf sont intervenus pour empêcher la présentation de la biographie de Stefan Aust et Adrian Geiges « Xi Jinping, l’homme le plus puissant du monde ». Une propagande dont le but est de justifier un troisième mandat présidentiel pour Xi Jiping.

La médiatisation volontaire des excès du confinement de Shanghai a pour but de choquer. Pendant qu’elle provoque la stupeur des victimes chinoises et de l’Occident, les problèmes internes de succession à la tête du pays se déroulent tranquillement (si on peut dire). La « clique » qui domine Shanghai doit être réduite au silence pour laisser Xi Jinping être réélu (à vie ?). De plus, cette médiatisation détourne l’attention de la politique extérieure : un partage du monde à la Klaus Schwab. Taïwan pourrait succéder à l’Ukraine comme lieu de conflit, avec le risque de guerre mondiale que cela impliquerait.

Jacqueline pour Le Média en 4-4-2.

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