Le lanceur d’alerte Julian Assange risque 175 années de prison aux États-Unis

Ancien informaticien et hacker, fondateur de la plateforme WikiLeaks, Julian Assange s’est attiré les foudres du gouvernement américain lorsqu’il a révélé les crimes de guerre en Irak.

mise à jour le 28/11/22

Le gouvernement britannique a donné en juin son feu vert à l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis, où il risque jusqu’à 175 années de réclusion pour avoir publié des révélations d’intérêt public sur les crmes de la politique étrangère de Washington. Le 1er juillet, le journaliste australien a fait appel du décret britannique. L’audience n’aura pas lieu avant 2023, s’il est encore en vie.

https://www.youtube.com/watch?v=jkWs50VIFvs

Libération d’un tortionnaire, emprisonnement d’un lanceur d’alerte

Pinochet, arrêté à Londres par le juge espagnol Baltasar Garzon, était accusé de dizaines de milliers de violations graves des droits humains. Son extradition avait été refusée pour des raisons médicales. Celle d’Assange a été également refusée pour raisons médicales, mais, alors que Pinochet était immédiatement libéré et rapatrié — dès son arrivée à l’aéroport, il sautait gaillardement hors de son fauteuil roulant —, Assange fut immédiatement remis en isolement.

Symbole de l’oppression américaine

Dans le cas de Pinochet, l’objectif était d’offrir à un ancien dictateur et à un allié fidèle l’impunité pour des crimes présumés contre l’humanité. Dans celui d’Assange, l’objectif est de réduire au silence un dissident gênant dont l’organisation, WikiLeaks, conteste précisément ce type d’impunité. En 2010, il avait fait fuiter près de 400 000 documents classifiés de l’armée américaine en Irak. Tortures, crimes de guerre, massacres sont révélés au grand public. Ces documents permettent aussi de chiffrer à 109 032 le nombre de morts irakiens causés par le conflit de 2004 à 2009, dont 60% de civils, alors même que les États-Unis vendaient aux médias « les frappes chirurgicales » et affirmaient ne pas disposer d’un tel bilan chiffré. On comprend pourquoi le prix Nobel de la paix, qui est une institution politique américaine, ne lui a pas été attribué.

La liberté d’expression n’intéresse pas les députés et les Parisiens

Le 4 février dernier, les députés ont rejeté un texte de loi visant à attribuer le statut de réfugié au lanceur d’alerte Julian Assange. À noter, quand même, le peu de considération apporté à la liberté de la presse puisque seuls quelques députés avaient pris la peine de voter – 17 voix pour, 2 abstentions et 31 voix contre, sur 568 députés. À noter : Alexis Corbière et François Ruffin (LFI), Jean Lassalle (Libertés et Territoires) et Cédric Villani (non inscrit) ont voté pour l’attribution du statut de réfugié à Julian Assange. À Paris, le 8 octobre, sur 2 millions d’habitants intra-muros et 10 millions avec la banlieue, 250 personnes ont manifesté contre l’extradition de Julian Assange.

Des manifestations à Londres et à Melbourne

Plus de 2 000 journalistes appellent à la libération de leur confrère. Une grande chaîne humaine, dont faisait partie le leader travailliste Jeremy Corbyn, s’est formée le 8 octobre autour du parlement britannique à Londres pour demander la libération de Julian Assange.

En Australie, des milliers de manifestants dont le père de Julian Assange , ont défilé à Melbourne contre son extradition vers les États-Unis.

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