Macron refuse l’asile politique au lanceur d’alerte Julian Assange

mise à jour le 01/04/22

Proposition de résolution nº 4613 invitant le Gouvernement à accorder l’asile politique à Julian Assange
– Exposé des motifs : « Depuis des mois, citoyens, avocats, médecins demandent au Président de la République d’accorder l’asile politique à Julian Assange. En février 2020, Éric Dupont‑Moretti lui‑même, avant de devenir ministre de la Justice, soulignait à quel point Assange a rendu service à notre nation.


On va tout de même rappeler ce qu’il a permis de révéler. Il a permis de révéler en France que Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande avaient été espionnés par les Américains, ça n’est pas rien. Il a permis de révéler également que Pierre Moscovici et François Baroin, deux ministres français de l’économie, avaient fait l’objet d’une opération d’espionnage économique conduite par les États‑Unis. 
Et pourtant, malgré ces services, malgré toutes les alarmes sur ses conditions de détention, la France n’a rien fait. Le pays des droits de l’Homme se tait. »

Assemblée nationale : la mascarade habituelle

L’Assemblée nationale était bien peu nombreuse ce 4 février 2022 pour voter sur l’asile politique à Julian Assange proposé par 60 députés de divers partis (extrait ci-dessus), dont les deux tiers ne se sont pas même déplacés pour voter. Sur la totalité de l’Assemblée, ils n’étaient que 50 à participer au vote ! Sur 31 députés contre l’asile, 29 étaient LREM, à l’exception de la députée LREM Marie-Ange Magne. Elle s’était déjà fait remarquer en votant contre le projet de loi instituant le pass vaccinal. Le Young Leader 1996 François Hollande avait déjà fait la sourde oreille en 2015 pour complaire à Donald Trump. Pourquoi, dans la patrie des droits d’un homme et des devoirs de tous les citoyens, le Young Leader 2012 Emmanuel Macron se serait-il opposé aux désirs de Joe Biden ? L’habituelle parodie de démocratie s’est déroulée dans l’hémicycle.

Les « arguments » des LREM pour s’opposer au droit d’asile

M. Jean François Mbaye : « Nous devons nous tourner vers l’Union européenne et le Conseil de l’Europe, afin d’élaborer avec nos partenaires un régime à même de répondre aux insuffisances systémiques préjudiciables à tous les lanceurs d’alerte, sans exception. […] convaincu qu’il est pertinent d’avancer collectivement sur ces questions, le groupe La République en marche invite la rapporteure à retirer sa proposition de résolution. Le cas échéant, nous serions donc amenés à la rejeter. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.) »
Traduction : on est pour… plus tard, quand tous les pays européens le voteront, c’est-à-dire jamais.

M. Nicolas Turquois : « M. Assange est soumis aux décisions de la justice anglaise. Il se trouve ainsi dans un État qui garantit les libertés individuelles et où la justice est indépendante. La France n’a pas vocation à interférer dans les décisions juridiques souveraines de ses alliés. »
Traduction : la Justice en Grande-Bretagne est indépendante, donc si les États-Unis demandent l’extradition d’un citoyen australien, c’est le fonctionnement normal de la Justice britannique. Ce n’est pas une intrusion. En revanche, accorder l’asile en France serait une intrusion.

Mme Patricia Lemoine : « Julian Assange n’aurait pu bénéficier de ce statut car il a révélé des informations couvertes par le secret de la défense nationale, lesquelles sont exclues du champ de l’alerte permettant la reconnaissance du statut de lanceur d’alerte. »
Traduction : Julien Assange n’est pas un lanceur d’alerte, mais un espion. Donc niet, il ne viendra pas en France.

Franck Riester, ministre délégué chargé du commerce extérieur et de l’attractivité : « Il appartient exclusivement à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, sous le contrôle juridictionnel de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), de se prononcer en matière d’éligibilité à la protection internationale et de reconnaître la qualité de réfugié à une personne qui invoque la crainte de persécutions. Selon la loi, l’OFPRA […] ne traite donc que les demandes déposées sur le sol français et ne peut être saisi depuis l’étranger. »
Traduction : ah ! si Julian Assange était en France, il pourrait demander l’asile. C’est ballot, mais administrativement on ne peut rien pour lui. Circulez !

Les États-Unis n’ont même pas eu la peine d’exercer aucune pression sur l’Assemblée. La décision de rejeter la demande d’asile a été prise tout naturellement et en toute indépendance.

Jacqueline pour Le Média en 4-4-2.

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