FranceSoir perd son procès contre le tentaculaire groupe Google

mise à jour le 16/09/22

C’est une nouvelle trahison de la justice française en faveur des multinationales américaines contre la liberté de la presse et le devoir d’informer. FranceSoir, l’héritier du prestigieux quotidien issu de la Résistance, a perdu début septembre son procès contre le tentaculaire groupe Google. Le journal avait saisi la justice et réclamait un dédommagement de 1,5 million d’euros.


Pour avoir diffusé des informations n’allant pas dans le sens de la doxa chère à la multinationale américaine, il s’était vu coupé de publicité et de référencement dans son service d’actualités. Dès février 2021, Google Actualité avait d’abord retiré de son référencement plusieurs dizaines de milliers d’articles du quotidien aujourd’hui dématérialisé. Ensuite, en mars, Google avait fermé du jour au lendemain la chaîne YouTube de FranceSoir, alors en pleine expansion, et qui comptabilisait déjà 275 000 abonnés. Le site d’information aurait ainsi perdu 60 % de son audience. En septembre, Google en avait remis une dernière couche en coupant l’accès du site à son réseau publicitaire, le privant ainsi d’une partie très importante de ses revenus.

Débouté une première fois en juin 2021 sur la forme par le tribunal de commerce de Paris, les juges consulaires ayant estimé que « FranceSoir n’apportait pas d’élément financier permettant de démontrer un dommage immédiat », Me Arnaud Dimeglio avait demandé à l’Autorité de la concurrence un appel sur le fond pour abus de position dominante. Pour l’avocat de FranceSoir, le journal « a respecté toutes les lois françaises, à commencer par celles sur la déontologie de l’information et sur les fausses informations. Google et YouTube appliquent donc unilatéralement leurs propres règles ».

En fin de compte, selon le jugement rendu le 6 septembre 2022, ce même tribunal a non seulement donné tort au journal indépendant sur l’ensemble de ses demandes, mais lui ordonne même de payer 70 000 euros au groupe américain pour les frais engagés. Explication : le site a diffusé des contenus sur le covid-19 que ces messieurs les juges ont estimé « complotistes ».

Selon ce tribunal, qui se positionne dans la défense néo-libérale du plus fort devant la pluralité de la pensée, pourtant fondamentale dans la recherche de la vérité, « le droit à la liberté d’expression d’un éditeur n’est pas supérieur au droit à la liberté d’une plateforme d’édicter des règles ». Un jugement d’apparence punitif qui menace la survie même du célèbre quotidien résistant. Xavier Azalbert, le directeur de FranceSoir, nous a signalé vouloir faire appel, mais se laisser une semaine pour réfléchir aux modalités de défense.

Sylvain, pour Le Média en 4-4-2.

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