Après la Turquie, la Croatie s’oppose à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan

mise à jour le 19/05/22

Rien ne va plus en Occident, l’alliance otanesque n’est pas sur la même longueur d’onde concernant la demande de la Finlande et de la Suède d’intégrer l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Après le refus de la Turquie, c’est au tour de la Croatie d’opposer un non catégorique à l’adhésion des deux pays.


Le président de la Croatie Zoran Milanovic a déclaré mercredi qu’il demanderait à l’ambassadeur auprès de l’Otan, Mario Nobilo, de voter contre l’admission de la Finlande et de la Suède dans l’alliance jusqu’à ce que la loi électorale en Bosnie-Herzégovine soit modifiée. Tout comme son homologue turc Erdoğan, Milanovic compte bien négocier l’entrée des deux pays sous condition. « Si je dois être blâmé, je suis préparé pour cela. Je l’ai déjà dit, les Croates de Bosnie sont plus importants pour moi que l’ensemble de la frontière russo-finlandaise », a-t-il insisté dans son discours de mercredi 18 mai, prenant pour exemple la Turquie qui défend ses intérêts nationaux.

Le véto croate en pleine bataille politicienne

Milanovic s’est dit convaincu que le refus de la Croatie de ratifier l’accord attirerait l’attention de la communauté internationale sur les intérêts croates en Bosnie, affirmant que c’était le seul moyen de résoudre le problème des Croates dans ce pays. « Si le parlement ne ratifie pas (l’accord), à ce moment-là, un intérêt incroyable pour le problème de la Croatie surgira« , a-t-il expliqué. Ajoutons, pour simplifier, que le président du Parlement, Gordan Jandrokovic, et le ministre des Affaires étrangères, Gordan Grlic Radman, sont, eux, favorables à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan. Le parti du président ne dispose que d’une faible majorité au Parlement. Elle pourrait être renversée, cependant Milanovic resterait seul décisionnaire d’un véto à l’Otan.

Gros coup dur pour les Occidentaux qui devront négocier afin de régler les conflits internes à l’Otan, sans oublier qu’il reste la Hongrie du président Viktor Orban en embuscade. La Russie de Vladimir Poutine peut être rassurée par la cacophonie européenne et se réjouir d’une fissure qui risque de s’élargir entre les trente pays membres de l’Otan.

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