
Une réserve professionnalisée en lieu et place du service militaire
Contrairement aux appels populaires en faveur d’un retour du service militaire obligatoire, abandonné en 1996 sous Jacques Chirac, Lecornu mise sur une réserve opérationnelle professionnalisée. Il propose de porter cette réserve à 100 000 hommes, contre 44 535 aujourd’hui, avec un objectif intermédiaire de 52 000 réservistes d’ici 2026. Cette montée en puissance vise à répondre à la « multiplication des crises », notamment la guerre en Ukraine et les menaces spatiales. Cependant, cette approche soulève des interrogations : une armée de réserve, même renforcée, peut-elle vraiment faire face à des défis aussi complexes que la militarisation de l’espace ou les tensions continentales ?
🗣️ « Nous sommes la génération d’êtres humains qui allons connaître ce qui pourrait être une forme de guerre des étoiles »
👤 @SebLecornu, ministre des armées, dans #Levenement sur #France2, avec @Caroline_Roux pic.twitter.com/C8bG9gA7mu
— L’Événement (@LevenementFTV) March 13, 2025
Un engagement citoyen sous-payé
Les réservistes, âgés de 17 à 72 ans, s’engagent pour des contrats rémunérés allant de un à cinq ans. Pourtant, leur rémunération reste dérisoire : entre 40 euros pour les soldats du rang et 200 euros pour certains officiers. Cette précarité financière contraste avec le discours enthousiaste du ministre sur la « valeur » de cette réserve. Alors que Lecornu appelle à « accélérer leur durcissement », on peut légitimement s’interroger sur les conditions dans lesquelles ces volontaires sont appelés à servir.
La « guerre des étoiles » : une rhétorique alarmiste ou une réalité imminente ?
Reprenant les termes d’Emmanuel Macron sur la « menace russe », Lecornu a alerté sur une possible militarisation de l’espace, évoquant des risques tels que la destruction de satellites par lasers ou leur aveuglement. « Nous pourrions connaître une forme de guerre des étoiles », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de ne pas « décrocher ». Si ces propos peuvent sembler relever de la science-fiction, ils reflètent une tendance croissante à dramatiser les enjeux géopolitiques pour justifier des réformes militaires coûteuses.
Un projet à la pérennité incertaine
Avec un objectif de 100 000 réservistes d’ici 2027, ce projet devra être repris par le successeur d’Emmanuel Macron pour être pérennisé. Cette échéance souligne l’instabilité des politiques de défense françaises, souvent soumises aux aléas des changements de gouvernement. Alors que Macron insiste sur « l’engagement » citoyen, on peut douter de la capacité de cette réforme à susciter un véritable élan patriotique, surtout face à des conditions de rémunération et de formation peu attractives.
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