Zones à faibles émissions (ZFE) : 7 voitures sur 10 bientôt interdites dans 45 métropoles

mise à jour le 18/06/21

« Ça va être les Gilets Jaunes puissance dix. On n’a jamais reçu autant de messages virulents, qui disent “si la mesure passe, je roulerai quand même”, je sortirai dans la rue pour manifester. Ces ZFE ne seront pas acceptées », prévient d’emblée Pierre Chasseray délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes.

Les ZFE, ce sont les zones à faibles émissions, qui visent à interdire les voitures les plus anciennes, jugées plus polluantes, d’accès aux centres-villes. L’article 27 du projet de loi climat et résilience rend obligatoire la mise en place de Zones à faibles émissions-mobilités pour les agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici le 31 décembre 2024. Adopté à l’Assemblée nationale le 4 mai, le projet de loi est au Sénat.

7 voitures sur 10 bientôt bannies de 45 métropoles ?

Car pour accéder aux 10 villes les plus polluées, à partir de 2025, il faudra une vignette Crit’Air 1 ou 2, c’est-à-dire soit une voiture à essence immatriculée à partir de 2006, soit un diesel à partir de 2011. Les autres agglomérations sont tenues de fixer leurs seuils. Selon l’association 40 millions d’automobilistes, 7 voitures sur 10 pourraient bientôt être bannies des 45 métropoles françaises.

« Ça va renforcer les inégalités sociales et économiques »

« Quand vous achetez votre première voiture ou que vous avez des revenus modestes, les aides ne suffisent pas. Elles vont jusqu’à 6 000 euros, mais un véhicule dit “propre” coûte bien plus cher. Tout le monde ne peut pas sortir des milliers d’euros de sa poche », poursuit le délégué général de 40 Millions d’automobilistes.

Une inquiétude partagée par le sociologue Hervé Marchal. « Avec ces ZFE, ceux qui sont déjà extérieurs à ces zones, car l’immobilier y est trop cher par exemple, on va leur dire que le seul moyen qu’ils ont pour s’y rendre, la voiture, n’est plus adéquat. Ça va renforcer les inégalités sociales, économiques et géographiques entre la France des centres-villes et celle des périphéries, et diviser un peu plus ces deux France », poursuit le sociologue.

« Un risque d’un mouvement similaire aux Gilets Jaunes »

Une pétition a notamment été lancée par 40 Millions d’automobilistes à l’attention d’Emmanuel Macron pour abandonner cette mesure. Sur les réseaux sociaux, la grogne commence à se faire sentir. Des rassemblements, à l’audience encore très confidentielle, sont appelés « contre l’extension des ZFE ». Quelques groupes Facebook voient le jour, au niveau local, pour s’opposer aux ZFE, et des publications sont partagées dans les groupes toujours très actifs des Gilets Jaunes.

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