Fin observateur de la vie politique française et contributeur régulier du FigaroVox, Maxime Tandonnet a notamment publié « André Tardieu. L’incompris » (Perrin, 2019).
La crise sanitaire donne en ce moment l’image d’un pays déboussolé, privé de ses repères éthiques et intellectuels
La France, empêtrée depuis plus d’un an dans la crise sanitaire, donne en ce moment l’image d’un pays déboussolé, privé de ses repères éthiques et intellectuels, déchiré entre des attentes contradictoires.
D’une part, il est en quête d’ordre et de fermeté dans la lutte contre le Covid-19. Mais le pays profond ne supporte plus la banalisation de brimades bureaucratiques qu’il ressent comme absurdes et inefficaces. Masques obligatoires sur les plages désertes et balayées par le vent, interminable couvre-feu, et partout, étranglement de la liberté de circulation et prolifération de contrôles tatillons et répressifs.
Surveillance et suspicion généralisées, jalousies de clocher
Comme dans les périodes les plus tragiques de l’histoire, cette frustration ou humiliation collective finit par attiser des comportements aux connotations les plus sinistres. Surveillance et suspicion généralisées, jalousies de clocher sont de mise.
L’esprit de délation se banalise, la chasse au voisin qui danse derrière sa fenêtre, ou de familles dans la forêt ou sur une plage sans masque. Avec la hantise des « restaurants clandestins » et des « puissants » soupçonnés de les fréquenter.
Les émissions délatrices sont à la mode. En effet les vidéos circulent livrant au lynchage et à la honte, sans que cela ne paraisse gêner quiconque.