Société

Quatre morts aux urgences de Nantes suite à la fermeture de plusieurs hôpitaux du Grand Ouest

La surfréquentation des urgences du CHU de Nantes, due à la fermeture de plusieurs hôpitaux du Grand Ouest, a entraîné des délais d'attente mortels, révélant une crise sanitaire grave et des conditions d’accueil indignes. Les syndicats pointent du doigt une situation prédite par Emmanuel Macron.

mise à jour le 12/08/24

Urgences du CHU de Nantes saturées : 70 heures d’attente, des vies perdues.

Les hôpitaux du Grand Ouest sont au bord de l’implosion. La fermeture et la saturation de plusieurs établissements médicaux dans la région ont entraîné une surfréquentation dramatique des urgences du CHU de Nantes. Ce phénomène est à l’origine de situations d’attente insupportables, transformant les urgences en un théâtre de fins de vie indignes.

Des conditions d’accueil catastrophiques aux urgences de Nantes

Depuis la fermeture des centres médicaux d’Ancenis la nuit et de Montaigu, combinée à la surcharge des hôpitaux de Saint-Nazaire, La Rochelle et Rennes, le CHU de Nantes fait face à une pression sans précédent. Selon les témoignages du personnel soignant, la situation est critique. Jérémy Beurel, secrétaire général adjoint de Force Ouvrière (FO) au CHU de Nantes, décrit un été particulièrement éprouvant : « Certains patients attendent jusqu’à 70 heures avant d’être pris en charge ».

En l’espace de trois semaines, entre fin juillet et début août, quatre patients sont décédés dans les couloirs des urgences. Parmi eux, une femme de 72 ans, retrouvée sans vie après avoir attendu 10 heures sur un brancard, et un autre patient ayant succombé après 50 heures d’attente. Ces drames révèlent une situation sanitaire inacceptable et soulèvent une question cruciale : comment en sommes-nous arrivés là ?

Une situation prédite et voulue par Emmanuel Macron

Le 26 avril 2023, Emmanuel Macron avait, sans détour, annoncé la catastrophe :

« Je finirai par là et je vous remercie de cet engagement, on est dans une période où on refonde. On est en train de réinventer un modèle. C’est plus dur de réinventer quand tout n’a pas été détruit. »

Ces mots résonnent aujourd’hui avec une violence particulière, alors que les urgences du CHU de Nantes deviennent le symbole d’un système en déroute.

Soignants épuisés et patients abandonnés

Olivier Terrien, délégué CGT au CHU de Nantes, souligne l’impact dévastateur de cette crise sur les patients en fin de vie. « Certains meurent dans la solitude, sur un brancard, sans avoir pu être entourés de leurs proches », déplore-t-il. Pour les soignants, ces conditions de travail extrêmes sont insoutenables. « Beaucoup rentrent chez eux avec le sentiment amer de n’avoir pu accompagner dignement les derniers jours de ces personnes », ajoute-t-il.

Les représentants syndicaux tirent la sonnette d’alarme. Le temps moyen d’attente aux urgences de Nantes et quarte fois supérieur à la normal et atteint désormais 48 heures, bien au-delà des 12 heures maximum prévues pour les patients sur brancard. Le résultat : une augmentation inquiétante des démissions au sein du personnel soignant.

Des répercussions alarmantes : les urgences sous tension

La direction du CHU de Nantes a confirmé un seul incident récent, mais les témoignages des syndicats et des personnels hospitaliers dressent un tableau bien plus sombre. Les revendications sont claires : il est impératif de rouvrir des lits et de recruter du personnel pour améliorer la prise en charge des patients.

Les critiques se tournent également vers les priorités budgétaires de l’État. La dépollution partielle de la Seine, à hauteur de 1,4 milliard d’euros, est perçue comme une dépense inappropriée par rapport aux besoins criants des hôpitaux publics. « Avec une telle somme, imaginez ce que l’on aurait pu faire pour améliorer les conditions de travail au sein des hôpitaux », soupire Olivier Terrien.

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1 commentaire sur "Quatre morts aux urgences de Nantes suite à la fermeture de plusieurs hôpitaux du Grand Ouest"

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  1. Bonsoir les poissons rouges .
    Est-il besoin de rappeler que le traité de Maastrich rejeté par la vox populi nous a été injecté réctalement sous l’appellation traité de Lisbonne . Il prévoyait déjà le retrait de l’état dans le fonctionnement des organismes régaliens au profit de la privatisation . Donc , quoi de plus normal que l’anéantissement du système de santé
    Il sera suivi par les autres organes , sécurité, justice, éducation ……….
    Il ne sert à rien de pleurnicher et se lamenter. Quand on laisse une poignée de pervers tenir les commandes on récolte ce qu’on les laisse semer .

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