Bouc émissaire : Macron et Darmanin utilisent un imam pour cacher leur bilan sécurité catastrophique

Le 28 mai 2022, chaînes de télévision et réseaux sociaux montraient des scènes de chaos autour du Stade de France qui accueillait alors la finale de la Ligue des Champions de l’UEFA. Devant l'inefficacité des forces de l'ordre et les incohérences de l'enquête qui a « oublié » de demander immédiatement les vidéos des caméras de surveillance, on pouvait se poser la question : la France a-t-elle la capacité d'organiser de grands événements sportifs tels que la Coupe du monde de rugby de 2023 et les jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 ?

mise à jour le 30/08/22

Le 13 juillet, la Commission sénatoriale sort un rapport dans lequel elle fustige l’imprévoyance du préfet de Paris, Didier Lallement, et du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, lors des échauffourées du 28 mai au stade de France. Le préfet, en bon fusible, quitte ses fonctions le 21 juillet, mais le ministre de l’Intérieur s’accroche à son poste. Sénat et UEFA enquêtent. Côté Sénat volent des noms d’oiseaux.


Le sénateur Républicain François-Noël Buffet est très remonté contre l’ancien membre de son parti : « Le problème majeur vient du ministre de l’Intérieur, qui a menti. Suite aux évènements, il a raconté des conneries. C’est ce qui a mis le feu aux poudres. S’il avait parlé d’erreurs, en s’excusant, il n’y aurait pas eu d’affaire. » En effet, Gérald Darmanin avait rejeté la faute sur les 35 000 supporters de Liverpool munis, selon lui, de billets falsifiés ou carrément dépourvus de billets. En fait seulement 2 800 étaient faux. Pas de quoi provoquer un tel chaos.

Le jeu de dominos s’est déroulé ainsi : les premiers boucs émissaires ont été les supporters anglais, puis le coupable a été le préfet Lallement, puis Darmanin, puis… l’imam Hassan Iquioussen.

Vite un bouc émissaire !

Quand ça sent trop mauvais pour Darmanin, il se met en quête d’un bouc émissaire. Subitement il l’aperçoit ! Il s’agit d’un « prédicateur qui tient depuis des années un discours haineux à l’encontre des valeurs de la France contraire à nos principes de laïcité et d’égalité entre les femmes et les hommes ». C’est l’imam Hassan Iquioussen. Cela fait des années qu’il sévirait, mais ce n’est qu’après le scandale du stade de France que cela devient vraiment insupportable. Darmanin lui reproche « un discours à teneur antisémite particulièrement virulent » (ce joker est im-pa-ra-ble). Et hop ! « Il sera expulsé du territoire français. »

Ce drôle d’Imam qui aime la France :

Une expulsion à la légalité controversée

Le 5 août, le tribunal administratif de Paris suspend l’expulsion qui manque vraiment de base légale. Le 30 août le Conseil d’État a finalement jugé l’expulsion de l’imam Iquioussen légale. Ce dernier avait tenu des propos jugés antisémites en 2004 (aucune plainte, ni condamnation). Il a aussi tenu des propos sur l’infériorité et la soumission de la femme à l’homme dans des vidéos jusqu’en 2021, faisant ainsi une concurrence déloyale aux machos français. Il va donc rejoindre sa patrie, le Maroc, que le Conseil d’État semble considérer, par ce jugement, comme rétrograde, antisémite et patriarcal. Pour que la victoire des femmes soit pleine et entière, il ne reste plus qu’à annuler le non-lieu dont a bénéficié Gérald Darmanin, ce que Sophie Patterson-Spatz, la femme qui l’accuse de viol depuis 2017, va tenter en appel. Cette affaire peut sembler dérisoire, mais elle pourrait être le premier pas vers d’autres abus. Après la trouvaille du parfait bouc émissaire, chargé de tous les péchés du monde, tout semblait rouler. Mais… Médiapart révèle qu’en 2014, Gérald Darmanin, alors candidat à la mairie de Tourcoing, avait dîné avec l’imam, afin de récupérer des voix des musulmans de la ville. Marianne nous apprend, de son côté, qu’un oncle de Gérald Darmanin avait vendu sa propriété de Lourches dans le Nord à l’imam Hassan Iquioussen en 2003.

Darmanin deviendrait-il à son tour un bouc émissaire ?

Dans toutes ces péripéties, on avait oublié l’origine de tout ce ramdam : le scandale du stade de France et le catastrophique bilan 2021 du ministère de l’Intérieur, publié le 1er juillet. Malgré le brouillage médiatique soigneusement diffusé et les divers boucs  émissaires, les trois quarts des Français jugent le bilan sécuritaire du chef de l’État très négativement.

La dérive macronienne des forces de l’ordre

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir veillé au grain : le ministère de l’Intérieur avait commandé 90 blindés en décembre 2020 après les grandes manifs des Gilets Jaunes et contre le pass-sanitaire. De nouveaux engins de maintien de l’ordre commencent à équiper la gendarmerie. Avec un système lance-grenades de 30 coups, une caméra longue portée et autres gadgets, ces blindés sont impressionnants, mais… curieusement inefficaces face à l’insécurité. Le ministère de l’Intérieur avoue une augmentation, par rapport à 2020, de

+ 33 % des violences sexuelles (Gérard Darmanin n’est pas comptabilisé puisqu’il a bénéficié d’un non-lieu),
+ 14 % des coups et blessures dans le cadre familial,
+ 9 % hors du cadre familial,
+ 20 % d’assassinats de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint (122 victimes)
et + 55 % de victimes d’homicides (842 victimes).

Macron va devoir trouver un bouc émissaire, mais qui sera le prochain ?

Jacqueline pour Le média en 4-4-2.

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