A partir du 3 mai, le gouvernement a mis en place un calendrier progressif de réouverture des lieux de vie. Il semblerait, après un an de propagande, que les dirigeants estiment que le peuple est désormais mûr pour accepter les nouvelles normes sociales liberticides au nom du retour à la vie d’avant… qui ne sera pas tout à fait comme avant.
Les dates de déconfinement
Une liberté sous conditions
La liberté se révèle cependant très relative, étant donné qu’elle sera jonchée de conditions qui pourraient bien normaliser une existence sous contrôle et sous surveillance.
D’après Macron, le pass sanitaire actuellement testé dans les aéroports, va s’étendre à partir du 9 juin. Comme annoncé par le gouvernement, le pass sanitaire ne sera pour le moment pas utilisé au quotidien, par exemple pour aller au restaurant.
Le processus s’étalera sur près de deux mois, selon les quatre étapes du calendrier. Dévoilé le 19 avril, le pass sanitaire est intégré au format numérique dans l’application TousAntiCovid. Tous les Français s’étant fait tester depuis cette date reçoivent en effet un SMS ou un mail contenant un accès à la plateforme Sidep, afin de scanner un QR Code pour obtenir une version numérique de leur résultat.
Dans les faits, les lieux de culture (musées, expositions) mais aussi les salons, foires, établissements sportifs (stades) pourront utiliser le pass sanitaire (en version numérique ou papier) pour vérifier que le public est vacciné ou négatif au Covid-19.
L’usage du pass sanitaire sera encore étendu le 30 juin, notamment avec la perspective d’une levée des limites de jauge dans les établissements cités plus haut. De façon générale, le pass sanitaire pourra ainsi être utilisé pour accéder à tout événement rassemblant plus de 1 000 personnes, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur. L’ensemble du dispositif et du calendrier pourra varier en cas d’une soudaine et massive aggravation de la situation sanitaire, département par département. Notre vie quotidienne dépendra donc des décrets des préfectures.
Le pass sanitaire, n’est pas rendu obligatoire, mais c’est une figure de style. Il le deviendra très certainement en raison de son caractère « incontournable ». C’est une manière insidieuse de nous faire consentir à de nouvelles normes sociales qui menacent clairement nos libertés.
Une préparation des consciences
Pour nous inciter à suivre minutieusement les consignes instaurées par le gouvernement et les rendre indispensables, la peur est bien évidemment de la partie. Alors que Macron établit le déconfinement progressif, les scientifiques nous annoncent en même temps (expression chère à Macron) l’arrivée au mois de juin d’une probable quatrième vague « encore plus forte » en évoquant le variant britannique.
Des modélisations de l’Institut Pasteur montrent qu’un déconfinement trop rapide entraînerait un rebond épidémique dont l’ampleur serait déterminée par le rythme de vaccination et la contagiosité des variants.
Un pass sanitaire dans la vie quotidienne
C’est une stratégie d’injonction paradoxale. Macron annonce un déconfinement, un retour à la vie normale, quand les scientifiques, eux, annoncent une quatrième vague. En faisant passer Macron pour un incapable, qui ne suit pas les recommandations des scientifiques, cela encourage la population à considérer la menace et à être méfiante, voire pour certains, à être habités par la peur.
De là, il n’y a qu’un pas avant que les Français n’acceptent les mesures contraignantes. Voire qu’ils demandent d’eux-mêmes davantage de contrôle, à l’instar de l’épisode du masque qui, pourtant jugé inutile au début de l’épidémie, a été imposé à la demande massive du peuple. Dans cette perspective d’acclimatation aux mesures de contrôle, nous voyons donc d’ors et déjà apparaître dans les médias de manière totalement insidieuse l’idée qu’il serait souhaitable d’établir le pass sanitaire pour toute les activités de la vie quotidienne, sous l’appelation cette fois-ci de « coronapass ».
Ce système est bien évidemment présenté comme une garantie de retour à la vie normale. Les personnes interviewées le presentent comme la seule solution à la réouverture des commerces et à la garantie de la sécurité sanitaire, et les médias de le juger incontournable, souhaitable et peu contraignant. Les personnes qui s’y opposent sont immédiatement étiquetées comme minoritaires et membres de groupes radicaux, afin de persuader l’opinion générale de ne pas aller dans leur sens.
« Avez-vous un “coronapas” ? » Voilà ce qui est demandé depuis quelques jours à Copenhague lorsqu’un client souhaite entrer dans un bar, un musée, une auto-école ou chez un tatoueur. Gavin est attablé au Café Europa et nous montre son “coronapas” sur son téléphone : « Voilà, c’est une application où on entre ses identifiants et là vous voyez que j’ai eu un test négatif dimanche. »
Le Parlement européen examinait mercredi 28 avril le projet de passeport sanitaire pour voyager au sein de l’Union européenne d’ici le mois de juin malgré l’épidémie de coronavirus. Les États membres devront négocier pour s’accorder sur un texte final et pourraient s’inspirer de l’initiative danoise.
Une liberté contrôlée donc par les patrons de ces établissements : c’est à eux de vérifier que les clients ont bien leur « coronapas ». S’ils ne le font pas, ils risquent une amende d’au moins 400 euros. Peter, coiffeur, est ravi d’avoir pu rouvrir son salon avec ce dispositif début avril. « S’il n’y avait pas ce pass, on n’aurait jamais repris le travail », souligne-t-il
Le système ne semble pas rebuter les clients : le salon affiche complet pour les dix prochains jours. Les bars et restaurants ont, eux aussi, retrouvé leurs habitués, même si certains Danois traînent un peu des pieds. Ceux qui s’opposent frontalement au « coronapas » sont très minoritaires : il s’agit essentiellement du mouvement « Men in Black » qui rassemble quelques centaines de manifestants deux fois par mois dans la capitale.
Depuis les réouvertures avec le pass sanitaire, on ne note pas au Danemark de rebond de l’épidémie, avec moins de 200 malades du Covid-19 hospitalisés pour près de six millions d’habitants
On voit donc ici clairement une stratégie visant à faire accepter progressivement une vie sous contrôle au nom de la sécurité sanitaire. Alors que la liberté est annoncée pour bientôt, la peur de la quatrièmme vague travaille la confiance et vise à rendre méfiant. Cela afin de pousser inconsciemment les Français à désirer des mesures de contrôle plus contraignantes qui sont présentées comme souhaitables et indispensables à notre « liberté » et à notre « sécurité ».