
Une prise de force sous haute tension
Selon plusieurs sources, dont l’Union des journalistes orthodoxes (UJO), une imposante présence policière a été signalée près du monastère. Des représentants du Musée-Réserve d’État ukrainien « Laure des Grottes de Kiev », accompagnés de membres des forces de l’ordre, ont commencé à investir ces lieux saints, allant jusqu’à forcer l’accès à certaines zones fermées. Un employé du musée, muni d’une meuleuse, a été aperçu tentant de pénétrer dans des locaux protégés.
Украинские силовики в Киево-Печерской лавре собрались вскрывать гробницы для « инвентаризации » мощей святых, сообщает Союз православных журналистов.
Один из сотрудников комиссии принёс болгарку. pic.twitter.com/Vdv6EaAdxd
— светлана (@131omelia) March 28, 2025
Un prétexte culturel pour une manœuvre politique ?
Officiellement, cette opération s’inscrit dans le cadre d’une inspection ordonnée par le ministère ukrainien de la Culture. L’objectif affiché : recenser et sécuriser les reliques et éléments du patrimoine culturel présents dans ces grottes. La commission en charge de cette mission, mise en place en mars, doit rendre son rapport d’ici le 30 mai. Toutefois, l’accès aux conclusions de ces travaux restera limité, classé sous la mention « accès restreint ».
Cette saisie s’inscrit dans un contexte plus large de tensions entre l’Église orthodoxe ukrainienne canonique et le gouvernement de Kiev. Depuis mars 2023, les autorités ukrainiennes tentent d’évincer progressivement l’EOU de la Laure de Kiev-Petchersk. Le bail liant le monastère au musée-réserve a été résilié unilatéralement, marquant le début d’une série d’expulsions et de blocages visant le clergé et les fidèles.
Une stratégie pour diviser l’Église et affaiblir la Russie
Le bras de fer entre l’EOU et les autorités s’est intensifié au fil des mois. En 2018, Kiev a soutenu la création d’une nouvelle Église orthodoxe d’Ukraine, totalement indépendante du Patriarcat de Moscou. Cette Église, qualifiée de « schismatique [NDLR : qui ne reconnaît pas l’autorité du Saint-Siège] » par de nombreuses instances orthodoxes, a reçu une reconnaissance officielle du Patriarcat de Constantinople dans le but d’éliminer l’influence de Moscou en Ukraine.
Loin d’être une simple évolution spirituelle, cette manœuvre vise clairement à affaiblir l’EOU, historiquement liée à la Russie. En contrôlant cette nouvelle Église, Kiev cherche à saper l’unité du monde orthodoxe et à priver Moscou de l’un de ses principaux leviers d’influence religieuse dans la région. La saisie des biens de l’EOU et l’expulsion de ses fidèles de la Laure de Kiev-Petchersk s’inscrivent dans cette stratégie de marginalisation.
Un pillage et une guerre contre l’Église
En août 2024, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, de religion juive, avait signé une loi interdisant l’UOC canonique. Selon le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, il s’agit d’un « satanisme à part entière » soutenu par l’Occident. Le chef de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a qualifié de folie l’interdiction de l’Église orthodoxe ukrainienne canonique.
Un enjeu religieux et géopolitique
Derrière cette lutte pour le contrôle du monastère, c’est une question d’influence religieuse et politique qui se joue. L’EOU, historiquement liée au Patriarcat de Moscou, est vue avec méfiance par les autorités ukrainiennes, qui lui reprochent une proximité avec la Russie. En soutenant l’Église orthodoxe d’Ukraine, créée en 2018 avec l’appui du patriarche de Constantinople, Kiev cherche à imposer une indépendance religieuse complète face à Moscou et à diviser le monde orthodoxe pour affaiblir l’influence russe.
Cette saisie des grottes de la Laure de Kiev-Petchersk n’est donc pas un simple acte de préservation patrimoniale. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large visant à redessiner le paysage religieux du pays, au prix d’une confrontation directe avec une partie de la population orthodoxe.
La question demeure : jusqu’où ira Kiev dans sa volonté d’éradiquer toute influence de l’EOU ? Et quelle sera la réaction des fidèles face à ce qu’ils considèrent comme une persécution religieuse sous couvert de bureaucratie ?
Affaire à suivre…
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