La Turquie, membre de l’OTAN, a condamné les décès de civils causés par la violence du Hamas le 7 octobre en Israël du Sud, tout en exhortant les forces israéliennes à faire preuve de retenue dans leur réponse. Ankara a fortement critiqué le bombardement de Gaza par Israël.
« Le Hamas n’est pas une organisation terroriste, c’est un groupe de libération, des moudjahidines combattant pour protéger leurs terres et leur peuple », a-t-il déclaré aux parlementaires de son parti, le Parti de la justice et du développement (AK), en utilisant un terme arabe pour désigner ceux qui luttent pour leur foi.
« Israël agit comme une organisation terroriste et non comme un État », selon le président turc Recep Tayyip Erdoğan.
«Je me demande s'il existe une autre armée ou un autre État qui commet de tels crimes contre l'humanité… » pic.twitter.com/Z0xrPF0wvZ
— Aliénor d’Aubigné ☦️🌿🇷🇸🇷🇺 (@AlienorAubigne) October 25, 2023
Contrairement à de nombreux alliés de l’OTAN et à l’Union européenne, la Turquie ne considère pas le Hamas comme une organisation terroriste et accueille des membres du groupe sur son territoire. Ankara soutient une solution à deux États pour le conflit israélo-palestinien, vieux de plusieurs décennies. Erdogan a également critiqué les puissances occidentales pour leur soutien aux bombardements d’Israël sur Gaza et a appelé à un cessez-le-feu immédiat, à la libre entrée de l’aide humanitaire à Gaza et à ce que les pays musulmans collaborent pour mettre fin à la violence.
« Les auteurs du massacre et de la destruction à Gaza sont ceux qui apportent un soutien illimité à Israël », a déclaré Erdogan. « Les attaques d’Israël contre Gaza, que ce soit pour lui-même ou pour ses soutiens, équivalent à un meurtre et à une maladie mentale. »
Israël a rejeté la description d’Erdogan du Hamas, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lior Haiat, qualifiant le groupe « d’organisation terroriste méprisable ».
« Même la tentative du président turc de défendre l’organisation terroriste, ses paroles incendiaires ne changeront pas les horreurs que le monde entier a vues », a écrit Haiat sur la plateforme de médias sociaux X. Les commentaires d’Erdogan ont également été vivement critiqués par le vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, qui les a qualifiés de « graves et répugnants et n’ont pas aidé à la désescalade ». Il a exhorté le ministre italien des Affaires étrangères à protester officiellement auprès d’Ankara.
Les actions à Istanbul ont chuté de 7 % mercredi, une baisse que les traders ont attribuée aux commentaires d’Erdogan sur le Hamas. Les combats à Gaza surviennent à un moment où la Turquie s’efforce de rétablir ses liens avec Israël après des années de discorde, en se concentrant sur l’énergie en tant que domaine de coopération. Indiquant que ces efforts de normalisation sont désormais suspendus, Erdogan a accusé Israël de profiter de « nos bonnes intentions » et a annoncé l’annulation d’une visite précédemment prévue en Israël.
« J’ai serré la main de cet homme nommé Netanyahu une fois dans ma vie », a déclaré Erdogan, faisant référence à sa rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en marge de l’Assemblée générale des Nations unies le mois dernier. « S’il (Netanyahu) avait continué avec de bonnes intentions, nos relations auraient pu être différentes, mais malheureusement, cela n’arrivera pas parce qu’ils ont profité de nos bonnes intentions », a-t-il ajouté.
Erdogan a accusé l’Occident d’hypocrisie pour ne pas réagir avec la même détermination à ce qu’il a appelé « le massacre délibéré » d’Israël à Gaza qu’à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Une traduction du Média en 4-4-2 d’après un article de Reuters.
Pas encore de commentaire sur "Le président Erdogan : « Le Hamas n’est pas une organisation terroriste, c’est un groupe de libération.»"