Le général Uri Gordin, commandant de la région nord de l’armée israélienne, semble penser que la campagne militaire contre le Liban est sur le point de se transformer en une promenade de santé. Selon lui, Israël doit se préparer à une opération terrestre imminente. Peut-être a-t-il oublié un petit détail : le Hezbollah ne se laissera pas faire, et avec une force estimée à plus de 100 000 combattants, l’idée d’une invasion rapide risque de devenir un cauchemar, comme en 2006, où Israël avait déjà goûté à une cuisante défaite.
Les États-Unis tentent (encore) de raisonner Israël
Comme si l’histoire ne suffisait pas, des responsables de l’administration Biden ont gentiment rappelé à Israël que s’aventurer sur le sol libanais n’était peut-être pas l’idée la plus brillante. Selon Axios, Washington s’oppose fermement à une invasion terrestre dans le sud du Liban. Malgré cela, les bombardements et les affrontements se poursuivent, coûtant la vie à plus de 700 personnes. Les États-Unis, bien conscients des risques d’escalade, espèrent aussi dissuader l’Iran de jouer un rôle direct. Mais bon, que vaut un simple avertissement face à l’obstination israélienne, qui semble décidée à répéter les erreurs du passé ?
Le Liban : prêt pour le « pique-nique » israélien
Selon Al Jazeera, Du côté libanais, on se prépare. Ali Hamiya, ministre des Travaux publics et des Transports, a ironisé en affirmant que l’entrée des troupes israéliennes au Liban « ne sera pas une partie de plaisir ». Vu les précédents, il sait sans doute de quoi il parle. Le Hezbollah, déjà bien organisé et armé, attend de pied ferme ceux qui pensent que la conquête sera une simple formalité. Pendant ce temps, la communauté internationale observe en silence, laissant Israël violer à loisir les résolutions de l’ONU et le droit international.
Le ministre libanais des Travaux publics a déclaré à Al Jazeera : Toute entrée terrestre de l’ennemi israélien sur nos terres ne sera pas une partie de plaisir.
عاجل | وزير الأشغال اللبناني للجزيرة: أي دخول بري للعدو الإسرائيلي لأراضينا لن يكون نزهة pic.twitter.com/FvH7uPdfnM
— الجزيرة مصر (@AJA_Egypt) September 25, 2024
Intensification des frappes israéliennes : une stratégie familière
Pour l’instant, Israël préfère rester dans planqué dans les airs, multipliant les frappes sur tout le territoire libanais. Du sud du Liban jusqu’à la Bekaa, les raids se succèdent, ciblant aussi bien des positions du Hezbollah que des zones résidentielles.
Selon des sources militaires israéliennes, plus de 280 cibles du Hezbollah ont été attaquées, y compris des plates-formes de missiles ayant tiré sur Safed et Nahariya. Voilà qui donne l’illusion d’efficacité, mais est-ce suffisant pour venir à bout du Hezbollah, qui, rappelons-le, a déjà mis à genoux l’armée israélienne en 2006 ?
Les conséquences humaines ignorées
Pendant que les frappes se multiplient, le ministère libanais de la Santé déplore déjà 72 morts et plus de 350 blessés rien que cette semaine. Pendant ce temps, les habitants de Safed sont invités à rester terrés dans leurs abris, en raison des tirs de roquettes du Hezbollah qui, visiblement, n’a pas l’intention de se laisser faire.
Et comme si la situation n’était pas assez tragique, lundi dernier, Israël a lancé sa plus violente attaque contre le Liban depuis un an, tuant plus de 600 personnes, dont de nombreux enfants et femmes. Les bombardements ont également déplacé environ 400 000 personnes, une autre « victoire » à ajouter au palmarès de l’armée israélienne.
L’appel à un cessez-le-feu : encore un vœu pieux
Dans cette escalade sanglante, les États-Unis, avec le soutien de quelques nations occidentales et arabes, ont appelé à un cessez-le-feu de 21 jours. Objectif : permettre des discussions politiques et, idéalement, un retour au calme. Mais entre les ambitions militaires israéliennes et la résistance farouche du Hezbollah, l’idée d’un règlement rapide semble aussi réaliste que de penser qu’une invasion terrestre du Liban sera une partie de plaisir pour Israël.
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