« Alors arrêtez, arrêtez de penser que vous êtes les bienvenus chez nous et de penser que vous savez ce qui est bon pour nous. Parce que vous ne savez pas. Vous ne savez pas ce que c’est que de vivre ici, d’être confronté quotidiennement à la violence, à la misère, à la précarité. Vous ne savez pas ce que c’est que de devoir compter chaque euro pour arriver à la fin du mois. Alors s’il vous plaît, laissez-nous tranquilles. Nous ne voulons pas de vos leçons de morale, de vos discours hypocrites sur la solidarité et les droits de l’homme. Nous voulons juste vivre en paix, sans être constamment harcelés par des gens comme vous qui se pensent supérieurs et qui croient tout savoir sur tout. Donc je vous le répète une dernière fois : mêlez-vous de vos oignons, oubliez Mayotte et laissez-nous enfin tranquilles. »
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L’opération de démantèlement « Wuambushu » mise en place par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer pour détruire 1 000 bangas, des maisons de tôle à Mayotte, suscite des réactions chez la Nupes. La députée Estelle Youssouffa critique ceux qui viennent faire des « missions humanitaires » à Mayotte pour se donner bonne conscience sans prendre de risques, puis repartent en laissant le département gérer les conséquences de leur action.
« Vous voyez, c’est trop facile de prendre un avion, de faire son petit communiqué du fin fond de son canapé dans l’Hexagone. Et puis ensuite, de laisser le merdier à Mayotte. Vous vous donnez une bonne petite conscience en venant faire votre « mission humanitaire » à Mayotte […]. Comme ça, vous ne prenez aucun risque et ensuite, vous repliez bagages en métropole, en nous laissant gérer les conséquences de votre petit combat pour vous donner bonne conscience. »
La députée souligne que ce sont les élus de Mayotte et les associations civiles qui ont demandé cette opération, car la situation dans les bidonvilles est inacceptable. Elle insiste sur le fait que chaque mètre carré à Mayotte a un propriétaire, et que les bidonvilles ont été construits sur des terres volées. L’opération « Wuambushu » renverra le message que la République française tient les reines de ce département, et que le temps est venu pour elle de regagner le terrain.
« Ce sont les élus de Mayotte qui ont demandé cette opération, ce sont les associations civiles qui ont demandé cette opération, parce que la situation dans les bidonvilles est inacceptable. Ce n’est pas acceptable d’avoir des kilomètres carrés entiers occupés illégalement par des personnes en situation irrégulière, qui vivent dans des conditions indignes et inhumaines et qui vivent du vol. Ici ce n’est pas le « Bon sauvage » de Jean-Jacques Rousseau. Chaque mètre carré à Mayotte a un propriétaire. Donc, les bidonvilles n’ont pas été construits sur rien. Ce sont des terres qui sont volées »
Enfin, la députée dénonce l’indifférence des associations, des soignants et des personnes en général face aux violences et aux conditions de vie inhumaines que subissent les habitants de Mayotte au quotidien. Elle rappelle notamment l’attaque terroriste survenue dans un lycée, attaqué par une trentaine d’individus cagoulés, armés de barres de fer, machettes, couteaux, haches… et souligne que les habitants de Mayotte attendent depuis trop longtemps que la République se mobilise pour regagner le terrain et ramener l’ordre républicain dans le département.
Le Média en 4-4-2.