Fact-checking : Non, Bill Gates n’est pas un philanthrope

Le Monde, l'AFP, Reuters, tous les grands médias sont obligés de « fact-cheker » les rumeurs qui font du philanthrope Bill Gates un maître du monde, désireux de tuer les trois quarts de l'humanité à coups de vaccins par pur esprit de lucre. A nous de rectifier les fausses informations qui en font un bienfaiteur de l'humanité. Elle sont d'ailleurs diffusées par lui en premier lieu…

mise à jour le 08/11/21

French journalist Christophe Barbier, poses during a photo session in Paris on January 10, 2018. (Photo by JOEL SAGET / AFP)

Policy Exchange a récemment accueilli Bill Gates, coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates et fondateur de Microsoft. Gates a été interviewé au bureau londonien de Policy Exchange par le député  Jeremy Hunt, président du Health Select Committee. Dans cette interview (vidéo ci-dessous) Bill Gates semble au courant de la prochaine pandémie.


Devons-nous nous préparer à une prochaine pandémie ?

Bill Gates :  C’est en 2015 que j’avais fait une conférence à la fondation Sapling et écrit un certain nombre de documents sur le thème « Nous ne sommes pas prêts pour la prochaine pandémie ». Hélas, cela a été une meilleure prévision que ce que tout le monde aurait souhaité. Les dommages économiques, les décès — tout cela est tout-à-fait horrible. Et je m’attends à ce que cela conduise les budgets de R&D à se concentrer sur des choses que nous n’avions pas aujourd’hui. Vous savez, nous n’avions pas de vaccins bloquant la transmission. Nous avons des vaccins qui aident à rester en bonne santé, mais ils ne réduisent que légèrement les transmissions. Nous avons besoin d’une nouvelle façon de faire les vaccins. Nous n’avions pas beaucoup de moyens thérapeutiques. La dexaméthasone et maintenant le molnupiravir pourraient aider, mais beaucoup moins que ce qui aurait dû être le cas.

Transcription

Fact-checking : Non, les médicaments que recommande Bill Gates ne sont pas efficaces

La dexamethasone (Décadron®) est interdite en France ! Son autorisation de mise sur le marché lui a été retirée en 2003. Ce corticoïde de synthèse que préconise Bill était illégalement utilisé pour doper la croissance d’animaux d’élevage. Elle cause des anomalies.
Ses effets indésirables : hyperglycémie, glycosurie, hypertension, saignements et perforations digestives, rétention sodée, vulnérabilité accrue aux infections, hypokaliémie, hypocalcémie, bradycardie (doses élevées), leucocytose, irritabilité. À plus long terme : cardiomyopathie hypertrophique, retard de croissance staturopondérale et cérébrale, ostéopénie, insuffisance surrénalienne; toxicité neuro-développementale…
Le molnupiravir, Olivier Véran en a commandé d’urgence, avant le résultat des essais. On vous en a fait une analyse là. La fondation Bill et Melinda Gates a annoncé un investissement de 120 millions de dollars pour faciliter l’accès des pays pauvres à ce traitement « prometteur ».
La société pharmaceutique Pharmasset, l’a abandonné en 2003 après avoir découvert ses propriétés mutagènes.
Bruno Canard, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des coronavirus, appelle à la prudence : « C’est un mutagène si puissant qu’il est soupçonné d’être toxique non seulement pour le virus mais pour la cellule hôte, avec un risque cancérigène. »

Bill Gates :  Nous n’avons pas obtenu les diagnostics nécessaires pour atteindre ce qu’au moins l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont montré, à savoir qu’une gestion compétente pouvait faire baisser le taux de mortalité de manière assez spectaculaire. J’espère donc que dans cinq ans, je pourrai écrire un livre intitulé « Nous sommes prêts pour la prochaine pandémie », mais il faudra des dizaines de milliards de dollars en recherche et développement. Les États-Unis et le Royaume-Uni y participeront. Il faudra probablement environ un milliard par an pour un groupe de travail sur les pandémies au niveau de l’OMS, qui s’occupe de la surveillance et de ce que j’appelle des « jeux de virus » où l’on s’entraîne.

Fact-checking : Non, les investissements de Bill Gates ne sont pas de la philanthropie

Breakthrough Energy Catalyst, qui appartient à Bill Gates, investira 276 millions de dollars au cours des dix prochaines années dans les technologies vertes. En août 2021, Gates s’est engagé à travailler avec le gouvernement américain à financer des programmes de technologies vertes à hauteur de 1,5 milliard de dollars. Mais dans une interview accordée au Wall Street Journal, il a déclaré que Breakthrough Energy Catalyst n’engagerait les fonds que si le Congrès adopte une loi finançant la publicité sur ses technologies. Sans cette loi, a-t-il dit, Breakthrough déplacerait probablement ses plus grands projets en Europe et en Asie. Breakthrough n’a pas répondu aux questions de Forbes qui souhaitait savoir si le partenariat avec le Royaume-Uni représentait ce changement.
Bill Gates et le Premier ministre Boris Johnson ont annoncé un partenariat de 552 millions de dollars visant à mettre sur le marché des technologies vertes au Royaume-Uni pour une rentabilité plus juteuse.
La Fondation Gates est le plus important donateur privé de l’OMS (10 % du budget de l’institution, 46,8 milliards de dollars en 2018). Depuis 1999, la Fondation consacre la majeure partie de ses fonds aux vaccins. Son but : vacciner la planète ! On y est presque, grâce à l’OMS !

Bill Gates :  Vous dites : OK, et si un bio-terrorisme apportait la variole dans dix aéroports ? Vous savez, comment le monde réagirait-il à cela ? Il existe des épidémies d’origine naturelle et des épidémies provoquées par le bio-terrorisme qui pourraient même être bien pires que celles que nous connaissons aujourd’hui. Et pourtant les progrès de la science médicale devraient nous donner des outils qui nous permettraient de faire beaucoup mieux. On pourrait donc penser que ce serait une priorité. C’est au cours de l’année prochaine que ces dotations devront être faites, y compris pour ce groupe de travail sur la pandémie mondiale.

Fact-checking : Non, la variole n’est plus un danger

En 2017 déjà Bill Gates nous menaçait d’un virus, mais inventé et diffusé par ordinateur ! À l’en croire l’épidémie de covid aurait pu être un virus virtuel, si une maudite chauve-souris ne s’était pas évadée de sa cage : « La prochaine épidémie mondiale pourrait voir le jour sur l’ordinateur d’un terroriste qui chercherait, par manipulation génétique, à créer une version synthétique du virus de la variole ou une souche contagieuse et hautement mortelle de la grippe. Qu’il s’agisse d’un virus né dans la nature ou créé par un terroriste, les épidémiologistes ont montré qu’un virus se transmettant dans l’air tuerait 30 millions de personnes en moins d’un an. Et il est assez probable que cela se produise dans les années à venir. »
La variole a été éradiquée en 1979, mais Bill ne désespère pas de la revoir. Le virus existe encore, mais caché au fin fond d’un centre en Russie et d’un autre aux États-Unis (Weekly Epidemiological record, n° 40, 8 octobre 2021, p. 492). Le vaccin de la variole est interdit, mais il en reste des stocks pour 200 millions de personnes. Insuffisant pour toute la planète. Heureusement Bill veille au grain ! Encore faudrait-il que le virus réapparaisse pour combler son vœu de sauver la planète…

Bill Gates :  Ce qui est bien, c’est qu’une grande partie de la R&D dont nous avons besoin pour être prêts pour la prochaine pandémie concerne des choses comme rendre les vaccins bon marché, avoir de grandes usines, éradiquer la grippe, se débarrasser du rhume, faire des vaccins un petit patch que vous mettez sur votre bras, sont des choses qui seront incroyablement bénéfiques même dans les années où nous n’aurons pas de pandémies.

Fact-checking : Non, la grippe n’est plus une pandémie et le rhume non plus

Ce n’est pas pour rien que Bill Gates finance la recherche pour développer un vaccin universel contre la grippe. Et ce n’est pas parce que le covid a remplacé la grippe l’hiver dernier, qu’elle ne peut pas revenir de plus belle — cela ferait tellement plaisir à notre philanthrope ! En France, la campagne pour la dose de rappel du vaccin contre le Covid-19 progresse trop lentement. Heureusement pour Pfizer, le gouvernement a décidé d’avancer au 22 octobre le démarrage de la campagne vaccinale contre la grippe. On peut ainsi faire double coup : se faire injecter en même temps un anti-covid Pfizer et un anti-grippe Sanofi-Pasteur. La Haute Autorité de santé le recommande et Ameli aussi…

Bill Gates :  Outre le message sur le climat et la lutte permanente contre les maladies des pauvres, je parlerai donc beaucoup de la préparation aux pandémies. Et je pense qu’elle trouvera un terrain fertile, car, vous savez, nous avons perdu des milliers de milliards de dollars et des millions de vies. Et les citoyens attendent de leurs gouvernements qu’ils ne laissent pas cela se reproduire.

Fact-checking : Non, Big Pharma n’a pas perdu des milliards, mais il en a gagné !

« Nous avons perdu des milliards de dollars » Cette citation de Bill Gates devrait remporter le prix du plus beau bobard de l’année. Grâce aux vaccins, BioNTech, Moderna et Pfizer devraient engranger 130 milliards de dollars américains de bénéfices d’ici à la fin 2022.

La peur fait vendre, c’est une vieille recette marketing. Bill Gates et l’État profond l’ont remise au goût du jour, et ça marche !

Jacqueline pour Le Média en 4-4-2.

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