D’abord la carte d’identité numérique, les droits de l’Homme après

2022 est un tournant dans la constitution de l’identité numérique européenne et du contrôle généralisé qu'elle permet. Le but est de copier le crédit social à la chinoise.

mise à jour le 11/05/22

Lin Junyue, qui a organisé le crédit social en Chine, souhaite en exporter la technologie dans les pays capitalistes. Il nous en vante les avantages : paix et stabilité d’abord. Après on réfléchira aux droits de l’Homme « Si vous aviez eu ce système en France, il n’y aurait jamais eu les #GiletsJaunes on aurait détecté ça avant qu’ils agissent (vidéo du 3 décembre 2020 ci-dessous). »

En coopération avec leurs partenaires industriels, sans pour autant demander son avis à la population, la Commission européenne définit la technique et le cadre réglementaire de la nouvelle identité numérique prévue pour 2025. La Commission demande quand même l’avis des gens sur ce qu’ils veulent voir entrer dans la carte. Elle ne se préoccupe pas de leur avis sur le principe. Elle veut savoir juste comment ils préfèrent être contrôlés.

En 2019, Elise Lucet dans Envoyé spécial, interrogeait Jean-Gabriel Ganascia, expert en intelligence artificielle, président du comité d’éthique du CNRS. Il constatait que le système de crédit social testé en Chine existe déjà en France, mais qu’il est le fait des grandes entreprises. Elles nous notent, mais les pratiques de l’État sont encadrées, précisait-il.

C’en est fini de cette restriction à l’intrusion dans la vie privée. À présent, les États veulent nous surveiller, nous explique l’eurodéputé Cristian Terhes, le 22 janvier 2022. Les travaux de l’Union européenne sur une identité numérique européenne couplée à un portefeuille numérique  – qui stockera des informations bancaires – nous entraînent droit vers le système de crédit social tel qu’il existe en Chine. Celui qui n’obéira pas verra son compte bancaire bloqué.

Bien entendu, le camp du bien nous présente le contrôle comme un avantage, et de plus non obligatoire, et pas pour tout de suite. À la clé, une plus grande facilité d’accès aux services en ligne (banques, dossier médical, location de véhicule…). Cela vaut la perte de la liberté.

Docaposte, filiale numérique de La Poste, Atos, AGdatahub, La Caisse des Dépôts, IN Groupe (l’Imprimerie nationale), Archipels, Orange Business Services, Suez, l’Université de Lille, l’Université Claude Bernard Lyon 1 et dix autres organismes se sont regroupés dans un manifeste. Il veulent réviser le règlement eIDAS (electronic Identification Authentication and Trust Services) qui ne garantit pas « que toutes les solutions et composantes de l’identité numérique française reflètent les valeurs européennes ». Quand on ne comprend pas un blablabla et qu’il y a le mot « valeurs » sans précision, c’est qu’il y a quelque chose à cacher. En l’occurrence, les règlements sont toujours contraignants pour les partisans du contrôle numérique des populations. Un de moins, c’est toujours bon à prendre. De plus, ils proposent une coopération européenne sur l’identité numérique autosouveraine (self soverign identity, SSI), afin qu’une identité puisse être contrôlée et gérée sans qu’une autorité administrative tierce n’intervienne. Contrôlée par qui ? ce n’est pas précisé. Sans doute directement Big Brother, allez savoir !

Jacqueline pour Le Média en 4-4-2.

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