Ayema : « Je vois tous ces réseaux interconnectés et je trouve ça merveilleux. »

mise à jour le 31/01/23

A travers la série « Artistes à contre-courant », Le Média en 4-4-2 vous présente des personnalités qui ont la volonté et le courage d’évoluer hors des sentiers battus, avec toutes les difficultés que cela engendre. Pour le second épisode, nous recevons Ayema. Artiste complet (musicien, compositeur et producteur) et personnage attachant, Ayema a également le don de nous redonner le sourire et de l’espoir à l’écoute de sa musique et à la lecture de ses textes. Voici donc une touche de douceur et de bonheur avec notre entretien.


Le Média en 4-4-2 : Bonjour Ayema, et merci d’avoir accepté l’invitation du Média en 4-4-2. Peux-tu te présenter en 4-4-2, c’est-à-dire de manière concise et efficace ?

Ayema : Bonjour, je suis Ayema, Artiste musicien autonome et inter-dépendant, engagé dans la co-création d’un monde respectueux des lois du vivant.

Le Média en 4-4-2 : Quel est ton parcours artistique ? Quelle est ton actualité du moment ?

Ayema : J’ai commencé le piano tout jeune, je me suis très vite passionné pour la composition, l’écriture de chansons et la production musicale, j’ai enregistré ma première chanson à l’âge de 13 ans donc je vais tenter de synthétiser mon parcours… J’ai créé un duo de rap Franco-Latino « Akila Onda », puis j’ai constitué un groupe reggae / soul « The red Frogs » avec certaines chansons que je joue encore aujourd’hui. Je suis parti vivre à Londres en 2012 où j’ai pu perfectionner mon anglais et mon art en faisant une école de musique. En revenant sur Paris j’ai monté un petit studio de production avec mon ami Kahifa du groupe « Canelason ». Nous avons travaillé sur l’album de Yanis Odua « Moment Idéal » enregistré en Jamaïque avec Clive Hunt. J’ai quitté la ville pour aller dans le Lot avec ma compagne y construire ma maison autonome en 2016. J’ai sorti mon premier CD « Alive » en 2018 et continué de collaborer en tant que compositeur / producteur avec de nombreux artistes.

Aujourd’hui je tourne sur scène en solo ou en groupe en fonction des lieux. Je ferai d’ailleurs la première partie de Yaniss Odua aux Docks à Cahors le 24 février. J’ai participé à la création de son dernier Album « Stay High » dont les feats avec Danakil, Dub Inc… J’écris un nouvel album, mon dernier morceau « Un jour où l’autre » que j’ai sorti le mois dernier en fera partie ainsi que les morceaux « Gardiens du vivant » et « Le visage de demain ». Je continue de produire avec Kahifa et le producteur K-20 sous le nom de « Elevation Riddims », un petit collectif de producteurs Reggae / Afro que nous sommes en train de mettre en place.

Le Média en 4-4-2 : Comment as-tu traversé ces trois dernières années complètement folles ?

Ayema : Comme tout le monde, avec des hauts et des bas. J’ai un peu mis la musique entre parenthèse en 2020/2021 pour m’engager avec plusieurs collectifs, notamment avec Réinfo dans le Lot et au national. Comme j’avais un certain bagage en terme de questionnement de « vérité officielle » et vu que la vérité n’a pas besoin d’être officielle pour être la vérité, j’ai vite compris que ce qu’on nous racontait ne collait pas. C’est le port du masque à l’école à l’automne 2020 qui m’a fait sortir dans la rue pour tenter de parler avec les gens et prendre les adresses e-mail de celles et ceux qui voulaient faire quelque chose. Un pote m’a dit récemment: « On n’a pas vécu l’expérience de Milgram, on a vécu l’expérience de Milton », je vous laisse apprécier le jeu de mot… En bref, c’est une période qui m’a appris énormément, sur moi-même, sur les autres, sur la vie. J’ai perdu quelques personnes et j’en ai rencontré beaucoup d’autres. Aujourd’hui je vois tous ces réseaux interconnectés et je trouve ça merveilleux. Certes au prix de beaucoup de souffrance collective… Mais j’ai l’impression que ça fait partie du chemin. Au bout d’un moment j’ai repris du temps pour refaire de la musique, plus qu’essentielle en tant que nourriture de l’âme. J’ai pu reprendre les concerts quand le chantage ignoble du pass sanitaire a été interrompu au moment des élections… J’espère avoir la force de continuer quoi qu’il arrive et je le ferai toujours en accord avec mes valeurs et mes convictions, c’est le plus important surtout dans une époque aussi corrompue.

Le Média en 4-4-2 : Comment vois-tu ton avenir et celui du monde de la musique ?

Ayema : Honnêtement je ne sais pas, cela va dépendre de beaucoup de choses. Ce qui est certain c’est que j’ai renoncé à essayer d’atteindre quoi que ce soit. Comme l’a dit Confucius: « Plutôt que de maudire les ténèbres, allumons une chandelle, si petite soit-elle. » Alors ce qui est important pour moi c’est d’allumer une chandelle, de faire de mon mieux pour servir dans cette transition, de faire en sorte que des personnes puissent écouter et voir des choses qui leur donne de la force et les mettent en lien avec leur nature fondamentale: leur humanité. Je souhaite au monde de la musique de se libérer des apparences, de l’égo démesuré, de revenir humblement à l’amour de la musique et aux raisons d’être de l’art : rendre plus conscient en connectant à plus grand que soi. En tout cas c’est comme ça que je le vois. Il ne s’agit pas de divertir ou de faire fantasmer un pouvoir illusoire, ça ce n’est pas de l’art, c’est de la manipulation. J’imagine qu’il pourrait se passer la même chose pour la musique que pour les médias indépendants, être financés par les auditeurs. Donner encore plus la possibilité à des « petits » artistes d’exprimer leur voix. C’est aussi ce qu’on essaye de faire avec Kler Eclaire en créant le canal « Ethic Music » sur Telegram, mais il y a tellement à faire que ça prend du temps… On cherche d’ailleurs du monde qui pourrait nous aider à développer ça.

Le Média en 4-4-2 : Merci Ayema de nous avoir accordé cet entretien. Nous te laissons le mot de la fin.

Ayema : Une profonde gratitude à vous de me donner l’occasion de m’exprimer sur votre média. Un jour j’ai entendu : « Nous ne traversons pas une crise économique, ni sociale, ni sanitaire, ni politique, ni écologique… Nous traversons une crise de conscience. » Ce monde est tissé de croyances, certains veulent avoir le pouvoir sur les autres en leur faisant croire tout un tas de choses, avoir le pouvoir sur la vie et même sur la mort. D’autres commencent à se souvenir qu’ils sont le fruit de milliard d’années d’évolution, qu’ils ne sont pas séparés du reste de l’univers et que la même force qui fait briller le soleil et tourner la terre fait aussi battre leur cœur. Pourquoi chercher à avoir du pouvoir sur quoi que ce soit quand nous comprenons que nous sommes déjà ce pouvoir ? C’est alors que nos paroles et nos actes prennent une toute autre dimension. Merci à vous, pour avoir pris le temps de me lire, j’espère que ces mots vous donneront de la force et un beau sourire sur le visage.

Retrouvez Ayema sur sa chaîne Youtube, son site internet et son canal Telegram.
Pour rejoindre le canal Telegram de Ethic Music, c’est par ici.

Yoaan pour Le Média en 4-4-2.


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