Le Média en 4-4-2 vous présente à travers sa série « Artistes à contre-courant » des personnalités qui choisissent de sortir des sentiers battus malgré les défis qui en découlent. Pour le dixième épisode, nous recevons l’auteure, compositrice et interprète Chloé. Vous la connaissez peut-être suite à son passage remarqué dans The Voice en 2017, mais vous la connaissez sans doute pour son titre « Liberté, je crie ton nom » qui a beaucoup résonné dans les mouvements « résistants », notamment lors des manifestations contre le pass sanitaire.
Le Média en 4-4-2 : Bonjour Chloé, et merci d’avoir accepté l’invitation du Média en 4-4-2. Peux-tu te présenter en 4-4-2, c’est-à-dire de manière concise et efficace ?
Chloé : Bonjour Le Média en 4-4-2, merci à vous. J’ai 25 ans et je suis une auteure, compositrice et interprète.
« J’ai vécu des expériences humaines et musicales absolument magiques. »
Le Média en 4-4-2 : Quel est ton parcours artistique ? Et quelle est ton actualité du moment ?
Chloé : J’ai commencé la musique à l’âge de 10 ans et j’ai toujours (et avant tout) été attirée par les mots, la langue française, la poésie et les injustices… J’ai commencé à me faire connaître lors de ma participation à l’émission « The Voice » en 2017, j’avais 18 ans. J’ai fait les auditions à l’aveugle, les battles et enfin, les épreuves ultimes. Trois primes sur Tf1 au final.
Ce système ne m’a pas plu et m’a dégoûté de ce milieu où nous sommes de simples numéros pour leurs propres profits. J’avais déjà mes propres compositions et c’est cela que je voulais mettre en avant. J’ai donc sorti un premier EP auto-produit : « La Note Exacte », en 2018.
Je suis montée m’installer à Paris pour tenter de véhiculer mon art, mes mots et mon engagement. Malheureusement, quatre mois plus tard : confinement, crise sanitaire. L’urgence était là : écrire une chanson sur l’absurdité du monde dans lequel nous vivions (et vivons encore). « Liberté, je crie ton nom » est née, cette chanson m’a permis de me faire connaître un peu plus du grand public et de parcourir la France et d’autres pays. J’ai vécu des expériences humaines et musicales absolument magiques.
Cela fait six ans que je travaille sur un album, je voulais m’entourer des bonnes personnes, prendre le temps et je les ai trouvées à force de patience et de persévérance. Je suis donc entrée en studio en décembre 2022 et ma dernière session est prévue en mai. L’album s’appellera « A l’Aube de l’écorchure » et sera purement rock… mais pas que ! Il parlera d’amour, de résistance, d’espoirs, de désespoirs bref… de la vie ! Pour moi cet album est un album de résilience.
« J’ai rencontré des personnes magnifiques sur ma route et j’ai vu que l’espoir était présent, que rien n’était perdu, que tout était possible, qu’il y avait des possibilités pour rebâtir un « Nouveau Monde ». »
Le Média en 4-4-2 : Comment as-tu traversé ces trois dernières années complètement folles ?
Chloé : Je suis passée par plusieurs étapes (comme beaucoup d’entre nous). Il y a d’abord eu la colère face à l’absurdité et la violence ( « Liberté, je crie ton nom » est d’ailleurs sortie à cette étape). Ensuite la colère a disparu, j’ai rencontré des personnes magnifiques sur ma route et j’ai vu que l’espoir était présent, que rien n’était perdu, que tout était possible, qu’il y avait des possibilités pour rebâtir un « Nouveau Monde ».
Je me suis donc tournée pleinement vers l’amour. Je n’avais plus de colère, plus d’émotions négatives. J’ai donc puisé dans ces énergies positives, dans la musique, dans les mots, les rencontres, les voyages… Évidemment, nous vivons des temps très difficiles et je ne peux pas dire que ça ne m’attriste pas. Quand je vois ce qu’il se passe en France, je ne peux qu’avoir mal à mon pays et même au monde.
Mais pour construire il faut que des choses s’écroulent. C’est même une nécessité. L’important et la clé se trouvent dans deux valeurs fondamentales : la solidarité et l’humanité. J’espère qu’il y en aura de plus en plus car sans solidarité ni humanité face à un gouvernement malveillant et inhumain, il sera difficile de construire autre chose. Mais j’ai espoir. Je sens au fond de moi que ça va être difficile pour un temps mais que les « rôles » finiront par s’inverser. Le bien l’emporte toujours sur le mal et l’Amour l’emportera toujours sur la Haine, j’en suis convaincue.
« Que des belles choses et des belles personnes se présentent à moi. J’ai également un public très bienveillant. J’en suis très heureuse. »
Le Média en 4-4-2 : Comment vois-tu ton avenir et celui du monde la musique ?
Chloé : Je suis confiante concernant mon avenir musical. J’ai beaucoup de propositions, je viens de signer avec une maison de production : « Revolu’Prod », je fais une tournée en 2023, je vais sortir mon album en fin d’année. Que des belles choses et des belles personnes se présentent à moi. J’ai également un public très bienveillant. J’en suis très heureuse.
Je sais que ce n’est pas simple actuellement de vivre en tant qu’artisan (je préfère ce terme plutôt que celui « d’artiste »). Tu sais, s’imposer en tant que femme qui fait du rock français, qui écrit de la chanson à texte et des textes parfois très « engagés », c’est prendre un risque car ce n’est pas ce que recherchent actuellement les médias et radios populaires. Il y a une certaine forme de censure musicale. C’est ce que je constate en regardant ce qui est en top des ventes, ce qui passe à la radio, à la télévision… Pour trouver de vrais artisans de la musique, il faut vraiment chercher… Mais on ne sait jamais, peut-être le texte français et le rock français reviendront sur le devant de la scène… !
Je l’ai dit, je ne perds jamais espoir ! Et quand bien même, je n’ai jamais recherché une grosse popularité mais plutôt des personnes qui me suivent pour qui je suis, ce que j’écris et compose. Des « fidèles » si je peux les appeler ainsi. Et c’est ce qui se passe….
Le Média en 4-4-2 : Merci Chloé de nous avoir accordé cet entretien. Nous te laissons le mot de la fin.
Chloé : Merci à vous et à votre média d’exister pour diffuser la bonne parole. C’est important et c’est ce qui fait grandir l’espoir encore et encore. Le mot de la fin ? Plusieurs ! De l’amour, un plein d’humanité, un grain de folie et du ROCK’N’ROLL !
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