La 5G est la cinquième génération de standards pour la téléphonie mobile, faisant suite à la 4G, la 3G, etc. La 5G pourrait permettre d’atteindre des débits de plusieurs gigabits de données par seconde, sans commune mesure avec les débits actuels. Une simple recherche sur internet permet de se rendre compte rapidement que les deux arguments principaux en faveur de la 5G sont : rapidité et connectivité. En gros, les taux de débit d’internet seront encore plus rapides, mais surtout l’ultra connectivité permettra une plus grande densité d’appareils connectés — comme s’il n’y en avait pas déjà assez !
Après avoir été connecté toute la journée au boulot devant votre ordinateur, vous êtes connecté avec votre Smartphone et peut-être votre montre, à la base censée vous donner… l’heure. Une fois passée l’effervescence du bureau et du trafic, vous voici au calme à la maison, ouf. Mais que nenni ! votre frigo, vos plantes, votre télévision, votre chien, votre maison, vos enfants, tout… tout est encore connecté ! Génial non ? Qu’on m’oppose l’assistance médicale, l’aide à distance aux personnes âgées, je veux bien l’entendre et reste ouvert au progrès. Quoique le contact avec mon grand-père dans son lit à l’Epahd, je préfère le garder physiquement…
Vous avez déjà recherché « enjeux de la 5G » sur internet ? Le mot principal qui revient dans les articles (choisi par les algorithmes du moteur de recherche rappelons-le) est… « géopolitique ». On retrouve aussi le mot « économie » dans ces résultats. Selon la Commission européenne, les recettes produites par la 5G devraient générer quelque 225 milliards d’euros de recettes dans le monde en 2025. Mais si, vous allez voir, ça va générer des emplois. Dans ces résultats de recherche je pensais trouver aussi facilement et rapidement toutes les études d’impacts sur la santé et l’environnement, sur la sécurité. J’ai dû mal chercher, j’y retourne…
Là où on va bien se marrer, c’est lorsqu’il y aura des bugs ou mieux, des piratages. Eh oui, car on ne me fera pas croire qu’il n’y aura pas plus de piratages lorsqu’il y aura jusqu’à un million d’appareils connectés au kilomètre carré. Plus le nombre d’objets connectés s’accroît, plus il devient délicat de protéger et surveiller les accès à ces objets. Selon Netscout, les objets connectés sont attaqués dans les cinq minutes qui suivent leur connexion à internet. Vous imaginez votre voiture hackée ? votre maison ? vos données biométriques et médicales dans la nature ? La sécurité de la 5G était d’ailleurs un des sujets du grand salon mondial des Telecoms (Mobile World Congress) en février 2019 en Espagne. En novembre de la même année, des chercheurs américains démontraient que « la 5G était vulnérable à tout type d’attaque. »
En parlant nouvelles technologies, voilà que je tombe sur cet article de mai 2019, « L’Europe veut diminuer la sécurité de la 5G pour faciliter votre surveillance ». Complot ? Ah mince, il ne faut plus prononcer ce mot, donc je passe…
Pour la santé ? Vous imaginez que ça va bien se passer. Apparemment toutes les études nous disent que nous n’avons rien à craindre, même si en 2011 l’OMS a classé les ondes électromagnétiques dans la catégorie 2B, celle des agents « peut-être cancérigènes pour l’homme », au même titre que le DDT (pesticide), l’amiante et le plomb. Dans mon Larousse, « peut-être » marque la probabilité, l’éventualité, la possibilité. Bref, on n’en sait rien. Pourtant les radiations non-ionisantes, comme les ondes électromagnétiques, possèdent un effet thermique certain dont on sous-estime probablement les effets à long terme. Elles peuvent endommager les tissus biologiques par chauffage.
Certaines municipalités, soucieuses sans doute d’essayer de bien faire les choses et d’écouter leurs citoyens, ont demandé un moratoire sur le déploiement de la 5G, alors qu’à Rennes une mission d’étude a été mise en place. Parfois c’est même à une plus grande échelle que cela se passe comme à l’Assemblée de Corse qui a demandé en juillet dernier un moratoire sur le déploiement de cette technologie.
Je continue ? Non parce que comme on s’en fout de ce que le public pense, je peux en rester là. Sûr ? Pourtant je peux en rajouter un peu à propos des impacts potentiels sur les insectes comme les abeilles, mais aussi sur les oiseaux comme les moineaux, les cigognes et encore sur les chauve-souris. Bref, la biodiversité qui nous entoure.
Je voulais aussi parler de surconsommation, de coût énergétique, d’écologie et autant d’autres sujets et réflexions qui méritent d’être mis sur la table. Mais visiblement en haut lieu on s’en fout de ce que l’on pense, puisque le déploiement de la 5G a déjà commencé et qu’on annonce que l’État touchera près de 2,8 milliards d’euros sur la mise à disposition de fréquences. Cool, on vous pouvoir augmenter les soignants et rouvrir des lits dans nos hôpitaux publics, sans pour autant avoir répondu aux questions que se posent les citoyens, les décideurs, les professionnels de santé et les scientifiques sur la 5G. Ah ! mais c’est vrai, on s’en fout !
Thierry pour Le Média en 4-4-2
Autres liens :
– Pourquoi stopper la 5G : partage d’une prise de conscience
– Les enjeux stratégiques du déploiement de la 5G aux Etats-Unis
– La 5G, pactole ou fantasme économique ?
– Un collectif de 7 000 citoyens demande au Conseil d’Etat de suspendre le déploiement de la 5G
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– Carte des antennes mobile en France
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