Scandale à l’OMS. Ce vendredi, 53 pays membres de l’Organisation mondiale de la santé ont signé un texte dans lequel ils appellent les dirigeants de l’agence onusienne à s’expliquer sur des faits d’agressions sexuelles commises par des membres du personnel de cette organisation qu’ils auraient omis de rapporter selon plusieurs médias. Des accusations portées mi-mai contre des travailleurs humanitaires, notamment de l’Organisation mondiale de la santé, en République démocratique du Congo.
« Nous avons exprimé notre inquiétude après des informations de médias suggérant que la direction de l’OMS était au courant de cas d’exploitation sexuelle, d’agressions et de harcèlement sexuel et a omis de les rapporter comme l’exige le protocole de l’ONU et de l’OMS, tout comme les allégations selon lesquelles des membres du personnel ont tenté d’étouffer ces affaires », peut-on lire dans ce texte présenté par le Canada au cours de l’Assemblée mondiale de la santé et signé notamment par l’UE et les Etats-Unis.
Le directeur général Tedros au courant
Quatorze de ces femmes « ont déclaré que les hommes s’étaient identifiés comme étant des travailleurs de l’OMS », ont souligné les enquêteurs, à propos de faits remontant à 2019. Une enquête de l’agence de presse Associated Press (AP) s’appuyant sur des courriels internes mettait en cause deux médecins travaillant pour l’Organisation mondiale de la santé, dont l’un qui se vantait de ses liens avec le Dr Tedros. Ces deux médecins ont rejeté ces accusations.
Selon l’AP, l’enquête a révélé qu’« en dépit de leurs dénégations publiques, de hauts dirigeants de l’OMS étaient non seulement au courant de ces accusations d’agressions sexuelles en 2019 mais qu’on leur a aussi demandé comment réagir ». Directement interpellés pendant un point de presse le 17 mai, ni le Dr Tedros ni Mike Ryan, le chef du programme d’intervention d’urgence de l’OMS, n’ont répondu eux-mêmes à la question de savoir s’ils étaient au courant.