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Tucker Carlson a interviewé Sergueï Lavrov : Trump, Syrie, Ukraine, nucléaire, Occident…

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a accordé une interview exclusive au journaliste américain Tucker Carlson, explorant les relations tendues entre Moscou et Washington. Cette discussion de près d'une heure et demie a permis d’aborder plusieurs sujets d’actualité, notamment la crise ukrainienne, les enjeux nucléaires, et les perspectives de dialogue entre les deux superpuissances.

mise à jour le 06/12/24

Dans une interview exclusive avec Tucker Carlson, le ministre russe des Affaires étrangères revient sur la crise ukrainienne, les tensions avec l’OTAN et les relations Russie-USA.

Tucker Carlson a ouvert l’entretien en demandant à Lavrov si, selon lui, les États-Unis et la Russie étaient en guerre. Le ministre russe n’a pas répondu directement à cette question, mais a recentré son propos sur le conflit en Ukraine en affirmant que la Russie n’a pas pour objectif de détruire le peuple ukrainien, le qualifiant de « peuple frère ». Il a toutefois mis en garde les Occidentaux contre ce qu’il considère comme une erreur grave : « Si certains pensent que nos lignes rouges bougent, c’est une très grave erreur », a-t-il déclaré.

L’Ukraine, un point de friction majeur

La question ukrainienne a occupé une place centrale dans l’entretien. Sergueï Lavrov a fustigé le rôle des États-Unis dans le coup d’État de 2014 en Ukraine. Il a évoqué une conversation entre Victoria Nuland et Geoffrey Pyatt, où ils discutaient ouvertement des membres d’un futur gouvernement ukrainien après le renversement de l’ordre établi « 5 milliards de dollars ont été dépensés par les États-Unis depuis l’indépendance de l’Ukraine pour garantir que tout se passe comme ils le souhaitent. »

Concernant la paix, le ministre russe a critiqué la « formule de paix de Zelensky est totalement dénuée de sens », tout en déplorant que « la Russie soit sommée de se retirer complètement de l’Ukraine, laissant son peuple à la merci d’un régime qui a détruit tous les droits des Russes et des russophones. »

« Quand les États-Unis ont reconnu « l’indépendance » du Kosovo, ils ont dit que c’était une question d’autodétermination. Quand les Criméens ont organisé un référendum, ils ont dit que cela violait l’intégrité territoriale. La Charte des Nations Unies n’est pas un menu. Vous devez la respecter dans son intégralité ! »

Les relations russo-américaines sous Trump, Biden, Obama

Le chef de la diplomatie russe a dressé un tableau des relations bilatérales au fil des administrations américaines. Il a souligné que malgré une image de « sympathie » attribuée à Donald Trump, ce dernier a imposé un nombre record de sanctions anti-russes. « Cela ne veut pas dire que Trump est pro-russe », a-t-il déclaré.

Le ministre des Affaires étrangères a également rappelé les mesures prises par Barack Obama en 2016, notamment l’expulsion de diplomates russes : « Obama a expulsé 120 diplomates russes et leurs familles, en exigeant qu’ils partent un jour où il n’y avait pas de vol direct vers Moscou. Ils ont dû se rendre à New York en bus avec tous leurs bagages et enfants. » Lavrov a qualifié ces actions de provocations délibérées qui ont nui au démarrage des relations avec l’administration Trump.

En ce qui concerne Joe Biden, Lavrov s’est montré critique, estimant que l’administration actuelle suit une ligne encore plus hostile envers Moscou. Il a pointé du doigt l’intensification des sanctions, le soutien militaire accru à l’Ukraine, ainsi que les déclarations répétées sur la nécessité d’infliger une « défaite stratégique » à la Russie. Ces actions, selon Lavrov, contribuent à une escalade des tensions, rendant tout dialogue constructif difficile.

Les canaux secrets entre Moscou et Washington

Malgré les tensions, Lavrov a rappelé l’existence de canaux confidentiels entre la Russie et les États-Unis, principalement pour les échanges de prisonniers. Cependant, l’homme a critiqué l’intransigeance américaine, affirmant : « Les Américains utilisent ces canaux pour transmettre les mêmes ultimatums qu’ils formulent publiquement : ‘il faut arrêter’ ou ‘il faut respecter les positions de l’Ukraine’. »

Le défi syrien et les puissances en jeu

Sur la Syrie, le diplomate chevronné a décrit une situation complexe où plusieurs acteurs poursuivent des agendas contradictoires. « C’est un jeu complexe impliquant de nombreux acteurs », tout en accusant certains pays occidentaux de soutenir indirectement des groupes terroristes. « Les informations publiques mentionnent notamment les Américains, les Britanniques et d’autres. »

Un avertissement sur les frappes nucléaires

L’homme fort de la politique étrangère russe a dénoncé les discussions au sein de l’OTAN sur la possibilité de frappes préventives contre la Russie. « Nous avons tous conscience qu’il ne peut y avoir de vainqueur dans une guerre nucléaire », a-t-il martelé. « Nous ne voulons pas aggraver la situation, mais comme les ATACMS et d’autres armes à longue portée sont utilisées contre la Russie, nous envoyons des signaux. Nous espérons que le signal du nouveau système d’armes Oreshnik a été pris au sérieux. »

Le ministre russe a conclu l’entretien en affirmant que la Russie restait ouverte à des discussions constructives, mais attendait des actes concrets de Washington. « La balle est dans leur camp », a-t-il déclaré.

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