Nantes : les ados ont « juste envie de vivre, et que tout reprenne comme avant »

Société

mise à jour le 11/04/21

vague à l'âme

Ils devraient vivre leurs dernières années d’insouciance. La crise sanitaire a mis leur vie entre parenthèses. Finies ou presque les fêtes entre potes. A présent cours à distance, bac en continu ou pas? Les ados tombent le masque. Sans filtre…

Lili a 16 ans et commence a en avoir gros sur le cœur

« Quand Emmanuel Macron a annoncé le troisième confinement, j’avoue j’ai pleuré. J’étais infiniment triste. Je suis sensible, c’est vrai. Je me suis dit ça recommence. »

Difficile pour elle de garder le moral. Un an… dans une vie ce n’est rien ou presque mais pour elle, comme pour beaucoup, le temps est long et semble définitivement perdu. Ce temps qui ne s’attrape guère, ne se rattrape plus…

« Les gestes barrières, je ne les fais plus »

Ne pas pouvoir embrasser ses potes, ne pas les serrer dans ses bras. Impossible. 

« A notre âge, c’est hyper dur de se priver de ces contacts. Même le masque. De ne pas pouvoir voir le visage des gens, ça c’est un truc qui me perturbe encore. »

« On ne peut plus faire nos soirées tranquilles et rentrer après, à cause du couvre-feu. Et puis avec les dix kilomètres, on est obligés de vérifier que les endroits où on se retrouve, ça le fait pour tout le monde. Il y a plein de paramètres à prendre en compte. Et tout cela ça ne semble pas normal », raconte Lili.

Amalia 16 ans : « Je n’ai pas l’impression d’apprendre »

Les cours en visio, Amalia en a tous les jours, quand ça ne bugue pas. 

« Je ne loupe aucun cours, parce que c’est quand même super important, mais le fait de devoir élaborer un cours toute seule, moi je n’y arrive pas. Le prof nous donne le minimum, avec des exercices à faire. Sauf que construire un cours, sans explications, sans méthode et sans conseils, je trouve ça très compliqué. Je n’ai pas l’impression d’apprendre, simplement d’écouter sans avoir le temps de poser de questions. »

En revanche, la lycéenne ne souffre pas de ne pas voir ses amis. « Je les vois autant que je peux. Si le couvre-feu c’est 19 heures je prends le bus à 19 heures, pas avant. Alors oui je ne rentre jamais à l’heure. J’en profite un maximum. L’amende ? Des policiers j’en croise beaucoup tous les jours et depuis un an, ils ne m’ont jamais arrêtée pour me demander mes papiers ou mon attestation. »

« On vit enfermé dans une bulle estampillée Covid ! Si je ne vois plus mes amis le week-end ou en semaine, moi, je fais une dépression ! »

« Tous les jeunes ne sont pas armés pour supporter ça pendant des mois »

Pour les psys, le premier confinement a été dans l’ensemble bien vécu par les ados. Un an plus tard, c’est une autre histoire : 

« Les jeunes au printemps 2020, ont réussi à s’adapter, même si pour certains cela a été difficile de rester coincés à domicile dans des familles où le contexte n’est pas simple. A l’époque, ils ont fait avec. Là, ça dure dans le temps, les ados encaissent depuis plusieurs mois. Ça devient difficile, notamment au niveau de l’école. Il y a des angoisses qui se répercutent et qui ont progressé sur six mois, un an », constate Benoît Maillet, psychiatre et coordinateur médical de la Maison des adolescents de Nantes.

« Il y a peu de perspective d’évolution, poursuit Benoît Maillet, ça, pour les adolescents, c’est particulièrement complexe, dans une période où ils sont censés se projeter vers demain. Les choses sont tellement floues que c’est extrêmement difficile. »

Juste retrouver une vie normale

Le président l’a presque promis : « Mi-mai on y verra plus clair. » Du haut de leurs 16, 17 ou 18 ans, ils voudraient bien y croire… croire en des jours meilleurs et des nuits blanches. Leurs rêves finissent même par se ressembler. Juste retrouver une vie normale, comme avant : les cours, les copains, les sorties. « Moi, aujourd’hui, j’ai envie de choses auxquelles je ne pensais jamais avant : aller me promener dans les champs, être libre, voyager… n’importe où », conclut Lili.

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