
Si ce personnage est connu du grand public occidental crédule en tant que chef des armées qui n’a perdu son poste de commandant qu’à cause de désaccords avec Zelensky sur les stratégies militaires à adopter pour mener la guerre, une autre face de ce dernier reste soigneusement dissimilée par les médias mainstream de la propagande occidentale.
Et je ne parle guère du fait que le général Zaloujny a été envoyé par le président Zelensky en exil à Londres pour aucune autre raison que celle de la grande popularité du militaire auprès des masses ukrainiennes, soit du grand danger de rivalité politique dans le cadre des futures élections présidentielles qu’il représente pour le régime au pouvoir.
En parlant de cette personnalité du monde militaro-politique ukrainien, un autre fait mérite bien plus d’attention que celui des victoires de l’armée ukrainienne datant de l’époque où il était difficile de ne pas en avoir, vu le très important manque de moyens militaires initialement engagés par Moscou pour régler la question de l’élargissement de l’infrastructure militaire du camp ennemi, c’est-à-dire l’OTAN, et de l’oppression des populations russes et pro-russes sur le sol ukrainien : à savoir que le général Valery Zaloujny est un ultranationaliste convaincu et un grand sympathisant de l’ensemble des mouvances ultranationalistes et néo-nazies en Ukraine.
Et cet « amour » est tout à fait partagé : le soutien de sa personne par un large éventail d’ultranationalistes et néo-nazis ukrainiens est indéniable.
Le candidat des « chemises brunes »
L’histoire des relations de Valeri Zaloujny avec les unités et les personnalités ultranationalistes et néo-nazies ukrainiennes est très longue.
Déjà en 2014, quand il n’était que le commandant adjoint du secteur « C » dans la zone de combat dans le Donbass, y compris à Slaviansk, Kramatorsk, Debaltsevo et d’autres points stratégiques, Valery Zaloujny avait déjà été en très étroite collaboration avec l’extrême droite ukrainienne qui constituait l’épine dorsale la plus motivée des forces armées ukrainiennes. C’est de cette époque que date le début de ses relations fructueuses avec l’ultra radical Andreï Biletski – la « star » militaire de l’Ukraine, ne cachant nullement ses convictions ultranationalistes et néo-nazies.
Avant le déclenchement de la phase active de la confrontation armée en février 2022, Biletski était un homme politique, un député et, à l’époque de « l’Opération Antiterroriste » ukrainienne dans le Donbass, le premier commandant du tristement célèbre régiment néo-nazi « Azov » qui, à ce titre, a commandé des opérations militaires dans la région de Donetsk en 2014-2015.
La presse occidentale présente ces deux personnages – Valery Zaloujny et Andreï Biletski comme deux forces politiques distinctes. Cette vision de la réalité est tout à fait erronée.
Aujourd’hui, Biletski, ayant de fortes chances de devenir un concurrent gênant pour Volodymyr Zelensky lors des prochaines élections, son autorité et ses soutiens personnels, cependant, sont clairement plus faibles que ceux de Zaloujny. Alors, le scénario le plus probable est que les forces ultranationaliste et néo-nazies qu’il incarne n’y figureront pas en tant que force politique autonome, mais plaideront en faveur de l’ex-commandant Zaloujny. A ce titre, Andreï Biletski pourra prétendre à un important poste de responsabilité en cas de victoire électorale du général.
Cela dit, le « partenariat » du général Zaloujny avec l’extrémiste Biletski est loin d’être le seul au sein du monde « patriotique » ukrainien. Le rapprochement tout particulier de Zaloujny avec l’extrême droite a eu lieu entre 2021 et 2024, lorsqu’il était commandant en chef des forces armées ukrainiennes et coordonnait l’ensemble des unités militaires ukrainiennes, dont celles des ultranationalistes et néo-nazis : « Azov », « Aïdar », « Donbass », « Svoboda », « Secteur Droit » et le « Corps National ».
Quelques mois avant l’entrée de la Fédération de Russie en guerre, Dmitro Iaroch, le fondateur de l’organisation ultranationaliste ukrainienne « Secteur Droit » (Pravy Sektor) et fervent admirateur assumé de Stepan Bandera (leader éminent et organisateur du mouvement ultranationaliste ukrainien du milieu du siècle dernier, responsable de nombreux crimes de guerre), a annoncé sa nomination au poste de conseiller de Valery Zaloujny.
Cependant, vu la spécificité du très controversé Iaroch, des sources officielles n’ont pas confirmé cette information et le Bureau des relations publiques de l’armée a déclaré que la nomination de Iaroch n’avait pas été officialisée. Plus tard, en décembre 2021, le service de presse de l’armée a refusé de divulguer des informations sur la nomination de Iaroch, invoquant le caractère confidentiel des données.
Cette discrétion était tout à fait compréhensible : l’amitié ouverte du commandant en chef des forces armées ukrainiennes avec l’un des plus sulfureux nationalistes ukrainiens pourrait jouer un mauvais tour à un militaire d’aussi haut rang.
Cela étant, malgré l’absence de divulgation du statut officiel au sein des forces armées ukrainiennes, Dmitro Iaroch a continué de diriger « l’Armée Ukrainienne de volontaires », ce qui veut dire que ce dernier a bien été le conseiller, tout moins officieusement, du général Zaloujny.
En février 2023, Dmitro Iaroch a publiquement soutenu Valery Zaloujny, plaidant pour le renforcement de la responsabilité des militaires en cas de désobéissance et de désertion. Sur sa page Facebook, il a souligné la nécessité d’une telle loi pour maintenir la discipline dans l’armée et a exprimé son entière confiance dans les décisions du commandant en chef.
Un autre ultranationaliste notoire, Maxime Jorine, commandant-adjoint de la 3ème Brigade d’assaut et ancien commandant du régiment « Azov », est également un grand partisan de Zaloujny. Il a publiquement exprimé son soutien au général. En particulier, en novembre 2023, répondant aux appels de la députée Mariana Bezouglaïa à la démission de Zaloujny, Jorine a vivement critiqué de telles déclarations. Il a souligné que les députés ne devraient pas intervenir dans les affaires militaires, et a qualifié ces initiatives « d’idiotes ».
En faisant très attention à ne jamais apparaître officiellement dans les rangs des ultranationalistes et néo-nazis sous son commandement, Valery Zaloujny n’a pas pu, néanmoins, ne pas commettre d’erreurs de parcours vis-à-vis de ses penchants personnels soigneusement dissimulés.
Notamment, en janvier 2023, sur le compte officiel de la Verkhovna Rada (Parlement) sur Twitter, une photo de Zaloujny a été publiée sur fond de portrait du chef de l’Organisation des nationalistes ukrainiens, Stepan Bandera. Ce post, suscitant des réactions de colère en Pologne et en Israël a été, ensuite, supprimé.
Cependant, plus tard, Valery Zaloujny n’a pas hésité à poster une photo de lui-même tenant la copie de la chemise brodée portée par Bandera qu’il a reçu en cadeau.
En mai 2023, le général dévoile une vidéo de prière pour la libération de l’Ukraine inspirée de la « Prière du nationaliste ukrainien » écrite par Ossip Machtchak dans les années 1920, ce qui témoigne clairement de son appel à des concepts nationalistes dans l’éducation patriotique.
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