Jérémie Mercier, « Covid-exilé » en Estonie : « En France, le gouvernement achète le peuple avec des aides  »

mise à jour le 01/04/22

Passé par l’École normale supérieure de Lyon en tant que normalien en chimie puis l’École des Ponts et Chaussées et l’École nationale du Génie rural, des Eaux et des Forêts, Jérémie Mercier s’intéresse aux approches « alternatives » et surtout efficaces de retour à la santé. Il a ainsi créé des programmes en ligne pour ceux qui souhaitent garder ou retrouver la pleine santé grâce aux dernières connaissances scientifiques concernant le lien entre l’alimentation et la santé. Il est également auteur de deux livres (« L’Hygiène émotionnelle » et « J’arrête de creuser ma tombe avec mes dents »). Vous le connaissez peut-être aussi grâce à la vidéo qu’il a réalisée début février avec Louis Fouché sur le thème de la désobéissance civile.

Mais si nous nous l’avons sollicité pour répondre à nos questions, c’est pour le statut de « covid exilé » qu’il revendique ! Connexion avec l’Estonie pour en savoir plus…

Le Média en 4-4-2 : Bonjour Jérémie, et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions ! Pour commencer, pouvez-vous nous rassurer quant à votre acclimatation à l’hiver estonien ? Nous venons de voir qu’il est prévu demain à Tallinn -24°C le matin et -12°C l’après-midi !

Jérémie M. : Haha. Oui, très bien adapté (je viens de Nancy et j’ai déjà eu des -15 à -20 quand j’étais petit). Effectivement, ça se rafraîchit fortement la nuit qui vient, mais on va remonter de 20°C en deux jours. Du coup, la neige tient bien et c’est magnifique !

« Le Covid est utilisé comme un prétexte fallacieux pour mettre en place un modèle de société avec une approche totalitaire jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale »

Le Média en 4-4-2 : Les scandales liés à la santé, vous connaissez. Mais celui du Covid semble avoir dépassé les bornes puisqu’il vous a poussé à l’exil. Pourquoi ?

Jérémie M. : Effectivement, les scandales de santé sont nombreux. En fait, ils sont monnaie courante pour qui veut bien s’intéresser un peu à comment fonctionne le monde de la santé, que j’appelle plutôt l’industrie de la maladie. Mes recherches m’ont amené à revoir complètement les conseils nutritionnels officiels par exemple, mais aussi à démontrer l’inutilité (et même le danger) de pratique courantes comme le dépistage du cancer du sein et de la prostate. La grosse différence cette fois-ci, c’est que le Covid est utilisé comme un prétexte fallacieux pour mettre en place un modèle de société avec une approche totalitaire jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale dans les pays occidentaux. Pour qui s’intéresse un minimum à la santé et sait prendre du recul sur les chiffres, cet argument fallacieux d’une maladie virale respiratoire qui serait hautement transmissible et très dangereuse ne tient pas la route. Dès le début de la crise Covid en janvier 2020, j’ai senti l’arnaque venir. Pourquoi nous parlait-on de cette maladie et pourquoi cela prenait tant de place dans les médias si vite ? Tout était fait pour faire peur. Toutes les décisions qui ont suivi — confinement, masques obligatoires, couvre-feu, etc. — étaient fondées sur des modèles délirants, des hypothèses fausses, n’avaient aucun rapport avec la réalité et ne reposaient sur aucune science sérieuse. Enfin, le vocabulaire utilisé — guerre, première ligne, couvre-feu, etc. — montrait de façon évidente pour moi qu’il s’agissait d’une énorme manipulation de masse. J’ai été très surpris que les gens se fassent si facilement avoir, en fait. Fin septembre, Senta Depuydt, présidente de l’association Children’s Health Europe (la branche européenne de l’association créée par Robert Kennedy Jr aux Etats-Unis), que je voulais interviewer pour ma chaîne YouTube et mon blog,m’a affirmé que des informations circulaient déjà dans de grandes entreprises à propos d’un nouveau confinement en France le 28 octobre. De mon côté, je ne voulais plus que ma fille de onze ans ait à porter chaque jour le masque au collège et je ne voulais plus vivre avec ma famille dans un pays où je ne voyais quasiment aucune résistance à un régime autoritaire qui se mettait en marche. Aussi, nous avons décidé avec ma femme (nous le souhaitions déjà depuis un moment) de quitter la France pour nous rendre dans un pays qui avait encore conservé beaucoup de libertés parmi la folie Covid ambiante. J’ai déposé un préavis de départ de notre appartement à Nantes tout début octobre, pour faire en sorte que nous ayons quitté Nantes le 26 octobre, en route vers l’Estonie, dernier pays en Europe à avoir très peu de restrictions « sanitaires ». Mon activité en ligne me permet en effet de travailler d’où je veux, et je souhaitais pouvoir continuer mon travail depuis un endroit où je me sens bien, où je ne dois pas batailler chaque jour pour respirer librement et où je ne participe pas à la maltraitance des enfants avec des restrictions « sanitaires » dommageables pour leur santé physique et mentale à l’école. Je suis donc « covid-exilé » à Tallinn depuis bientôt quatre mois, et je suis très heureux de ce choix !

Le Média en 442 : Comment avez-vous découvert que l’Estonie reste un des rares pays « libres » en Europe ?

Jérémie M. : Peu après le début du confinement de mars 2020, j’ai créé un groupe Facebook « Prends Ta Santé en Main » dans lequel j’ai fait pas mal de live pour rassurer les gens sur les dangers de la maladie et pour rapidement montrer les incohérences du discours officiel et aussi donner des pistes pour garder ou retrouver la santé. J’ai aussi parlé de la situation et des restrictions « sanitaires » dans d’autres pays, alors que les vacances d’été arrivaient. Un des membres de mon groupe, Stephen, a dressé une liste des pays qui avaient le moins de restrictions. En Europe, c’était clairement la Suède et l’Estonie en tête. Après quelques recherches, je me suis rendu compte qu’aller s’installer en Suède était très compliqué administrativement parlant quand on a des enfants, tandis qu’aller en Estonie était très simple, d’où mon choix. Pour la petite histoire, Stephen est finalement lui aussi venu s’installer en Estonie, quelques jours après moi, pour fuir le deuxième confinement.

« A Tallinn, c’est la vie “normale” ou presque ! »

Le Média en 4-4-2 : Vous avez une compagne et deux filles. Comment a été prise la décision collective de partir à l’aventure ?

Jérémie M. : Effectivement, mon activité professionnelle est cent pour cent en ligne. Donc avoir une bonne connexion internet (et du calme) est le seul besoin important pour moi pour pouvoir travailler. Ma femme c’est aussi le cas en grande partie. Elle a cependant dû retourner à Nantes pour quelques formations qu’elle devait donner en présentiel à ses élèves. Quant à mes filles, nous avons décidé de les mettre à l’école européenne de Tallinn. La petite de sept ans est dans une section francophone, donc en ce qui concerne la scolarité, c’est très simple et quelque part la continuité. Pour la grande de onze ans, il n’y a qu’une section anglophone. Débarquer en cours d’année, passer à cent pour cent en anglais et en plus devoir faire plusieurs semaines de « distance learning » (école à distance) à cause de « cas » dans le collège puis du « confinement » en décembre-janvier, avec obligation du distance learning pour tous les collégiens et lycéens en Estonie pendant quelques semaines, a été rude, c’est sûr. Cependant, cela lui a permis de considérablement améliorer son niveau d’anglais et aussi d’accroître son autonomie de façon impressionnante. Enfin, la vie est beaucoup plus simple à Tallinn qu’à Nantes. La ville est propre, très sûre, les gens très civilisés (les voitures ralentissent quand elles voient des piétons s’approcher du passage piéton, puis elles s’arrêtent). Sinon, le climat en hiver est plus rude que celui en France, mais des vêtements adaptés nous permettent à tous de ne pas avoir froid. Enfin, j’ai oublié de préciser que la décision de partir en Estonie a été prise en famille et que nous leur avons expliqué les raisons et ce qui allait changer. Elles sont ravies ! Je précise aussi que depuis que nous sommes en Estonie, mes filles n’ont jamais eu à mettre de masque et n’ont aucune obligation de respecter de distance sociale à l’école. C’est la vie « normale » ou presque ! Je n’ai plus à gérer les maux de tête à cause du masque et les pleurs de ma grande de retour du collège en France. J’aurais retiré ma petite de l’école primaire en France, si nous étions restés avec le port du masque obligatoire pour les plus de six ans. Ici, nous sommes vraiment beaucoup mieux !

Le Média en 4-4-2 : Comprenenez-vous pourquoi l’Estonie ne suit pas la quasi-totalité des autres pays dans la course aux mesures liberticides ? Et n’y a-t-il pas un risque que votre pays d’adoption plonge dans le délire collectif et installe progressivement des mesures sanitaires plus strictes ?

Jérémie M : C’est une excellente question et je n’ai pas la réponse précise, mais seulement des tentatives d’explications. Tout d’abord, l’Estonie est un pays balte, mais de culture nordique, comme la Finlande et la Suède. La Suède est un des autres rares pays à ne pas avoir sombré (pour le moment) dans le totalitarisme covidien. Donc il est possible que cette culture nordique soit un premier rempart. Ensuite, l’Estonie est un des pays les moins endettés au monde et le moins endetté en Europe, de très loin. Cela lui donne une relative indépendance par rapport aux bailleurs de fonds internationaux, notamment le Fonds monétaire international, qui semble avoir fortement poussé les pays sous son emprise à confiner. Je rajoute que l’Estonie est un pays très libéral économiquement parlant. Peu d’aides sont versées aux entreprises et aux indépendants ou salariés pour les dédommager. Aussi, il est impossible de mettre en place des restrictions sur la durée comme en France, où le gouvernement achète le peuple avec des aides. Enfin, du fait de leur histoire récente, les Estoniens connaissent bien le totalitarisme. L’Estonie faisait partie de l’URSS jusque 1991. Je pense que c’est la raison pour laquelle beaucoup de gens ici se méfient des politiques et des mesures « sanitaires ». Si les jeunes, qui n’ont pas connu le communisme et sont plutôt occidentalisés, mettent assez facilement le masque, les personnes de plus de quarante ans sont beaucoup moins dociles. Enfin, comme beaucoup de gens ne mettent pas le masque dans les centres commerciaux, je pensais que le masque était juste recommandé. J’ai posé la question à une prof universitaire de droit en Estonie sur ce qu’il en était réellement. En fait, j’ai l’impression qu’il y a bien des lois qui obligent au port du masque, mais que le gouvernement sait que ces lois reposent sur des bases trop fragiles et préfère donc ne pas les faire appliquer, car en cas de contestation, elles sauteraient purement et simplement. Ici, personne ne s’est pris d’amende pour cause de non-port du masque ! Je dois aussi préciser que les Estoniens sont éduqués et très sportifs. Ils parlent très souvent trois langues (estonien, russe et anglais) et leur niveau d’études est très bien classé par PISA (numéro 1 en Europe). Cela peut aussi expliquer pourquoi les gens ne sont pas flippés. Lors du confinement de mars 2020 (beaucoup moins strict qu’en France), les chemins étaient envahis par les familles qui ont profité de ce moment pour se promener, prendre l’air, faire du vélo, etc. Autre chose que je remarque en lisant le média estonien en anglais : si le Covid est un sujet central ici aussi, il n’y a pas de manipulation par la terreur factice comme je peux le voir en lisant les médias français. Les propos sont beaucoup plus mesurés. D’ailleurs, j’avais été à une manifestation « anti-masque » en novembre et j’avais été très surpris de voir que 1) la manif s’était très bien passée, sans aucun heurt avec la police, qui a juste observé 2) les médias ont fidèlement rapporté l’événement, sans sous-estimer le nombre de manifestants (ou à peine), ce qui paraît impossible en France ! Dernier point peut-être, l’Estonie est un régime parlementaire. La Première ministre Kaja Kallas a un certain pouvoir, mais il y a toujours le contre-pouvoir du Parlement. Enfin, une femme, Ülle Madise, tient un poste unique au monde, celui de chancelière de Justice. Elle est totalement indépendante et son rôle est de garantir la constitution et les droits fondamentaux des Estoniens. Ülle Madise s’est montrée critique à plusieurs reprises vis-à-vis de certaines restrictions jugées trop dures et inutiles. Je pense que pour toutes ces raisons, et peut-être encore d’autres, l’Estonie est un pays unique, une anomalie dans le monde par rapport aux restrictions « Covid ». J’espère qu’elle gardera son originalité et sa liberté.

« Il y a une petite communauté française ici. »

Le Média en 4-4-2 : Vous avez donc trouvé des Français sur place : comment se passe leur intégration ?

Jérémie M. : Effectivement, quelques Français ont rejoint récemment Tallinn, notamment le fameux Stephen de mon groupe Facebook, qui est arrivé quelques jours après moi en Estonie. Il y a une petite communauté française ici. Tous ceux que j’ai rencontrés sont ravis d’avoir quitté la France (avant ou après la crise « Covid ») et n’ont pas l’intention d’y retourner dans l’immédiat. L’intégration, je pense que c’est du cas par cas. Quasiment tous les Estoniens à Tallinn parlent très bien anglais, donc sans connaître un mot d’estonien ou de russe, avec l’anglais on peut très bien se débrouiller. Personnellement, je me suis inscrit à un club d’escrime ici (j’en faisais à Nantes avant) et ai le plaisir de pratiquer régulièrement, contrairement à mes collègues restés en France dont les clubs sont tous fermés depuis fin octobre. À mon cours d’escrime, je ne suis qu’avec des Estoniens et des « Russes estoniens », ce qui me force (dans le bon sens) à entendre de l’estonien et/ou du russe et à apprendre des mots par-ci par-là. Même si mon vocabulaire estonien est encore assez limité, j’ai fait le choix de ne pas vivre en expat dans sa bulle. Depuis le début de l’année, je vais au moins une fois par semaine prendre un bain d’eau froide dans la Baltique (qui a gelé il y a une quinzaine de jours) avec un ami estonien de mon cours d’escrime. Je crois qu’on peut dire que ça, c’est de l’intégration !

Le Média en 4-4-2 : En France, le gouvernement sème dans l’opinion publique, à travers ses médias, des graines autour de l’idée d’un « passeport vert » pour savoir qui sera vacciné contre le Covid. Qu’en est-il en Estonie ? La campagne de vaccination a-t-elle commencé ?

Jérémie M. : Beaucoup de Français me parlent de l’Estonie qui serait sur le point de mettre en place ce passeport vaccinal. J’ai fait mes recherches, et si je lis bien des infos sur ce point dans les médias français, je ne vois rien de tel en Estonie ! J’ai l’impression qu’une compagnie estonienne spécialisée en technologie de blockchain est effectivement mandatée par l’OMS pour travailler sur le projet, mais je n’ai pas l’impression que ce projet ait forcément un lien avec le gouvernement estonien. Je ne lis aucune information sur ce sujet dans les médias estoniens… La campagne de vaccination a également commencé en Estonie, mais la population n’est pas spécialement favorable à ce vaccin et encore très peu de gens ont été vaccinés. Les soignants semblent particulièrement réticents !

Le Média en 4-4-2 : Quel(s) conseil(s) avez-vous à donner à ceux qui veulent vous rejoindre en Estonie ? Peuvent-ils facilement trouver du boulot ? Une bonne maîtrise de la langue anglaise est-elle indispensable ?

Jérémie M. : Trouver du boulot en Estonie, je ne sais pas si c’est facile. Je suis indépendant et travaille en ligne, donc ce n’est pas un sujet pour moi. Et la plupart des expats que je connais sont également indépendants. À Tallinn, la plupart des gens parlent trois langues : estonien, russe et anglais. Parler anglais est certainement super important, sauf si on veut se mettre rapidement à l’estonien ou au russe ! Sinon, en dehors de Tallinn, il est possible que les gens parlent moins anglais. Je suis allé à Narva, à la frontière avec la Russie. Les gens (quasi tous des Russes) y parlaient très peu l’anglais, donc Google Translate y était indispensable pour moi ! Je vois un certain nombre de Français qui arrivent en ce moment à Tallinn, et j’ai bien l’impression que la relative liberté qui règne en Estonie y est bien pour quelque chose !

Pour aller plus loin :

– le site de Jérémie Mercier
– son canal Telegram
– le compte Twitter

Propos recueillis par Yoann pour Le média en 4-4-2

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