Une statue de Victor Hugo, œuvre du sculpteur sénégalais Ousmane Sow — décédé en 2016 à Dakar, avait été installée en 2003 sur l’Esplanade des droits de l’homme à Besançon. La ville de Paris avait auparavant refusé la statue (en terre), mais le maire de Besançon en a fait faire une copie en bronze.
« A force de dire que j’aime cette ville [NDLR : Besançon]. Elle va finir par me dire qu’elle n’est pas sourde et qu’elle n’a pas besoin qu’on lui dise tout le temps. » Ousmane Sow
Le bronze a verdi sous les intempéries. La ville de Besançon, dont le maire est Anne Vignot d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), a décidé de redonner une jeunesse à la statue du poète, dramaturge, écrivain et romancier Victor Hugo. Le vendredi 18 octobre, la municipalité a dévoilé la version restaurée de sa statue. Le soleil de Besançon — pourtant si rare — a-t-il frappé la statue de l’auteur des Misérables, des Orientales et de Notre-Dame de Paris ? En tout cas, après restauration, de verte, l’auguste face est devenue noire. Ce n’est pas du goût de la veuve du sculpteur, qui proteste contre ce « visage noir » que n’aurait jamais voulu l’artiste. Les réactions à la couleur noire du visage n’ont pas manqué.
Après 20 ans sur l’Esplanade des droits de l’homme, la statue de Victor Hugo par Ousmane Sow a été restaurée ! Pour se rapprocher de l’esprit d’origine, la fonderie Coubertin a opté pour une reprise de patine similaire à l’original. Cette statue est le seul exemplaire existant ! pic.twitter.com/j4meViKWdd
— Ville de Besançon (@villedebesancon) November 18, 2022
De son côté la municipalité justifie une volonté de « se rapprocher de l’esprit d’origine » de l’œuvre du sculpteur sénégalais, « qui aimait les couleurs et qui n’était pas favorable aux simples bronzes ». Une explication qui contraste avec celle de Béatrice Soulé, veuve du sculpteur sénégalais Ousmane Sow : « Le visage original était de couleur chair. On dirait un Victor Hugo noir, ce qui n’a jamais été l’intention d’Ousmane ».
L’œuvre du sculpteur mondialement connu Ousmane Sow, premier Noir à l’Académie des Beaux-Arts, a été détournée par l’idéologie de ce siècle moribond. L’artiste sculpteur sénégalais disait : « La jeunesse on ne la manipule pas. Elle peut participer à quelque folklore pour un instant, mais jamais pour tout le temps. »
Le Média en 4-4-2.