Lundi 12 avril, le géant pharmaceutique français Sanofi a fait part de son intention de créer un site quasi entièrement numérisé à Singapour, dans le but d’alimenter le marché asiatique des vaccins.
Aucune précision sur les vaccins qui y seront produits
Aucune précision sur les vaccins qui y seront produits… Si ce n’est que le futur site « donnera à Sanofi les moyens de produire des vaccins innovants à très grande échelle pour l’Asie et de répondre rapidement aux risques de futures pandémies ».
Cette décision risque toutefois de faire grincer des dents.
Adieu la relocalisation sanitaire
Elle semble en effet confirmer que l’appel à la relocalisation de l’industrie pharmaceutique lancé depuis le début de la pandémie il y a un an sera un vœu pieux. A l’heure où l’importance de la souveraineté sanitaire et industrielle est revenue sur le devant de la scène, cette installation de l’autre côté du globe interroge. C’est d’ailleurs cette incohérence qui a inspiré un tweet ironique au député européen La France insoumise Manuel Bompard.
La relocalisation de l'industrie pharmaceutique est en cours. https://t.co/oyw6CVVvzV
— Manuel Bompard (@mbompard) April 12, 2021
Des licenciements à la clé
Les licenciements se multiplient ces derniers mois chez Sanofi. En juin 2020, le laboratoire avait annoncé vouloir supprimer jusqu’à 1 700 emplois en Europe, dont un millier en France en trois ans. En janvier, 400 postes avaient ainsi été escamotés dans la branche recherche et développement en France.
Enfin, dernier coup d’éclat du groupe qui met encore mieux en lumière le cercle vicieux des délocalisations : un projet d’externalisation en Europe, révélé le 12 avril, soit le même jour que l’annonce de Singapour. Au total, 424 employés de 14 pays d’Europe de l’Est (dont la Servie, la Slovénie, la Moldavie) sont menacés. « C’est leur tour » de « payer leur tribut à la restructuration du groupe », déplorent les syndicats.