L’Occident est-il en train de lâcher l’Ukraine ? – Karine Bechet-Golovko et Rachid Achachi

Un report significatif

Le report de la réunion de Ramstein, qui devait être une rencontre historique des chefs d’État soutenant l’Ukraine, a été justifié par la nécessité pour Joe Biden de gérer les conséquences d’une tornade en Floride. Cependant, cette explication est mise en doute par certains observateurs, qui y voient plutôt un signe de désengagement progressif de l’Occident vis-à-vis de l’Ukraine. Le fait que ni Biden ni Blinken ne se rendent à la réunion est perçu comme un message fort, indiquant que l’Occident pourrait être en train de réévaluer son soutien à Kiev.

Des pressions pour négocier

Certains analystes suggèrent que le report de la réunion de Ramstein pourrait être lié à des pressions exercées par Washington sur Kiev pour les obliger à se mettre autour de la table des négociations. Selon certaines sources, Washington aurait décidé que le dossier ukrainien devait être clos définitivement entre novembre et janvier, et que l’Ukraine devait accepter de perdre des territoires. Cette hypothèse est renforcée par la tournée de Zelenski en Occident, où il présente un plan de victoire, alors qu’il parlait auparavant de plan de paix.

Des tensions internes

Les tensions internes au sein de l’Occident sont également mises en lumière. Certains observateurs estiment que les États-Unis sont divisés entre ceux qui veulent poursuivre l’escalade contre la Russie et ceux qui préfèrent une approche plus prudente, craignant une alliance entre la Russie et la Chine. Cette division pourrait expliquer les hésitations et les signaux contradictoires envoyés par l’Occident concernant son soutien à l’Ukraine.