Science et technologie

Les sous-mariniers français piégés par l’application Strava : Une menace pour la dissuasion nucléaire

Selon une enquête du Monde, des sous-mariniers français auraient involontairement divulgué des informations sensibles sur leurs patrouilles via l'application sportive Strava. Cette situation soulève des préoccupations majeures concernant la sécurité de la dissuasion nucléaire française, malgré les mesures de sécurité strictes en place à la base de l'Île Longue.

mise à jour le 20/01/25

Fuites de données en eaux profondes : une simple application de fitness a mis en péril la sécurité nucléaire française.

L’Île Longue : Pivot de la Dissuasion Nucléaire Française

L’Île Longue, située dans la rade de Brest, est un site stratégique pour la dissuasion nucléaire française. C’est ici que sont stationnés les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), essentiels pour la défense nationale. Ces sous-marins, surnommés « bateaux noirs », opèrent selon le principe de « permanence à la mer », devant rester invisibles pour garantir l’efficacité de leurs missions.

Strava : Une Application Sportive au Cœur de la Controverse

L’enquête du Monde révèle que des informations sensibles, telles que les dates de patrouille, ont été divulguées via l’application Strava. Environ 450 utilisateurs de Strava, actifs dans la base, ont rendu leurs données publiques. Parmi eux, des militaires, dont certains sous-mariniers, ont involontairement dévoilé des indices sur leurs activités. Par exemple, un utilisateur nommé « Paul » a cessé d’enregistrer ses courses après le 3 février 2023, date supposée de son embarquement pour une mission, pour ne réapparaître que fin mars.

Réactions et Mesures de Sécurité

Un ancien sous-marinier interrogé par Le Monde qualifie la situation de « problématique », bien que ne représentant pas un « risque majeur ». La marine française reconnaît des « négligences » mais assure que ces incidents n’ont pas compromis les opérations de l’Île Longue. Malgré l’interdiction des appareils électroniques sur la base, les montres connectées utilisées pour suivre les entraînements semblent être à l’origine du problème. Ces appareils enregistrent les données d’activité, qui sont ensuite synchronisées et publiées une fois de retour à terre.

Implications pour la Sécurité Nationale

Bien que la marine nationale affirme mettre en place des dispositifs complexes pour sécuriser les mouvements des sous-marins, la divulgation de ces informations pourrait théoriquement permettre à une puissance étrangère d’anticiper un départ et de positionner des capteurs sous-marins ou des dispositifs d’écoute. Dans un article de la Revue Défense nationale, le capitaine de vaisseau Jean-Christophe Turret soulignait l’importance de garantir que l’espace sous-marin soit exempt de tels capteurs, car une détection de l’empreinte acoustique d’un SNLE pourrait mettre en péril sa discrétion.

Précédents et Mesures Disciplinaires

L’affaire des « StravaLeaks » n’est pas nouvelle. En octobre, Le Monde révélait déjà que des gardes du corps de chefs d’État utilisaient cette application, compromettant la sécurité de leurs déplacements. À l’Île Longue, des enquêtes internes ont été lancées, et les militaires incriminés risquent des sanctions disciplinaires.

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