Il n’aura pas fallu très longtemps à Eric Zemmour pour se détourner du chef du Kremlin. Pourtant le candidat de « Reconquête ! » à l’élection présidentielle répondait le 18 septembre 2018 aux questions de Nicolas Beytout : « Je rêve d’un Poutine français ! » Zemmour semble prendre la tangente afin de s’aligner à la bien-pensance otanesque.
L’heure est au retournement de veste puisque le 2 mars 2020, sur le plateau de l’émission « Demandez le programme », Zemmour a salué le chef d’État ukrainien : « Aujourd’hui, le patriotisme de Zelensky est un patriotisme héroïque. » Ce même Volodymyr Zelensky qui a bombardé les russophones chrétiens orthodoxes depuis 2014 dans le Dombass, faisant 13 000 morts. Et comme une trahison en amène toujours une autre, l’ancien chroniqueur de Ruquier tire une balle dans le dos de Poutine : « La Russie est le seul agresseur. Il y a une différence entre définir l’agresseur et définir les responsabilités. Les historiens le diront, mais l’heure n’est plus à cette évaluation. L’agresseur est Vladimir Poutine. » Nous ne pouvons que conseiller à Zemmour d’avoir une discussion avec la journaliste de terrain Anne-Laure Bonnel qui lui expliquera qui agresse qui et depuis combien de temps.
Mais que s’est-il passé pour que le pro-Poutine se détourne de son héros russe ? L’alignement otanesque pour briguer à la présidentielle semble plus confortable que d’avoir le cran de garder le cap des non-alignés — ce que fait courageusement Donald Trump. Maintenant dégagé de Poutine, Zemmour peut pointer du doigt ce qui l’horripile par-dessus tout, les musulmans : « Quand je vois Vladimir Poutine faire appel aux Tchétchènes qui crient Allah ‘Akbar avant d’aller se battre, cela me glace le sang. »
Voilà ! Nous y sommes ! @ZemmourEric a trouvé le moyen de diaboliser #Poutine en faisant semblant de découvrir l’existence de musulmans #Russes. Les #tchetchenes qui ont combattu les terroristes en Syrie d’ailleurs.#Zemmour Tartuffe dans tous les domaines. https://t.co/Jkzw7SSNvk
— Youssef Hindi (@Youssef_Hindi) March 2, 2022
Zemmour parle des Tchétchènes qui sont prêts à mourir et défendre les chrétiens orthodoxes dans le Donbass. Il parle des Tchétchènes qui ont combattu les terroristes en Syrie. Il parle des Tchétchènes qui vont faire face au régiment ukrainien Azov qui arbore fièrement des symboles nazis et massacre les russophones de l’Est de l’Ukraine.
Mais, chose étrange, la judéité du président Zelensky ne semble pas ébranlée par tous ces nazis qui pullulent dans les rues ukrainiennes. Là encore, Zemmour préfère jouer la carte hébraïque : « Le président Zelensky n’est pas un nazi, c’est grotesque, je sais que Zelensky est juif et il est accusé de nazisme (…) je trouve ça grotesque et indigne. »
La question que nous nous posons à la rédaction du 4-4-2 est donc pourquoi, le 2 novembre 2021, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a nommé le leader nazi idéologue du Troisième Reich Dmitro Yarosh comme conseiller du commandant en chef des armées ukrainiennes du général Valerii Zaluzhnyi ? Est-ce que la judéité de Zelensky lui permet ce petit écart ? Est-ce grotesque de savoir que le néo-nazi Dmitro Yarosh ait dirigé le Bataillon Azov du colonel Andrey Biletsky ?
Résultat des courses pour ce retournement de veste, le présidentiable Zemmour plante un couteau dans le dos du président Vladimir Poutine et fustige les musulmans tchétchènes qui protègent les chrétiens orthodoxes du Dombass et combattent le Bataillon néonazi (Azov) de Dmitro Yarosh.
Le Média en 4-4-2