Élections fédérales allemandes : La CDU remporte la victoire, mais l’AfD confirme sa progression

L’AfD, deuxième force politique du pays

L’événement marquant de ce scrutin est la montée en puissance du parti nationaliste AfD (Alternative pour l’Allemagne), qui obtient plus de 20 % des voix, se positionnant ainsi comme la deuxième force politique du pays. Alice Weidel, co-présidente de l’AfD, a célébré ce succès historique, interprétant ce résultat comme un désir de changement politique parmi les citoyens. L’AfD, connu pour ses positions favorables à une sortie de l’euro et à un rapprochement avec Moscou, a bénéficié du soutien d’Elon Musk durant la campagne.

Défaite historique pour les sociaux-démocrates

Les sociaux-démocrates (SPD), jusqu’alors au pouvoir avec le chancelier Olaf Scholz, subissent une lourde défaite, se retrouvant en troisième position avec seulement 16 % des suffrages. Ce résultat est le plus mauvais score du SPD à des élections législatives depuis l’après-guerre. Malgré cette défaite, les sociaux-démocrates pourraient néanmoins participer à une coalition gouvernementale, potentiellement avec la CDU et les Verts, dont le score avoisine les 12 %.

Progression de la gauche radicale

La gauche radicale allemande a également marqué des points avec le parti Die Linke, passant de moins de 5 % à près de 9 %. Le BSW (Bündnis Sahra Wagenknecht), autre parti de gauche radicale, a manqué de peu son entrée au Bundestag avec 4,9 % des voix. Ces résultats montrent une diversification du paysage politique allemand, avec une montée en puissance des partis situés aux extrêmes du spectre politique.

Vers une coalition gouvernementale complexifiée

La formation d’un gouvernement stable s’annonce complexe. La CDU et le SPD, même ensemble, ne disposeraient que d’une majorité précaire. Une coalition tripartite incluant les Verts pourrait être envisagée. Cependant, la présence de l’AfD comme deuxième force politique complique les négociations, car une alliance avec ce parti reste improbable pour la CDU.

Analyse des résultats par Sylvano Trotta et François Asselineau

Sylvano Trotta souligne plusieurs enseignements clés de ces élections : la percée significative de l’AfD, l’impossibilité pour la CDU de gouverner seule, et la nécessité d’une alliance avec les sociaux-démocrates pour obtenir une majorité. Il note également la progression du parti Die Linke et le risque de blocage gouvernemental sur les sujets liés à l’armement ou à la guerre.

Quels enseignements tirés des élections allemandes ?
1. L’énorme percée de l’AfD.
2. La CDU ne pourra pas gouverner seule.
3. Une alliance avec les écolos ne lui donnera pas une majorité.
4. Seule une alliance avec les socialistes du SPD peut lui donner, si elle refuse de… pic.twitter.com/ym1CPJBTIm

— SILVANO TROTTA OFFICIEL (@silvano_trotta) February 24, 2025

François Asselineau, quant à lui, met en avant les premières projections législatives, soulignant que l’AfD devient le deuxième parti devant le SPD. Il estime que deux gouvernements sont possibles : une coalition CDU-AfD ou CDU-SPD, éventuellement élargie aux Verts.

🇩🇪 1res PROJECTIONS LÉGISLATIVES
AFD DEVIENT LE 2e PARTI DEVANT SPD
Estimations sièges à 19h38
▪️CDU/CSU : 210
▪️AFD pro-Dexit : 147
▪️SPD : 118
▪️VERTS : 92
▪️GAUCHE : 62
▪️BSW pro-Dexit : 1
⚠️23,5% DES DÉPUTÉS PRO-DEXIT
2 Gouvts possibles (>315 députés)
CDU+AFD
CDU+SPD(+VERTS?) pic.twitter.com/jJgOiFRFgC

— François Asselineau 🇫🇷 (@f_asselineau) February 23, 2025

Conclusion : un nouveau chancelier face à des défis

Le futur chancelier allemand devra naviguer dans un paysage politique fragmenté et polarisé. La menace de nouvelles élections anticipées, qui pourraient voir l’AfD en tête, pèse lourdement sur les négociations de coalition.