Mediator : tromperie à 180 millions d’euros pour les victimes

mise à jour le 22/04/23

Médiator

Plus de dix ans après le retentissant scandale du Mediator, un médicament tenu pour responsable de centaines de décès, les laboratoires Servier ont été condamnés lundi à Paris pour « tromperie aggravée » et « homicides et blessures involontaires » et devront verser environ 180 millions d’euros aux victimes.

Tromperie, d’une « ampleur considérable et inédite »

« Malgré la connaissance qu’ils avaient des risques encourus depuis de très nombreuses années (…) ils n’ont jamais pris les mesures qui s’imposaient et ont ainsi trompé » les consommateurs du Mediator, a déclaré la présidente du tribunal correctionnel, Sylvie Daunis.

La magistrate a mis en avant « l’extrême gravité » des faits de tromperie, d’une « ampleur considérable et inédite » et dont « ont été victimes des milliers de patients ». En effet, ces agissements ont « rompu la chaîne de confiance » qui va du fabriquant du médicament au patient et « fragilisé la confiance dans le système de santé », a déclaré la présidente.

Commercialisé pendant 33 ans

Condamné à payer 2,718 millions d’euros d’amende — ce qui est peu comparé aux 400 millions de bénéfices tirés du Mediator —, le groupe pharmaceutique a toutefois été relaxé du délit d’« escroquerie ».

Les laboratoires qui fabriquaient le Mediator, et l’ont commercialisé pendant 33 ans jusqu’à son retrait en novembre 2009, devront verser au total « plus de 180 millions d’euros » aux parties civiles en réparation des préjudices subis, selon les premiers calculs effectués par des avocats dans la foulée du délibéré.

Me François de Castro, l’un des avocats de la firme, a indiqué « prendre acte de ce jugement, très long, de près de 3 500 pages ». « Nous allons l’analyser avant de prendre la moindre décision «, sur un éventuel appel, a-t-il déclaré à la presse.

L’Agence nationale de sécurité du médicament condamnée

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM, ex-Afssaps), qui a « gravement failli dans sa mission de police sanitaire », a elle été condamnée à 303 000 euros d’amende.

L’autorité de santé ne fera « pas appel », a annoncé sa directrice générale, Christelle Ratignier-Carbonneil. « Nous prenons acte de la condamnation. (…) Nous sommes avant tout dans l’empathie et l’émotion pour les victimes pour qui c’était un moment intense », a-t-elle déclaré.

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