Le 27 novembre, après une série de tensions autour de la modération de contenu, Zuckerberg a pris son courage à deux mains et a décidé de rencontrer le président élu Donald Trump à Mar-a-Lago, en Floride. Cette rencontre, censée sceller la réconciliation entre le géant de la tech et l’homme qui l’a accusé de censure, est la dernière tentative en date de Meta pour éviter la guerre avec la Maison Blanche, mais aussi pour préserver son business face à un Trump revanchard.
Quand Zuckerberg se rend compte qu’il a « un peu exagéré »
Il faut dire que Meta n’a pas été épargné par les attaques de Trump, notamment après la suppression d’une vidéo où ce dernier, fidèle à lui-même, déclamait la vérité sur la pandémie de Covid-19. Cette décision de Facebook, qui a beaucoup abusé de son pouvoir de modération, a fait grincer des dents, non seulement dans les rangs des républicains mais aussi parmi de nombreux utilisateurs qui s’estimaient injustement censurés. C’est donc avec une certaine ironie que Zuckerberg, dans une tentative désespérée de se réconcilier, a admis que Meta avait « un peu exagéré ».
« On a peut-être un peu trop souvent tiré la chasse sur des contenus inoffensifs », a concédé Nick Clegg, porte-parole de Meta, dans une déclaration empreinte d’un mea culpa aussi maladroit qu’inutile. Meta espère ainsi apaiser la colère de Trump, dont les menaces à l’égard de la plateforme n’ont cessé de s’intensifier. Car, pour Zuckerberg, la leçon semble claire : on ne peut pas vraiment se permettre d’ignorer l’ennemi qui se prépare à prendre les rênes du pays, surtout lorsqu’il a un tel pouvoir de nuisance.
La censure est bien plus compliquée avec Trump en place
Mais pourquoi maintenant, vous demandez-vous ? Pourquoi ce revirement, ce dîner improvisé avec le nouveau maître de la Maison Blanche ? La réponse est simple : Trump revient, et avec lui, la menace d’un contrôle renforcé sur les géants de la tech. C’est ce que Zuckerberg, tout sourire et la main tendue, a probablement réalisé. Face à l’arrivée imminente du 47e président des États-Unis, Meta a décidé de jouer la carte de la prudence, en espérant éviter de finir dans une guerre sans fin contre l’administration Trump, dont la croisade contre la censure sur les réseaux sociaux ne fait que commencer.
« Trump, c’est l’épouvantail qu’on n’avait pas vu venir. On pensait qu’on pouvait tout contrôler, mais voilà, ça devient un peu plus compliqué avec lui », semble sous-entendre Mark Zuckerberg dans sa démarche, en cherchant à flirter avec le futur pouvoir politique tout en évitant le bras de fer. Rappelons qu’en 2020, Donald Trump avait sévèrement critiqué les plateformes de médias sociaux, notamment Facebook, pour avoir « triché » lors des élections et censuré ses partisans. Pas le genre de déclaration à passer inaperçu, surtout quand l’homme a le pouvoir de donner des ordres une fois de retour à la Maison Blanche. Donald Trump a été suspendu pendant deux ans par Facebook : rappelons-le.
« Zucker-couillon », Meta et les menaces
D’ailleurs, le surnom que Trump avait donné à Zuckerberg, « Zucker-couillon », n’était pas qu’une simple boutade. C’était un avertissement pour un homme qu’il considérait comme un complice de l’establishment qu’il voulait renverser. Entre accusations de fraude électorale, critiques incessantes de la modération sur les réseaux sociaux et menaces de règlement de comptes, l’ex-président des États-Unis a jeté une ombre de méfiance sur tout ce que Meta représentait. Pourtant, avec sa nouvelle posture conciliatoire, Zuckerberg semble espérer que Trump oubliera les humiliations passées.
Un dîner à Mar-a-Lago, mais à quel prix ?
Le dîner avec Trump à Mar-a-Lago s’inscrit donc dans une stratégie visant à éviter une confrontation directe avec celui qui a la capacité de réécrire la législation des géants de la tech. La rencontre s’est déroulée dans une atmosphère cordiale, d’après les informations de Stephen Miller, conseiller de Trump, mais le contenu des discussions est resté mystérieux. Une chose est sûre : Zuckerberg a bien compris que sa position dans la Silicon Valley est moins confortable que jamais avec l’arrivée de Trump, et que les géants de la tech doivent maintenant naviguer avec plus de précaution.
Info : Suite à la rencontre entre Mark Zuckerberg et Donald Trump le 27 novembre, les actions de Meta ont connu une forte hausse. En seulement cinq jours, elles sont passées de 569,20 $ le 27 novembre à 613,65 $ le 2 décembre, soit une augmentation notable de 44,45 $.
Trump et la Silicon Valley : Un retour en force
Le futur président américain entend bien remettre en place un contrôle plus strict sur les entreprises technologiques. Et si cela implique de secouer Zuckerberg et consorts, eh bien, Trump ne s’en privera pas. Pour les dirigeants de Meta, il est donc impératif d’éviter d’attirer les foudres de Trump, au risque de devoir affronter une régulation plus sévère que jamais. Après tout, c’est bien connu : quand Trump souffle le chaud et le froid, il vaut mieux être du côté du vent chaud.
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