Emprunter sans arrêt pour rembourser les intérêts des dettes, cela s’appelle de la cavalerie. Le système s’écroule lorsque l’emprunteur n’obtient pas le énième prêt : il sait alors qu’il ne pourra pas rembourser l’emprunt précédent. C’est ce qui se passe avec la décision de la BCE. Sachant que la France ne pourra pas rembourser ni les intérêts ni encore moins la dette elle-même, la BCE veut se payer sur la bête. C’est ce qu’elle appelle, en termes choisis, des réformes structurelles.
Pour commencer, les gouvernements allemand, néerlandais, luxembourgeois et finlandais, principaux créanciers de la zone euro, considèrent que la France doit prendre des mesures drastiques pour assainir ses finances publiques et éviter une crise plus grave. Disons qu’il faut affaiblir la France avant d’en acheter les joyaux qui restent encore malgré Macron. Attendons-nous à voir des investisseurs étrangers acheter notre patrimoine.
Les investisseurs privés devront absorber environ 60 milliards d’euros de dette française supplémentaire en 2025. Cette charge additionnelle intervient alors que la BCE a procédé, mardi 17 décembre, à sa dernière opération de rachat d’obligations souveraines dans le cadre du programme d’achats d’urgence pandémique (PEPP), lancé en 2020, lors de la crise covid organisée, afin de limiter les écarts de taux d’intérêt souverains entre les pays de la zone euro. Ce dispositif, qui complétait les mesures déjà en place depuis la crise financière, visait à éviter tout risque de dislocation de la zone euro.
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