Depuis les années 90, le pays était gangréné par la violence de gangs ultraviolents comptant plus de 100 000 membres, qui rackettaient l’ensemble de l’économie et semaient la terreur avec une violence extrême. Cette violence a fait 120 000 morts en 30 ans et semblait ne jamais pouvoir être arrêtée un jour.
En 2018, le conservateur Nayib Bukele remporte les élections et déclare la guerre aux gangs, mettant fin aux négociations avec eux. Il revient sur une mesure ancienne : la séparation des gangs dans les prisons. Désormais, dans les cellules se côtoient membres de gangs rivaux. On détruit également toutes les tombes portant signe d’appartenance aux gangs. Les gangs répliquent en tuant 83 personnes en 36 heures, mais Nayib Bukele fait voter l’état d’exception, suspendant des droits constitutionnels et arrêtant 64 000 gangsters en 10 mois. La procédure judiciaire est allégée pour favoriser l’efficacité, les arrestations se faisant sans mandat d’arrêt, et le président Bukele répond aux menaces de vengeance en affirmant que les détenus du pays ne seraient plus nourris en cas de meurtre aléatoire.
Les gangs sont reconnaissables à leurs tatouages. Extrêmement codifiés, ces tatouages sont des signes d’appartenance aux gangs, mais aussi des médailles.
Par exemple, une larme tatouée = un assassinat réussi. Une tombe = un ami tombé au combat. pic.twitter.com/BJrWjbzVxD
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) March 10, 2023
C’est ainsi qu’est née la méga-prison, la plus grande au monde, qui accueille 40 000 prisonniers surveillés par 800 militaires et policiers surarmés. Les détenus vivent sans fenêtre, sans matelas, à 100 par cellule, travaillent tous dans des usines au sein de la prison et n’ont aucun droit de visite ni de téléphone. Aucun contact avec l’extérieur, ils mangent des omelettes-haricots chaque repas pendant 20 ans. La Justice fonctionne toujours et les membres des gangs sont jugés, mais leur régime est spécifique : le simple fait d’appartenir à un gang est puni de 45 ans de prison. Ils ne bénéficient d’aucune remise de peine et ne peuvent plus effectuer de recours constitutionnel. Les ONG sont vent debout contre cette politique, affirmant qu’elle alimente la violence, mais le gouvernement salvadorien répond que les droits à la vie et à la tranquillité du peuple sont supérieurs aux droits individuels des gangsters.
Le résultat de l’opération est spectaculaire : le taux d’homicide est passé de 103 pour 100 000 habitants en 2015 à seulement 2,5 en 2023, soit une réduction de 97,57 %, la plus forte baisse de la criminalité de l’histoire contemporaine. De plus, 92 % de la population soutiennent Nayib Bukele dans sa lutte contre les gangs.
Le Salvador a réussi une transformation incroyable en matière de réduction de la criminalité en un temps record. Bien que les méthodes employées soient très controversées et suscitent des critiques, force est de constater que les résultats sont là : une réduction drastique du taux d’homicide dans le pays et un soutien important de la population au gouvernement de Nayib Bukele. Il est important de noter que le défi de lutter contre la criminalité violente ne peut être ignoré, mais le Salvador a montré qu’il est possible de vaincre la violence avec une politique ferme et déterminée. Espérons que cela inspirera d’autres pays à trouver des solutions innovantes pour lutter contre la criminalité.
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