Politique

Rima Hassan dénonce le lobby israélien du CRIF : « Le dire, c’est dire la vérité. Le dénoncer, c’est remplir son devoir. »

La candidate de La France Insoumise (LFI) aux élections européennes, Rima Hassan, est au cœur d'une nouvelle controverse depuis qu'elle a suggéré sur les réseaux sociaux que le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) influençait les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, concernant le massacre en Israël.

mise à jour le 24/05/24

La candidate LFI aux européennes, Rima Hassan, est accusée d’antisémitisme pour avoir fait remarquer que le Crif influence (pour ne pas dire plus) les déclarations de la diplomatie française sur le conflit Israël-Hamas.

Les remous provoqués par les mandats d’arrêt émis par la CPI

Tout a commencé avec les mandats d’arrêt émis lundi par la Cour pénale internationale (CPI) contre des dirigeants israéliens, contre Benyamin Netanyahou, Yoav Gallant et des membres du Hamas. La diplomatie française, accusée de soutenir la haute juridiction, a tenu à se justifier. Stéphane Séjourné a ainsi précisé que les demandes simultanées de mandats d’arrêt ne devaient pas créer d’équivalence entre le Hamas et Israël, tout en réaffirmant le soutien de la France à la CPI, son indépendance, et la lutte contre l’impunité dans toutes les situations.


Rima Hassan sous-entend une ingérence du Crif

C’est le lendemain, mercredi 22 mai 2024, que Rima Hassan a partagé sur les réseaux sociaux la déclaration de Stéphane Séjourné, avec un commentaire très explicite : « à la demande du Crif ». Elle a ensuite relayé un message de l’organisation juive qui ne comprenait pas « comment la France peut accepter la mise en équivalence entre le Hamas et Israël » après la publication de son communiqué. En sous-entendant ainsi que les explications de Stéphane Séjourné étaient dictées par le Crif, Rima Hassan a déclenché, comme par surprise, une énième vague d’accusations d’antisémitisme…


Le ministre des Affaires étrangères réagit

Stéphane Séjourné lui-même a réagi à cette accusation sur les réseaux sociaux, en milieu d’après-midi, jeudi 23 mai. « Relents nauséabonds : je n’ai besoin de personne pour condamner les massacres antisémites du 7 octobre, et les crimes du Hamas », s’est-il insurgé.


Des procès en antisémitisme fusent sur les réseaux sociaux

Entre-temps, l’oligarchie a ressorti son totem d’immunité et les procès en antisémitisme à l’encontre de Rima Hassan ont fusé sur les réseaux sociaux. « C’est un tweet indubitablement antisémite », a écrit l’ancien ambassadeur Gérard Araud, sur le même réseau social. « Il est grave que vous ne compreniez pas que reprendre l’antienne du ’lobby juif’ est un retour aux pires sentines de l’histoire », a-t-il ajouté.

La question reste à savoir comment ces propos pourraient être antisémite alors que la journaliste pro-israélienne Elisabeth Lévy dira en 2015, sur les ondes de France Info,: « J’ai vu le président du CRIF donner des ordres aux ministres français et ils acceptaient de se faire engueuler… » ! Doit-on en conclure que la journaliste Lévy est antisémite ?

Rima Hassan dérange et est donc régulièrement accusée d’antisémitisme

Depuis qu’elle a rejoint la liste de LFI pour les européennes, Rima Hassan, réfugiée palestinienne, est régulièrement accusée d’antisémitisme. En janvier dernier, l’animateur Arthur lui avait reproché de « faire l’apologie du terrorisme du Hamas » et d’être « une antisémite patentée ». La candidate avait annoncé son intention de porter plainte pour diffamation. En mars, le président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Sylvain Maillard, avait lui aussi estimé sur CNews que LFI cherchait à séduire un « électorat clairement antisémite », avec la présence de Rima Hassan.

Répondant à un tweet de Claude Askolovitch l’accusant d’antisémitisme, Rima Hassan répond :

« Le CRIF, ce ne sont pas les Juifs. Le CRIF est une organisation qui fait également et surtout du lobbying en portant la ligne du régime israélien d’extrême droite, notamment auprès des politiques. Le dire, c’est dire la vérité. Le dénoncer, c’est remplir son devoir. Pour le reste, j’avais prévenu que la génération qui arrivait était intraitable. Il va falloir s’y faire. »

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